Page 33 - Rapport économique 2022 - La Réunion
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 littorales de l’île, en raison de son relief montagneux, tandis que le reste des habitants se répartit également entre la mi-pente (entre 150 et 400 mètres) et les « Hauts ». Le Nord et le Sud connaissent les croissances démographiques les plus importantes (+0,9 % et +0,8 % de croissance en moyenne par an entre 2014 et 2020), tandis que l’Est fait face à une progression plus modérée (+0,2 % en moyenne par an 2014 et 2020) et l’Ouest voit sa population diminuer (‐0,1 % en moyenne par an 2014 et 2020).
Le taux de natalité local diminue progressivement, mais reste supérieur à celui de la France entière (15,7 ‰ contre 10,6 ‰ en 2022). L’indicateur de fécondité reste également supérieur à celui de l’Hexagone : 2,4 enfants par femme pour les Réunionnaises contre 1,8 pour les Françaises de l’Hexagone. Les Réunionnaises sont plus précoces s’agissant de leur première grossesse, et l’âge moyen de maternité s’élève à 29 ans, soit deux ans de moins qu’en Hexagone. Au total, parmi les régions françaises, seules Mayotte et la Guyane présentent des indicateurs conjoncturels de fécondité supérieurs. Le taux de mortalité est plus faible et augmente moins rapidement que celui de la France entière (7,0 ‰, contre 9,9 ‰). Cela est cohérent avec la structure par âge de la population réunionnaise, nettement plus jeune en moyenne que la population nationale, donc par nature moins exposée au risque de mortalité. Les personnes âgées de plus de 75 ans ne représentent en effet que 5,5 % de la population en 2022 contre 29,2 % pour les moins de 20 ans (9,8 % et 23,7 % respectivement en France hors DOM).
Pour autant, à tout âge, la mortalité observée à La Réunion reste supérieure à celle enregistrée au plan national, toutes causes confondues. Ce constat illustre l’insuffisance de la prévention en santé à La Réunion où 1 décès sur 3 est considéré comme évitable avec un taux standardisé annuel de décès prématurés évitables de 272 décès pour 100 000 habitants contre 234 en France métropolitaine. Le cancer est la première cause de mortalité (27%). Il y a une surmortalité liée à l’alcool, puisqu’elle est 1,5 fois supérieure au taux national. Près d’1 Réunionnais sur 2 est en surcharge pondérale, tandis que le diabète est deux fois plus fréquent qu’en Métropole et touche près d’une personne sur dix. Le recours aux dépistages des cancers et à la vaccination restent insuffisants. De manière globale, un recours tardif aux soins est constaté, notamment pour la prise en charge des cancers, avec un suivi médical et soignant insuffisant pour certaines maladies chroniques (ARS, 2022).
Le processus de vieillissement de la population réunionnaise se poursuit. Les projections démographiques réalisées par l’Insee en 2022 à l’horizon 2050 indiquent que La Réunion va poursuivre sa transition démographique. L’île va toutefois rester durablement l’un des départements les plus jeunes de France, avec la Guyane et Mayotte, tout en se rapprochant cependant de la moyenne hexagonale. En 2050, les Réunionnais seraient âgés en moyenne de 41,3 ans contre 44,8 ans pour les Français de l’Hexagone.
DÉFINITIONS ET UNITÉS
L’accroissement total (ou variation totale) de population est la variation de l’effectif d’une population au cours de l’année. C’est la somme de l’accroissement naturel et du solde migratoire. Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année. Ce concept est indépendant de la nationalité. Le taux d’excédent naturel (ou accroissement naturel) se calcule comme le rapport du solde naturel pendant une période à la population moyenne de cette période. Il est aussi égal à la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité.
Le taux de natalité/taux de mortalité : est le rapport du nombre de naissances vivantes de l’année/décès à la population totale moyenne. Le taux de fécondité est le nombre d’enfants par femme âgée de 15 à 49 ans. L’indicateur conjoncturel de fécondité est le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme en fin de vie féconde si le taux de fécondité devait se maintenir durablement.La transition démographique est un phénomène qui caractérise une population passant par paliers d’un régime de fort taux de natalité et de mortalité à un régime de faible taux de natalité et de mortalité.
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