La lettre de l'Institut d'émission
N°321 - Janvier 2020

 

 La voix des Banques centrales

Monnaie digitale de banque centrale et paiements innovants

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé à Paris le 4 décembre 2019

Mesdames, Messieurs,

Si l’on peut reconnaitre une grande qualité aux journées organisées par l’ACPR, c’est le sens du timing : elles interviennent toujours au cœur de débats animés. C’est encore le cas aujourd’hui avec la question de l’assurance-vie face aux taux bas. Je veux en introduction rejoindre et résumer les propos de B. Delas ce matin : les assureurs français sont solides et ont donc la capacité de conduire la double adaptation nécessaire. Tout d’abord, les taux servis sur l’assurance-vie doivent baisser cette année, par rapport aux 1,8 % en moyenne de l’an dernier. Et ensuite, les assureurs doivent, tout en restant très attentifs à la qualité du conseil, activement réorienter et diversifier leur offre aux épargnants. Si en complément – et en complément seulement – il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l’assurance vie, nous sommes prêts à les soutenir.
J’en viens maintenant au sujet de cet après-midi dédié à l’innovation. Vous me permettrez à la fois de restreindre le champ et de l’élargir : limitation aux paiements où les innovations ont été particulièrement foisonnantes ces dernières années. Et élargissement au-delà du seul domaine de l’ACPR et du superviseur : je parlerai aussi comme banquier central, y compris de la monnaie digitale de banque centrale (MDBC). La révolution numérique, portée par de nouveaux acteurs, est riche de progrès dont nous bénéficions chaque jour ; mais cette révolution pose également des questions importantes sur l’intermédiation bancaire, voire sur notre souveraineté monétaire. Je vous propose aujourd’hui de regarder en face ces questionnements (I), et d’y répondre en rappelant les deux arc-boutants de notre stratégie : garantir la confiance et soutenir l’innovation (II).

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Changer d’ère : réchauffement climatique et finance

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé lors de la conférence « Changer d’ère : réchauffement climatique et finance » à Paris, le 13 décembre 2019.

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,
Merci à tous pour votre présence et bienvenue dans notre bel auditorium. Je suis partagé entre la satisfaction et la préoccupation. Satisfaction car je suis très heureux que nous ayons pu monter le programme si riche et original de cette conférence transdisciplinaire sur le climat : je remercie en particulier Nicolas Hulot de sa présence. Préoccupation car, nous le savons tous, le sujet est grave. Pour reprendre le titre d’un ouvrage récent de l’économiste Christian de Perthuis, « le tic-tac de l’horloge climatique » résonne à nos oreilles et le temps presse. Ursula von der Leyen a présenté cette semaine même le « Green New Deal » de la nouvelle Commission européenne.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement publié fin novembre , est venu nous le rappeler : notre planète s’inscrit hélas aujourd’hui sur une trajectoire de réchauffement de +3°C à +5°C d’ici 2100. Cette menace climatique teste les limites de notre entendement et pourtant se fait de plus en plus tangible.
Une conférence interdisciplinaire sur le changement climatique organisée par une banque centrale ? On pourrait s’en étonner. D’autres acteurs, comme les gouvernements et les banques publiques d’investissement, ont probablement plus de leviers que nous : via la fiscalité carbone, les normes environnementales, ou leur capacité d’investissement dans les technologies vertes. Soyons clairs : la finance verte ne peut pas remplacer une absence des autres politiques publiques. Pour autant, comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, les banques centrales ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Celui-ci interfère en effet fortement avec leurs deux objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière.

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Le PIB en hausse de 0,2% et l’emploi en hausse de 0,1% dans la zone euro

Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB corrigé des variations saisonnières a progressé de 0,2% dans la zone euro (ZE19) et de 0,3% dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,2% dans les deux zones. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 1,2% dans la zone euro et de 1,4% dans l’UE28 au troisième trimestre 2019, après également +1,2% et +1,4%, respectivement, au trimestre précédent. Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB des États-Unis a progressé de 0,5% par rapport au trimestre précédent (après +0,5%, également, au deuxième trimestre 2019). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a augmenté de 2,1% (après +2,3% au trimestre précédent).

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Les PME et TPE en France : une situation financière améliorée et un accès au crédit plus facile

Par rapport au milieu des années 2010, la situation économique et financière des PME-TPE françaises s’est améliorée. La plupart des ratios comptables permettant d’apprécier la santé des entreprises ont évolué de façon positive, tout en demeurant généralement à des niveaux moins favorables que dans les années d’avant-crise. Les TPE demeurent plus fragiles que les PME. L’accès au crédit n’a jamais été aussi aisé, tant pour les PME que pour les TPE. Les crédits sont particulièrement dynamiques et leur coût très bas. La relation PME/TPE-banque est plutôt satisfaisante et s’est améliorée au cours des dernières années. Toutefois, trois points doivent retenir l’attention : i) la question des délais de paiement ; ii) le renforcement des compétences financières des dirigeants de petites entreprises (point sur lequel la Banque de France a récemment engagé différentes actions) et iii) les défis majeurs à venir (comme la transformation numérique ou la prise en compte des questions environnementales).

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Publication de la note « Tendances conjoncturelles » - 3e trimestre 2019

L’IEDOM publie la note « Tendances conjoncturelles » pour le 3e trimestre 2019. Celle-ci révèle notamment qu’au au 3e trimestre 2019, l’indicateur du climat des affaires baisse de 1,2 point par rapport au 2e trimestre. Il s’établit à 97,7 points. Dans le détail, ce sont les anticipations des professionnels interrogés par l’IEDOM qui pèsent sur l’indicateur alors que l’activité résiste au troisième trimestre.

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Publications partenaires

La Direction du travail a publié sa note de conjoncture relative à l’évolution du marché du travail et de l’emploi au 3e trimestre 2019 en Guadeloupe. L’INSEE a, par ailleurs, présenté son bilan démographique 2018 de la population légale en Guadeloupe, confirmant la baisse de la population de l’archipel depuis 2011, lors d’une conférence de presse. Au 1er janvier 2019, la population légale guadeloupéenne est estimée à 381 300 habitants. Les données sont disponibles en ligne.

 Actualités économiques locales

Le quotidien France-Antilles (1965-2020) placé en liquidation judiciaire

Placé en redressement judiciaire le 25 juin dernier, le groupe France-Antilles comptant 235 salariés sur les DFA a été liquidé sans poursuite d’activités. Le tribunal de commerce de Fort-de-France a jugé insuffisante la seule offre de reprise encore en lice portée par AJR participations, actionnaire majoritaire du groupe. Pour rappel, en 2018, les pertes de l’entreprise atteignaient 6 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 28 millions. Les Antilles et la Guyane sont désormais les premières et les seules régions de France sans quotidien local.

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Le premier vol de Jetblue a atterri samedi 1e février

La compagnie aérienne JetBlue Airways lance une nouvelle liaison entre sa base à New-York-JFK et la Guadeloupe, sa première vers les Antilles françaises. Le vol inaugural de la compagnie Jetblue a atterri ce samedi à l’aéroport Pôle Caraïbes. Ce vol est le premier d’une desserte, opérée en Airbus A320 de 162 sièges, qui durera jusqu’à la fin du mois d’avril, pour reprendre ensuite en novembre 2020. Celle-ci se fera au rythme de trois liaisons par semaine entre New-York et Pointe-à-Pitre.

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L’essoufflement de la pêche guadeloupéenne

La Direction de la Mer estime que la Guadeloupe compte aujourd’hui 960 marins pour 521 navires actifs contre 1 500 marins pour 750 navires en 2010, soit une baisse de 36% des effectifs marins en 10 ans. Le produit annuel de la pêche locale s’élève à 9 000 tonnes. La pêche guadeloupéenne, essentiellement artisanale, ne peut satisfaire à elle seule la demande intérieure. En effet, elle couvre 60% de la consommation s’élevant à 15 000 tonnes de produits halieutiques (poissons et coquillages) par an.

 Actualités économiques régionales

Saint-Martin : Demande de cofinancement au titre du fond exceptionnel d’investissement (FEI)

Dans le cadre des projets co-financés par le FEI, la Collectivité de Saint-Martin a proposé deux projets pour l’année 2020 à savoir la rénovation de la marina Fort Louis et la création d’un abri cyclonique dans le futur collège à la Savane. Le projet de rénovation de la Marina consiste à réaliser des aménagements paysagers, la sécurisation des infrastructures maritimes ainsi que le rétablissement des réseaux et de l’éclairage public. Le coût de l’opération s’élève à 5,5 M€ pour la Collectivité, qui sollicite le FEI à hauteur de 3,8 M€, avec un reste à charge de 1,7 M€. Le cyclone Irma ayant mis en exergue les besoins en matière de constructions paracycloniques, l’exécutif affiche une forte volonté de créer un abri cyclonique dans le futur collège de 900 places ; ce collège est destiné à remplacer le collège Soualiga sur le secteur de la Savane à Grand Case.

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Saint-Barthélemy : Air Antilles s’offre deux avions pour améliorer la liaison Saint-Barthélemy - Pointe-à-Pitre

Le jeudi 29 janvier, l’un des Twin Otter 400 neufs de la compagnie Air Antilles a fait plusieurs essais d’atterrissage avec ses pilotes spécialement formés et un inspecteur de la DGAC pour l’homologation de l’appareil sur la piste de Saint-Barthélemy. Les voyageurs pourront inaugurer ces nouveaux avions courant février. Ces appareils seront les plus gros à pouvoir atterrir à Saint-Barth, avec une capacité de charge de 250 kilos de plus que les actuels Twin Otter 300. Actuellement, Air Antilles transporte entre 35 000 et 40 000 passagers par an. La potentielle certification de la direction générale de l’aviation civile devrait permettre d’accroître leur capacité en passagers et bagages ; l’ambition de la compagnie est d’arriver à 50 000 passagers.

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Le Crédit Mutuel Antilles-Guyane a rejoint le Crédit Mutuel Alliance Fédérale

Les Fédérations Antilles-Guyane (Fort-de-France) et Massif Central (Clermont-Ferrand) du Crédit Mutuel ont rejoint, le 1er janvier 2020, Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Crédit Mutuel Antilles-Guyane est composé de 26 caisses locales : 16 en Martinique, 7 en Guadeloupe, 2 en Guyane et 1 à Saint-Martin. Fortement ancrée dans les territoires ultramarins, la Fédération compte plus de 155 000 sociétaires et clients. Crédit Mutuel Alliance Fédérale compte désormais un réseau de 4 440 caisses et agences bancaires au service de 26 millions de sociétaires et clients.