La lettre de l'Institut d'émission
Septembre 2022

 

 La voix des Banques centrales

Déclaration de politique monétaire

Déclaration de politique monétaire - Francfort-sur-le-Main, le 8 septembre 2022

Conférence de presse de Christine Lagarde, présidente de la BCE, Luis de Guindos, vice-président de la BCE

Le Conseil des gouverneurs a décidé, ce jour, d’augmenter les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 75 points de base. Cette mesure importante anticipe la transition du niveau actuellement très accommodant des taux directeurs vers des niveaux qui assureront le retour au plus tôt de l’inflation vers notre objectif de 2 % à moyen terme. Sur la base de notre évaluation actuelle, nous prévoyons de continuer à augmenter les taux d’intérêt au cours des prochaines réunions afin de freiner la demande et d’éviter le risque d’un glissement à la hausse persistant des anticipations d’inflation Nous réévaluerons régulièrement notre trajectoire monétaire à l’aune des informations disponibles et de l’évolution des perspectives d’inflation. Nos futures décisions relatives aux taux directeurs resteront dépendantes des données et continueront d’être prises réunion par réunion.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Des délais de paiement toujours longs en outre-mer malgré la crise sanitaire

Les retards de paiement constituent une faiblesse structurelle des entreprises ultramarines. En incitant à accélérer le recouvrement des créances clients, la crise sanitaire a permis une baisse significative du besoin de trésorerie lié aux délais de paiement. Néanmoins, les entreprises confrontées aux retards les plus longs n’ont pas bénéficié de cet allègement.

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 Actualités économiques locales

BTP : état des lieux des infrastructures en chantier

La saison sèche permet la reprise d’une cadence plus soutenue des chantiers en cours sur le territoire.

Concernant les établissements scolaires, seul le lycée du Larivot a ouvert pour la première fois pour cette rentrée 2022. Le collège VI de Saint-Laurent-du-Maroni devrait quant à lui être opérationnel en 2023 (alors qu’il était initialement prévu en 2018). La cité scolaire de Saint-Georges de l’Oyapock est quant à elle en travaux depuis deux ans. Elle comprendra un lycée, un collège, un internat, des logements de fonction, une salle polyvalente et un gymnase sur 8 hectares. Elle devrait aussi être livrée en 2023.

Pour rappel, les montants en jeu sont importants et donc de nature à dynamiser l’activité du BTP. Le Contrat de Convergence et de Transformation (CCT) 2019-2022 est ainsi doté de 15,5 M€ de crédits contractualisés par l’État et de 75,7 M€ de la CTG pour la construction et l’extension de collèges et lycées.

Par ailleurs, les travaux liés au TCSP (transport en commun en site propre) devraient eux aussi se terminer en 2023, permettant de relier les Maringouins à Mont-Lucas par 10,7 km de réseau de transport. L’hôtel de police d’une capacité de 800 fonctionnaires est quant à lui prévu pour 2024.

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Les prix des carburants continuent de baisser

Au 1er septembre, le prix de l’essence est de 1,76 €/l (soit une baisse de 27 centimes sur un mois) et le prix du gazole est de 1,78 €/l (soit une diminution mensuelle de 20 centimes). Le prix de la bouteille de gaz est fixé à 24,48 € contre 24,57 € au mois d’août (soit une baisse de 9 centimes).

La remise carburant de l’État, décidée suite à l’augmentation des prix des produits pétroliers due à la guerre russe en Ukraine, est passée à 25 centimes pour les mois de septembre et d’octobre (contre 15 centimes par litre auparavant). Par ailleurs, la CTG a annoncé qu’elle allait baisser de 5 centimes par litre les revenus qu’elle perçoit sur l’achat de carburants.

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L’inflation plus élevée en Guyane qu’au niveau national au mois de juillet

L’IPC mesuré par l’Insee indique une hausse des prix de l’ensemble des produits en Guyane de 1,9 % sur un mois, contre 0,4 % pour l’ensemble du pays. Cette augmentation est plus élevée qu’au mois de juin (+1,0 %) et est portée par les évolutions marquées des prix de l’énergie et des services (respectivement +3,9 % et +3,1 % sur un mois).

Sur 14 mois, ces hausses sont enregistrées à 25,3 % pour l’énergie et 6,7 % pour les services. Les produits énergétiques restent donc le poste subissant la plus forte inflation sur l’année, fortement impactés par la conjoncture internationale. La guerre russe en Ukraine et la dépréciation de l’euro par rapport au dollar affectent fortement les prix des matières premières.

Les prix de l’alimentaire subissent quant à eux une hausse légèrement plus modérée qu’au mois de juin (+0,8 %), même si elle demeure importante sur 14 mois (+6,2 %). Les produits manufacturés, très peu impactés par la pression inflationniste, stagnent au mois de juillet.

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Politique : les représentants des Outre-Mer rencontrent des membres du Gouvernement

Les élus d’Outre-Mer ont été conviés à un « dîner de travail » avec Emmanuel Macron, Elizabeth Borne, Gérald Darmanin et les préfets afin de trouver des solutions concrètes aux problématiques soulevées, notamment par l’appel de Fort-de-France.

Pour rappel, l’appel de Fort-de-France a été signé par 7 représentants de la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin, la Guyane, La Réunion et Mayotte en mai 2022, à l’occasion de l’élaboration de la nouvelle stratégie pour les régions ultrapériphériques (RUP) à l’échelle européenne. Les signataires mettaient ainsi en lumière la « situation de mal-développement structurel » et des fortes inégalités dont souffrent les territoires d’Outre-Mer. Il invitait le Gouvernement à établir un nouveau cadre d’application des politiques publiques, afin qu’elles soient davantage adaptées aux nécessités et spécificités locales, particulièrement en termes de vie chère, d’accès aux soins, à l’éducation, à l’emploi et au logement. Le texte insiste également sur la valorisation des atouts géostratégiques et écologiques de ces territoires.

Préalablement à ce dîner de travail, Gabriel Serville a eu l’occasion de s’entretenir avec le ministre délégué Jean-François Carenco. Les thématiques centrales de la discussion ont été l’insécurité et l’évolution statutaire de la Guyane. Parmi les mesures annoncées, la préfecture a répondu aux demandes locales par l’envoi d’un 7e escadron pour faire face à la recrudescence des actes de violence et du nombre d’homicides en Guyane. Les réflexions devraient se poursuivre pendant les assises de la sécurité à la fin du mois. Concernant l’évolution statutaire qui devrait permettre une plus grande autonomie du territoire, l’État s’est déclaré prêt à accompagner la Guyane si nécessaire. Selon les mots du président de la CTG, « une fenêtre de tir » devrait se situer fin 2023 ou début 2024 pour poursuivre le travail entamé à ce sujet.

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Santé : les trois hôpitaux de proximité seront opérationnels dans sept mois

Les centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS) seront transformés en hôpitaux de proximité d’ici sept mois, pour les communes de Maripasoula, Grand-Santi et Saint-Georges. L’addition de six à huit lits permettra de couvrir 30 % des besoins en hospitalisation (qui s’effectue actuellement sur le littoral). Le personnel devrait doubler avec la présence d’un urgentiste 24h/24. Les espaces collectifs seront agrandis, les chambres adaptées aux standards hospitaliers et une zone pédiatrie sera créée. Les antennes de pharmacie hospitalière et un espace de restauration ouvriront également, etc. Ces changements sont estimés à 4 M€ au total.

Ils devront toutefois être complétés à moyen-long terme, du fait de la forte croissance démographique du territoire.

Plus globalement, l’offre de soins en Guyane souffre de retards conséquents par rapport aux Antilles et à la France hexagonale, tant en termes de capacités de lits qu’en nombre de médecins présents sur le territoire. Le secteur de la santé est d’ailleurs en restructuration, avec principalement l’ouverture d’un centre hospitalier régional universitaire (CHRU) prévue en 2025. Celui-ci permettra notamment l’augmentation des capacités en matière de lits, la création de postes, l’amélioration de la formation et de la recherche médicale, de la logistique et de l’usage du numérique, etc.

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Transport : le Malani opérationnel d’ici fin 2023

Le Malani, nouveau bac fluvial devant remplacer La Gabrielle pour effectuer les traversées du fleuve entre Albina et Saint-Laurent-du-Maroni, était arrivé en Guyane en février 2022. En l’absence de ponton côté Suriname, celui-ci n’était pas encore entré en service.

Les participants au projet pour construire la cale et le ponton à Albina se sont réunis pour convenir d’un budget commun, incluant des fonds européens, de la CTG et de la CCOG qui viennent s’additionner aux ressources des autorités surinamaises. Le budget total est fixé à 4,7 M€, soit un coût nettement plus élevé que les premières estimations (qui oscillaient entre 2 et 2,7 M€). La mise en service est prévue pour fin 2023.

Parallèlement, La Gabrielle ne fonctionne toujours qu’en charge réduite et à marée haute depuis l’effondrement du ponton d’Albina au mois de mai.

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 Actualités économiques régionales

La déforestation amazonienne représente 26 % de la région

La Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien (Coica) s’est réunie pour un 5e sommet à Lima, comprenant une délégation guyanaise d’une dizaine de personnes. Les pays participants ont discuté d’un rapport démontrant que la déforestation en Amazonie représentait au total 26 % de la région, point de non-retour selon les experts. En parallèle, il a été rappelé l’urgence d’endiguer l’orpaillage illégal. Au Brésil, l’extraction illégale d’or a augmenté de 44 % en un an en 2021. L’institut national de recherches spatiales a de plus estimé que l’orpaillage a été directement lié à la déforestation de 121 km² de la forêt amazonienne, touchant dans 23 % des cas des réserves indigènes ainsi que d’autres zones protégées. Le Para (état du nord du Brésil) serait principalement concerné par ce genre de pratiques. Enfin, le coût socio-environnemental de l’orpaillage illégal s’est élevé à environ 7,5 milliards d’euros de janvier 2021 à juin 2022, un montant quasiment égal à la valeur de l’or extrait sur cette même période.

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Le Suriname souhaite que le FMI soit plus flexible

Les réformes menées par le Gouvernement du Suriname devraient, selon son président Chan Santokhi, permettre au pays de retrouver une économie saine. Dans l’attente, il demande au FMI plus de flexibilité et de souplesse vis-à-vis du calendrier de remboursement du prêt contracté en 2021. Un plan de 3 ans avait été en effet été signé en 2021 pour mettre en œuvre des réformes structurelles dans le pays, pour un montant de 690 M$.

Le Gouvernement compte sur des revenus futurs issus de l’exploitation pétrolière d’ici 2025. Suite aux nombreuses découvertes de gisements sur la côte, le pays a décidé d’investir pleinement dans cette voie. Le président rencontre la directrice du FMI Kristalina Georgieva fin septembre afin de convenir d’une nouvelle stratégie.

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Les Chiliens rejettent la nouvelle Constitution

Le 4 septembre 2022, les Chiliens étaient invités à se prononcer par référendum sur la nouvelle Constitution du pays, rédigée par une Assemblée constituante depuis plus d’un an. L’élaboration d’un nouveau texte fondamental était un élément phare du programme du président Gabriel Boric, et un héritage des mouvements sociaux de 2019. Pays fortement inégalitaire, le Chili s’était prononcé en octobre 2020 à 79 % pour l’écriture d’une nouvelle Constitution qui garantirait notamment davantage de droits sociaux et romprait avec le passé. La présente Constitution date en effet de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) et a représenté un élément emblématique de l’ultralibéralisme.

Le référendum rejetant à près de 62 % le texte retenu par l’Assemblée Constituante témoigne d’un sursaut de la frange conservatrice du pays. Les 154 membres de l’Assemblée constituante prévoyaient en effet plusieurs propositions novatrices telles que la garantie d’un droit à l’éducation, à la santé publique, à une retraite, à un logement, de nouveaux droits pour les peuples autochtones ainsi que l’inscription constitutionnelle du droit à l’avortement. Le rejet du texte a été particulièrement marqué au sud et au nord, où un état d’urgence a été déclaré suite à une forte recrudescence de l’insécurité.

Le processus constitutionnel se poursuit pour proposer une nouvelle version de la Constitution.

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