Page 13 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 Avant-propos
Après deux années bridées par la crise sanitaire de la Covid-19, 2022 marque un redressement significatif de l’activité économique en Guadeloupe. En effet, malgré les troubles sociaux de la fin d’année 2021, le conflit en Ukraine démarré en février 2022 et la montée de l’inflation tout au long de l’année, le moral des chefs d’entreprise – mesuré par l’indicateur du climat des affaires (ICA) de l’IEDOM - n’a cessé de remonter trimestre après trimestre. Il atteint désormais des niveaux sans précédent. La Guadeloupe, parfois « à la traîne » des autres territoires ultramarins (la chute d’activité a été la plus brutale en 2020 et la reprise la plus lente en 2021; l’ICA a longtemps été le plus bas), figure aujourd’hui en tête de peloton.
Cette situation favorable ne doit pas occulter les difficultés potentielles et les incertitudes qui pèsent. L’activité touristique n’a pas tout à fait retrouvé ses niveaux d’avant-crise tandis que les tarifs aériens sont à la hausse ; dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, les carnets de commandes peinent à se renouveler; l’inflation ampute le pouvoir d’achat des ménages; les principales mesures exceptionnelles de soutien public mises en place en faveur des entreprises et des ménages pendant la pandémie de Covid-19 prennent fin et mettent en exergue les difficultés.
Dans ce contexte, les collaborateurs de l’IEDOM ont déployé toute la panoplie de leurs outils d’intervention – de banque centrale ou de service public - au bénéfice de l’ensemble des acteurs économiques du territoire. En particulier, ils ont coté en 2022 plus de 2 000 entreprises guadeloupéennes, répondu à près de 200 saisines du Correspondant TPE, réalisé une centaine d’actions d’éducation financière et budgétaire (Educfi) auprès de 2 000 Guadeloupéens et notamment des collégiens et lycéens, présenté devant la Commission de surendettement un nombre historique de dossiers (près de 500), traité 70 dossiers de médiation du crédit (dont la moitié ont abouti favorablement), délivré les billets et pièces en euros nécessaires au bon fonctionnement de l’économie locale, apporté aux décideurs institutionnels et privés leur expertise économique et financière au travers de nombreuses publications. Ils ont aussi commencé à décliner toutes les missions de l’IEDOM à Saint- Martin et à Saint-Barthélemy, dont les autorités locales et les populations étaient en attente depuis leur passage au statut de collectivité d’outre-mer il y a 15 ans.
À peine sortie de deux années de crise, la Guadeloupe doit en outre et dès à présent se préparer aux enjeux climatiques, énergétiques, sociétaux et économiques à venir. Cela signifie investir massivement– et le plus rapidement possible - dans des infrastructures qui répondront aux besoins de la population et aux défis du futur, tels que l’extension du port et de l’aéroport, la remise en état des réseaux d’eau potable et d’assainissement, le tri et la gestion des déchets, voire la construction ou la rénovation des hôtels. Ces investissements devront mobiliser toutes les ressources financières disponibles, en provenance du secteur public (Union européenne, État, collectivités locales) et du secteur privé.
Face à ces défis, l’IEDOM poursuivra avec force son accompagnement des entreprises et des ménages, avec une attention particulière pour les plus fragiles d’entre eux. Il veillera à produire les données, les analyses et les études qui permettront non seulement d’apporter un éclairage sur la conjoncture économique et financière du territoire, mais aussi de nourrir les réflexions et les diagnostics relatifs aux enjeux de la Guadeloupe de demain. C’est toute l’ambition du présent ouvrage, dont je vous souhaite une bonne lecture.
Thierry BELTRAND
Directeur de l’IEDOM Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy
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