Le rapprochement prévu se concrétise. Le Venezuela et la Colombie ont annoncé, jeudi 11 août, qu’ils allaient échanger des ambassadeurs, plus de trois ans après avoir rompu leurs relations diplomatiques.
A Caracas, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a déclaré que l’ancien ministre des affaires étrangères Felix Plasencia avait demandé son accréditation au gouvernement colombien « et [qu’il serait] bientôt à Bogota ».
« J’ai décidé, en réponse au gouvernement vénézuélien, qui a désigné l’ambassadeur qui aura pour responsabilité de normaliser les relations entre les deux pays, de nommer Armando Benedetti comme ambassadeur de Colombie au Venezuela », lui a rétorqué Gustavo Petro dans une vidéo adressée aux médias. M. Benedetti est un ancien sénateur.
Caracas avait rompu ses relations diplomatiques avec Bogota en février 2019, quand le président colombien de droite Ivan Duque n’avait pas reconnu la réélection de Nicolas Maduro et avait soutenu la proclamation du chef de l’opposition, Juan Guaido, comme président par intérim. M. Maduro a, par ailleurs, fait état à de nombreuses reprises de supposés plans fomentés par M. Duque pour le renverser.
Sujet sensible
Outre l’échange d’ambassadeurs, le processus de normalisation prévoit la réouverture complète de la frontière de plus de 2 000 km qui sépare les deux pays, totalement fermée aux véhicules depuis 2015 et réouverte seulement aux piétons depuis la fin de l’an dernier. Caracas et Bogota vont également rétablir leurs relations militaires.
« Nous continuerons pas à pas et à un rythme sûr à avancer vers le rétablissement et la reconstruction des relations politiques, diplomatiques et commerciales », a affirmé M. Maduro sur la chaîne publique VTV.
Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, élu le 19 juin, avait annoncé durant sa campagne qu’il rétablirait les relations diplomatiques avec le Venezuela dès sa prise de fonctions, le 7 août.
MM. Petro et Maduro se sont déjà entretenus au téléphone, mais la présence de guérillas, de paramilitaires et de trafiquants de drogue sur la zone frontalière commune poreuse, que des millions de Vénézuéliens ont traversée pour fuir la crise, reste un sujet sensible.
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