Page 55 - rapport économique Saint-Pierre-et-Miquelon
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INFLATION EN OUTRE-MER : QUELLE AMPLEUR ET QUELLES MESURES MISES EN PLACE ?
En 2022, l’inflation a nettement progressé dans les Outre-mer. Sur l’ensemble des territoires ultramarins1, elle s’est établie à 4,9 % en glissement annuel à fin décembre 2022, contre une augmentation de seulement 2,6 % un an plus tôt2. Les principaux postes qui ont tiré l’inflation à la hausse sont l’énergie (+10,2 %) et l’alimentation (+9,7 %). Les facteurs qui expliquent cette évolution des prix sur l’année sont multiples : reprise économique avec la sortie progressive de la crise sanitaire, tensions d’approvisionnement, réorganisation du trafic maritime, conséquences de la guerre en Ukraine, sur les prix des matières premières notamment. À fin 2022, l’inflation apparait nettement plus marquée dans les COM du Pacifique (+6,4 %) que dans les DOM (+4,3 %), alors que la progression des prix au niveau national s’est élevée à 5,9 %.
Pour faire face à cette hausse des prix, le ministère des Outre-mer a présenté en fin d’année la démarche de « l’Oudinot du pouvoir d’achat » qui combine des mesures prises au niveau national et des chartes locales signées dans chaque territoire concerné. Au travers de la loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat et de la loi de finances rectificative pour 2022, l’État a notamment augmenté l’aide alimentaire dans l’ensemble des territoires d’outre-mer, pour un montant total de 19 millions d’euros. Par ailleurs, la hausse des loyers a été plafonnée à 2,5 % en 2023 dans les DROM contre 3,5 % dans l’Hexagone. On peut enfin noter la revalorisation de l’aide à la continuité territoriale ou encore la hausse de 5 % du montant des subventions accordées aux collectivités ultramarines au titre de la restauration scolaire.
L’Oudinot du pouvoir d’achat a par ailleurs permis d’élargir les Boucliers qualité prix (BQP) dans chaque territoire et de les adapter davantage aux habitudes de consommation. Au-delà de l’ajout de nouveaux biens et services dans les paniers BQP, de nouveaux contributeurs ont ainsi intégré le dispositif tels que le délégataire du port de Longoni à Mayotte, des transitaires ou encore des opérateurs de téléphonie mobile. De nouveaux commerces de proximité ont également intégré le dispositif. Enfin, des groupes de distribution majeurs pour l’approvisionnement des Outre-mer ont signé des engagements en faveur du pouvoir d’achat en Outre-mer tandis que le groupe CMA-CGM s’est engagé à effectuer une remise de 750 € sur l’ensemble des conteneurs de 40 pieds à destination des Outre-mer.
A Saint-Pierre-et-Miquelon, le BQP est en vigueur depuis 2013 et comprend une liste de 55 produits pour un prix global fixé à 160 € afin de permettre chaque année de maîtriser le prix global d’un panier de produit de consommation courante et ainsi de lutter contre la vie chère. Ce dispositif, renouvelé en 2023 prend tout sens dans un contexte inflationniste et guide les consommateurs au travers d’une signalétique spécifique.
1 Hors Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna et îles du Nord.
2 L’inflation à l’échelle des Outre-mer a été calculée par l’IEDOM-IEOM à partir des données publiées par l’Insee, l’Isee et l’ISPF.
6. Le commerce extérieur
A l’instar des petites économies insulaires (moins d’1 million d’habitants), l’économie de Saint-Pierre-et-Miquelon se caractérise par la prépondérance des importations et la faiblesse des exportations. Sa balance commerciale est donc structurellement déficitaire. En outre, la production locale restant relativement faible, l’archipel est fortement dépendant de l’extérieur.
En 2022, Saint-Pierre-et-Miquelon importe 108,1 millions d’euros courants de biens et en exporte 8,0 millions. Les importations totales en valeur progressent (+8,2 %), alimentées par la hausse des importations de combustibles en valeur tirée par le renchérissement du prix des produits pétroliers. De ce fait, hors combustibles, les importations se contractent (-1,3 %) à 83,7 millions d’euros courants. Enfin, les exportations augmentent fortement en valeur (+88,7 %) principalement du fait de la vente de l’ATR 42-500.
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