La lettre de l'Institut d'émission
N°298 - Octobre 2017

 

 La voix des Banques centrales

BCE : Réunion du Conseil des gouverneurs du 26 octobre 2017

À l’issue de la réunion du 26 octobre 2017 du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi a déclaré : « Premièrement, les taux d’intérêt directeurs de la BCE ont été laissés inchangés et nous continuons de penser qu’ils devraient rester à leurs niveaux actuels sur une période prolongée, et bien au-delà de l’horizon fixé pour nos achats nets d’actifs. Deuxièmement, en ce qui concerne les mesures non conventionnelles de politique monétaire, nous continuerons d’effectuer des achats au titre du programme d’achats d’actifs (asset purchase programme, APP) au rythme mensuel actuel de 60 milliards d’euros jusque fin décembre 2017. Nos achats nets d’actifs devraient se poursuivre à hauteur de 30 milliards d’euros par mois à partir de janvier 2018 et jusque fin septembre 2018 ou au-delà [...]. Si les perspectives deviennent moins favorables, ou si les conditions financières ne permettent plus de nouvelles avancées vers un ajustement durable de l’évolution de l’inflation, nous sommes prêts à accroître le volume et/ou à allonger la durée de l’APP. Troisièmement, l’Eurosystème procédera au réinvestissement des remboursements au titre du principal des titres arrivant à échéance acquis dans le cadre de l’APP pendant une période prolongée après la fin de ses achats nets d’actifs[...]. Enfin, quatrièmement, nous avons également décidé de continuer de conduire les opérations principales de refinancement et les opérations de refinancement à plus long terme d’une durée de trois mois sous la forme d’appels d’offres à taux fixe[...].Un degré élevé de relance monétaire demeure indispensable pour continuer d’aviver les pressions inflationnistes sous-jacentes et soutenir l’inflation globale à moyen terme. Ce soutien monétaire continu tient aux achats nets supplémentaires d’actifs, au volume considérable de titres acquis et aux réinvestissements à venir ainsi qu’à nos indications sur la trajectoire future des taux d’intérêt directeurs (forward guidance). »

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Perspectives de l’économie mondiale du FMI d’octobre : viser une croissance durable — reprise à court terme et enjeux à long terme

Le FMI a publié ses « Perspectives de l’économie mondiale » d’octobre. Concernant les pays avancés, les prévisions établissent la croissance à 2,0 en 2017 comme en 2018. Pour la zone euro le Fonds prévoit une croissance de 2,1 en 2017 et de 1,9 en 2018. Les prévisions pour la France tablent sur une croissance de 1,4 en 2017 et de 1,6 en 2018. Pour les États-Unis, le Fonds prévoit une croissance de 2,2 en 2017 et 2,3 en 2018.

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Rue de la Banque n°50 : Réglementations indexées sur la taille : les entreprises doivent-elles choisir de rester petites ?

En matière de réglementation et de taxation des entreprises, la plupart des pays accordent un traitement plus généreux aux entités de petite taille en les exemptant de certains dispositifs. En France par exemple, un nombre important de réglementations sont contraignantes pour les entreprises qui dépassent le seuil de 50 salariés. Nous estimons que dans le secteur de l’industrie manufacturière, ces taxes pourraient entraîner une baisse de la production de l’ordre de 3 %.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

À fin juin 2017, l’activité bancaire poursuit sa croissance

L’encours sain des crédits consentis à l’économie totalise 9,6 milliards d’euros à fin juin 2017. Il croît à un rythme moins soutenu qu’il y a un an (+4,1 % sur un an contre +6,1 % à fin juin 2016). Les crédits d’investissement des entreprises (+9,7 %) et les crédits à l’habitat des ménages (+4,9 %) sont les principaux segments contribuant à cette évolution. À l’inverse, l’encours de crédits des collectivités locales diminue (-2,3 % contre +11,2 % à fin juin 2016).
À 8,5 milliards d’euros, le montant des actifs financiers augmente (+4,2 % après +4,4 % un an plus tôt). Cette croissance est notamment alimentée par celle des dépôts à vue (+11,8 % après +9,1 % à fin juin 2016). Lire la suite

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Résultats de l’enquête qualitative auprès des banques à fin juin 2017

À fin juin 2017, les critères d’attribution de crédits sont globalement stables, à l’exception des critères d’attribution de crédits à court terme destinés aux professionnels qui s’assouplissent et ceux relatifs aux crédits à la consommation des ménages qui se resserrent à nouveau. Dans ce contexte, la demande de crédits auprès des banques reste dynamique pour l’ensemble de la clientèle (entreprises, professionnels et ménages). Lire la suite

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Le climat des affaires s’améliore mais reste fragile

À fin juin 2017, l’indicateur du climat des affaires s’établit à 97,6 points. En progression de 4,6 points, il reste tout de même en dessous de sa moyenne de longue période pour le troisième trimestre consécutif. Dans ce contexte, l’environnement macroéconomique du trimestre apparait en demi-teinte. Si certains secteurs pâtissent de ce contexte économique peu dynamique, d’autres restent relativement bien orientés. Lire la suite

 Actualités économiques locales

Augmentation du contingent de rhum « traditionnel » en provenance des DOM

L’augmentation du contingent de rhum bénéficiant d’une taxation réduite en provenance de la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion et la Guyane et à destination de la France sera bientôt votée par le Conseil européen. Le contingent passera de 120 000 HAP (hectolitres d’alcool pur) à 144 000 HAP. Si les parts relativement faibles allouées à la Guyane et La Réunion sont actées, les producteurs guadeloupéens souhaitent un rééquilibrage avec la Martinique qui bénéficie historiquement d’une part plus élevée du fait d’une stratégie commerciale différente.

Prix, créations d’entreprises, emploi et accidents au travail : l’Insee et la Dieccte publient

L’Insee a récemment publié l’indice des prix à la consommation des ménages en Guadeloupe pour le mois de septembre 2017 et l’évolution des créations d’entreprises au 2e trimestre 2017. La Dieccte a pour sa part rendu public le nombre de demandeurs d’emploi en septembre 2017 ainsi que les résultats de son étude sur les accidents du travail en Guadeloupe.

 Actualités économiques régionales

Deux ouragans majeurs impactent fortement l’arc antillais en septembre 2017

Deux ouragans majeurs, Irma puis Maria, ont frappé la Caraïbe, dévastant sur leur passage plusieurs territoires. Ces phénomènes extrêmes laissent derrière eux plusieurs dizaines de morts et des pertes matérielles considérables, estimées à plusieurs milliards d’euros. Parmi les îles françaises, ce sont d’abord Saint-Barthélemy et Saint-Martin qui ont été touchées par Irma dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017. L’ouragan a causé onze morts à Saint-Martin, aucun à Saint-Barthélemy. Le bilan matériel est également important.

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Des mesures d’urgence face à l’importance des dégâts

Deux arrêtés portant reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle ont été publiés au Journal officiel (JO) courant septembre. Le premier, paru le 9 septembre 2017, fait suite au passage d’Irma et concerne les collectivités de Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Le second, lié à l’ouragan Maria, a été publié au JO le 24 septembre 2017. Les communes de Guadeloupe et de Martinique (en partie) ainsi que Saint-Barthélemy et Saint-Martin sont inclus dans le périmètre retenu par cet arrêté.

Par ailleurs, le 12 septembre 2017, un Comité interministériel pour la reconstruction de Saint-Barthélemy et Saint-Martin a été créé et M. Philippe GUSTIN a été nommé Délégué interministériel pour la reconstruction des deux collectivités. Trois Comités interministériels se sont d’ores et déjà tenus permettant aux autorités de dresser un bilan de la situation des îles du Nord et de mettre en place des mesures spécifiques.

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L’activité touristique perturbée

À Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les dégâts causés par Irma, notamment sur les infrastructures touristiques, compromettent la saison 2017/2018. De surcroît, les destructions enregistrées à Sint Maarten sont également de nature à contrarier l’activité touristique des collectivités françaises. En effet, Saint-Barthélemy et Saint-Martin sont tributaires des flux touristiques arrivant à Sint Maarten. Si l’aéroport Princess Juliana a bien rouvert le 10 octobre 2017, les liaisons de gros porteurs sont encore très limitées. Pour rappel, les dégâts provoqués par Irma sur cet aéroport ont été très importants et sont estimés à près de 85 M€ par le Ministère du Tourisme de Sint Maarten. En parallèle, les croisières initialement prévues à Sint Maarten et, plus largement, dans les îles touchées par les ouragans, sont repositionnées sur les territoires épargnés. C’est ainsi plus d’une cinquantaine d’escales qui est réorientée vers la Guadeloupe.

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Un bilan agricole lourd après le passage de Maria en Guadeloupe

Suite au passage de l’ouragan Maria en Guadeloupe de nombreuses plantations ont été ravagées. Le groupement des producteurs de Guadeloupe fait état de 100 % de surface bananière détruite et estime le délai de retour au niveau de production d’avant Irma à environ 3 à 4 années. La filière doit ainsi notamment faire face à la problématique de chômage technique. Un plan exceptionnel de financement de formation a ainsi été lancé par le Fonds national d’assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles (FAFSEA) afin de soutenir les salariés concernés. Un dispositif d’aide au titre du fonds de secours de l’outre-mer est également proposé aux agriculteurs sinistrés.