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Insee Flash Guadeloupe · Décembre 2021 · n° 158
Insee Flash GuadeloupeRecensement de la population en Guadeloupe : 384 239 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019

Corentin Douriaud, Xavier Reif (Insee)

Au 1ᵉʳ janvier 2019, 384 239 personnes vivent en Guadeloupe. Depuis 2013, l’archipel a enregistré une baisse de sa population de 0,8 % par an en moyenne, soit près de 3 000 habitants de moins tous les ans. Cette baisse de la population s’explique par un plus grand nombre de départs d’habitants que d’arrivées sur le territoire et par un faible excédent naturel. Les communes de Baie-Mahault, Lamentin, et Petit-Bourg sont les plus dynamiques en termes de croissance démographique. Au contraire, les populations de Basse-Terre, Saint-François, et Anse-Bertrand sont en repli marqué.

Insee Flash Guadeloupe
No 158
Paru le :Paru le29/12/2021

Au 1ᵉʳ janvier 2019, 384 239 personnes résident en Guadeloupe. Entre 2013 et 2019, la population diminue de - 0,8 % par an en moyenne, soit 3 000 habitants en moins chaque année. Même si le dynamisme démographique faiblit globalement en France, le pays continue de gagner des habitants (+ 0,4 % en moyenne sur la période 2013-2019).

La Guadeloupe et la Martinique sont les deux régions dont la population diminue le plus sur la période. La population martiniquaise diminue de 0,9 %, soit une perte de 3 500 habitants en moyenne chaque année entre 2013 et 2019. Dans le même temps, la population en Guyane progresse bien plus vite qu’au niveau national (+ 0,4 %). Elle augmente en effet de 2,4 %, soit un gain de 6 300 habitants en moyenne chaque année.

Repli démographique pour l’archipel

Après une période stable entre 2008 et 2013, la population guadeloupéenne diminue entre 2013 et 2019. Le solde naturel se dégrade et ne compense plus un négatif. En effet, le déficit apparent des entrées-sorties s’accentue depuis 2008. Le départ des jeunes vers la France métropolitaine, le plus souvent pour effectuer des études supérieures ou trouver un emploi, est à l’origine de ce déficit. Il n’est plus contrebalancé par l’excédent naturel qui diminue sous le double effet d’un plus grand nombre de décès (avec l’arrivée à des âges élevés des générations nombreuses du baby-boom) et du recul des naissances.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019
Population légale au 1ᵉʳ janvier 2019 Taux d’évolution annuel moyen 2013-2019 (en %)
Guadeloupe 384 239 -0,8
CA Cap Excellence 99 532 -0,7
Les Abymes 53 514 -1,3
Baie-Mahault 30 837 0,5
Pointe-α-Pitre 15 181 -0,7
CA La Riviera du Levant 63 748 -1,0
La Désirade 1 419 -1,0
Le Gosier 26 489 -0,3
Saint-Franτois 11 689 -3,8
Sainte-Anne 24 151 -0,3
CA du Nord Grande Terre 56 466 -0,6
Anse-Bertrand 4 001 -4,0
Morne-à-l'Eau 16 495 -0,5
Le Moule 22 149 -0,2
Petit-Canal 8 203 0,3
Port-Louis 5 618 -0,4
CC de Marie-Galante 10 565 -0,9
Capesterre-de-Marie-Galante 3 298 -0,1
Grand-Bourg 4 870 -1,6
Saint-Louis 2 397 -0,6
CA du Nord Basse-Terre 76 742 -0,4
Deshaies 3 998 -0,8
Goyave 7 621 -0,5
Lamentin 16 354 0,5
Petit-Bourg 24 753 0,5
Pointe-Noire 6 031 -1,5
Sainte-Rose 17 985 -1,9
CA Grand Sud Caraïbe 77 186 -1,0
Baillif 5 203 -0,9
Basse-Terre 9 861 -2,0
Bouillante 6 847 -1,4
Capesterre-Belle-Eau 17 741 -1,3
Gourbeyre 7 760 -0,1
Saint-Claude 10 466 0,0
Terre-de-Bas 975 -1,9
Terre-de-Haut 1 519 -2,0
Trois-Rivières 7 862 -1,4
Vieux-Fort 1 842 -0,1
Vieux-Habitants 7 110 -0,7
  • Sources : Insee, recensements de la population 2008, 2013 et 2019.

Figure 1Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019

  • Sources : Insee, recensements de la population 2008, 2013 et 2019.

Baie-Mahault et Lamentin accélèrent leur dynamisme démographique

La contraction démographique de la région cache toutefois des disparités selon les communes (figure 1 et figure 2). En effet, dans quatre communes, la population augmente. Parmi elles, Baie-Mahault, Petit-Bourg et Lamentin bénéficient notamment de la proximité de zones attractives en termes d’emplois comme Jarry, Moudong ou Jabrun. Entre 2013 et 2019, les populations de Baie-Mahault et Lamentin ont même accéléré leur croissance (+ 0,5 % par an en moyenne pour chacune) par rapport à la période 2008-2013 (respectivement + 0,3 % et + 0,1 % par an en moyenne).

La croissance de la population de Petit-Bourg a en revanche ralenti sur les cinq dernières années (+ 0,5 % par an en moyenne sur la période 2013-2019 contre + 1,6 % par an en moyenne entre 2008 et 2013). Enfin la commune de Petit-Canal gagne également quelques habitants (+ 0,3 % par an en moyenne entre 2013 et 2019).

Après avoir baissé entre 2008 et 2013, la population des communes de Capesterre-de-Marie-Galante et de Gourbeyre se stabilise entre 2013 et 2019. À Saint-Claude, la population est stable depuis 2008.

Les Abymes et Saint-François continuent de perdre des habitants

Toutes les autres communes de l’archipel guadeloupéen accusent un repli démographique. La plus importante d’entre elles en nombre d’habitants, Les Abymes, perd 4 400 habitants entre 2013 et 2019, accélérant le fléchissement déjà observé sur la période 2008-2013. Saint-François enregistre également une décroissance importante sur la période récente (- 3,8 % par an en moyenne entre 2013 et 2019). Cette baisse s’explique par un déficit important du solde migratoire. La ville de Basse-Terre continue de perdre des habitants (- 1,7 % par an en moyenne entre 2008 et 2013 puis - 2,0 % par an en moyenne pour les années suivantes). La commune d’Anse-Bertrand perd un cinquième de ses habitants entre 2013 et 2019, soit une chute annuelle moyenne de 4,0 %, conséquence de soldes migratoire et naturel déficitaires. La commune de Sainte-Rose perd également des habitants (- 1,9 % par an en moyenne entre 2013 et 2019).

Figure 2Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019

Population municipale légale et taux d’accroissement annuel entre 2008, 2013 et 2019
Population légale au 1ᵉʳ janvier 2019 Évolution 2013-2019 (en nombre d’habitants) Taux d’évolution annuel moyen 2013-2019 (en %) Taux d’évolution annuel moyen 2008-2013 (en %)
Guadeloupe 384 239 -17 880 -0,8 0,0
CA Cap Excellence 99 532 -4 269 -0,7 -0,4
Les Abymes 53 514 -4 446 -1,3 -0,4
Baie-Mahault 30 837 822 0,5 0,3
Pointe-α-Pitre 15 181 -645 -0,7 -1,7
CA La Riviera du Levant 63 748 -4 095 -1,0 0,5
La Désirade 1 419 -91 -1,0 -1,0
Le Gosier 26 489 -411 -0,3 0,0
Saint-Franτois 11 689 -3 091 -3,8 0,9
Sainte-Anne 24 151 -502 -0,3 1,0
CA du Nord Grande Terre 56 466 -1 958 -0,6 0,6
Anse-Bertrand 4 001 -1 113 -4,0 1,8
Morne-à-l'Eau 16 495 -551 -0,5 0,0
Le Moule 22 149 -307 -0,2 1,0
Petit-Canal 8 203 146 0,3 -0,3
Port-Louis 5 618 -133 -0,4 1,1
CC de Marie-Galante 10 565 -608 -0,9 -1,2
Capesterre-de-Marie-Galante 3 298 -11 -0,1 -0,8
Grand-Bourg 4 870 -506 -1,6 -1,0
Saint-Louis 2 397 -91 -0,6 -2,3
CA du Nord Basse-Terre 76 742 -1 962 -0,4 0,5
Deshaies 3 998 -187 -0,8 -0,8
Goyave 7 621 -224 -0,5 0,3
Lamentin 16 354 457 0,5 0,1
Petit-Bourg 24 753 714 0,5 1,6
Pointe-Noire 6 031 -563 -1,5 -1,4
Sainte-Rose 17 985 -2 159 -1,9 0,6
CA Grand Sud Caraïbe 77 186 -4 988 -1,0 -0,5
Baillif 5 203 -276 -0,9 -0,4
Basse-Terre 9 861 -1 289 -2,0 -1,7
Bouillante 6 847 -599 -1,4 -0,3
Capesterre-Belle-Eau 17 741 -1 460 -1,3 -0,1
Gourbeyre 7 760 -26 -0,1 -0,9
Saint-Claude 10 466 23 0,0 0,1
Terre-de-Bas 975 -118 -1,9 1,2
Terre-de-Haut 1 519 -196 -2,0 -1,3
Trois-Rivières 7 862 -716 -1,4 -0,6
Vieux-Fort 1 842 -16 -0,1 0,7
Vieux-Habitants 7 110 -315 -0,7 -0,7
  • Sources : Insee, recensements de la population 2008, 2013 et 2019.

Encadré 1 - Les populations des îles du Nord

Au 1ᵉʳ janvier 2019, la population de Saint-Martin est de 32 489 habitants et celle de Saint-Barthélemy de 10 289 habitants. Saint-Martin perd des habitants (- 1,5 % en moyenne par an entre 2013 et 2019). Cette baisse s’est accélérée par rapport à la période 2008-2013 (- 0,6 % en moyenne par an). Elle est liée au fait que le solde naturel ne compense pas le déficit migratoire.

Inversement, la population de Saint-Barthélemy augmente de 1,7 % entre 2013 et 2019, et cette hausse s’accélère dans le temps : + 1,4 % par an en moyenne entre 2008 et 2013. Elle s’explique par un solde naturel positif, et surtout par un solde migratoire apparent excédentaire.

Encadré 2 - le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2013-2019) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2013-2019) et une période de cinq ans (2008-2013) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Publication rédigée par :Corentin Douriaud, Xavier Reif (Insee)

Pour comprendre

Les données de population au 1ᵉʳ janvier 2019 seront officielles dès leur authentification par décret. Elles entrent en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2022 et font référence dans plus de 350 dispositions législatives ou réglementaires qui organisent la vie locale (finances locales, vie municipale, fonction publique territoriale, etc.). Ces populations dites « légales » sont actualisées chaque année.

Sources

Cette étude s’appuie sur les populations communales, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1ᵉʳ janvier 2019, au 1ᵉʳ janvier 2013 et au 1ᵉʳ janvier 2008. Les données portent sur la France hors Mayotte.

Définitions

Solde migratoire apparent : différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. Ce concept est indépendant de la nationalité.

L’évolution de la population entre deux périodes est considérée comme étant la combinaison de deux composantes : solde naturel et solde migratoire apparent.

Solde naturel : différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

Pour en savoir plus

Jeanne-Rose M. « Bilan démographique : en 2020, un ralentissement des naissances et une hausse des décès », Insee Flash Guadeloupe n°157, décembre 2021

Jeanne-Rose M. « Bilan démographique : en 2020, moins de naissances que de décès », Insee Flash Martinique n°157, décembre 2021

Jeanne-Rose M. « Bilan démographique : en 2020, la natalité reste élevée malgré la crise sanitaire », Insee Flash Guyane n°145, décembre 2021

Reif X., Douriaud C. « Recensement de la population en Martinique : 364 508 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019 », Insee Flash Martinique n°158, décembre 2021

Reif X., Douriaud C. « Recensement de la population en Guyane : 281 678 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019 », Insee Flash Guyane n°146, décembre 2021