Page 152 - Rapport économique 2022 - La Réunion
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L’analyse de la structure du bilan agrégé des banques réunionnaises fait ressortir la prépondérance à l’actif des opérations avec la clientèle1 (64,6 % en 2022 après 66,0 % en 2021), traduisant une forte activité d’intermédiation par rapport à leurs homologues métropolitaines, même si leur poids s’est sensiblement réduit par rapport aux années 2000 où ils représentaient jusqu’à 80 % du total de l’actif.
Au passif, les opérations avec la clientèle (ressources) restent aussi prédominantes, mais dans une proportion légèrement plus faible (58,9 % en 2022 après 62,1 % en 2021 et 63,8 % en 2020). Celles-ci représentaient néanmoins plus de 75 % du passif des banques dans les années 1990 jusqu’en 2000, avant de décroître tout au long de la décennie 2000-2010. Ces opérations de collecte de ressources avec la clientèle progressent en poids dans le total de bilan depuis l’année 2011. Elles retrouvent en 2022 un poids comparable à leur niveau de 2018 et 2019.
3.1.2. Soldes par type d’opération
Le bilan des principales banques de la place présente ainsi en 2022 un solde des opérations avec la clientèle (différence entre l’épargne collectée transformable2 et les crédits consentis) en sensible dégradation par rapport à l’année précédente, passant de -0,8 milliard d’euros à fin 2021 à -1,2 milliard d’euros à fin 2022. Cela ne représente néanmoins qu’une proportion assez faible du total de bilan des banques réunionnaises, soit -5,7 % à fin 2022 après - 3,9 % un an auparavant, très loin des plus bas niveaux atteints en 2009-2010 où le déficit du solde des opérations avec la clientèle a dépassé 24 % du total de bilan des banques.
Poids des opérations clientèle au total du passif des banques
79%Glissement annuel lissé (sur 5 trimestres)
Comme on peut l’observer graphiquement, le déficit des opérations avec la clientèle s’était très fortement creusé à partir du début des années 2000 pour atteindre un maximum (-4,2 milliards d’euros) en 2009, après l’éclatement de la crise financière. Ce déficit était en voie de résorbtion depuis 2010 et semble de nouveau se creuser depuis 2021 et la sortie de la crise Covid.
1 Cette analyse ne prend pas non plus en compte l’incidence des opérations de titrisation des crédits à la clientèle opérées par les banques de la place. Des crédits titrisés correspondent à des emplois des banques, qui sont retirés du total de bilan et transférés à d’autres intervenants (épargnants, compagnies d’assurance, autres établissements bancaires) sous forme de fonds commun de créances (FCC). À défaut de titrisation, ces encours de crédits titrisés auraient vraisemblablement accru le total de bilan des banques. Les encours des crédits titrisés par les banques étudiées sont passés de 357 millions d’euros en décembre 2010 à 676 millions d’euros en décembre 2020.
2 L’épargne collectée correspond aux ressources à la disposition des établissements de crédit pour financer les crédits qu’ils consentent à leur clientèle. Ces dépôts n’intègrent ni les titres de portefeuilles, ni les OPCVM, ni les produits d’assurance- vie commercialisés par les établissements bancaires. Ils intègrent par contre l’épargne collectée dans le département pour le compte de tiers (livrets de la BFM ou de la Casden et du Crédit Agricole SA).
150
71% 63% 55%
47%
déc.-92 déc.-02
Source : IEDOM
déc.-12 déc.-22
Solde des opérations avec la clientèle
en millions d'euros 0
-750 -1 500 -2 250 -3 000
1992 2002 2012 2022
Source : IEDOM
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