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La perte de Vega-C, un échec sévère pour l’Europe spatiale

Les Européens se retrouvent sans solution à court terme pour lancer leurs satellites. La question d’autonomie d’accès à l’espace se pose d’autant plus que le lanceur Ariane 6 ne sera pas disponible avant 2024.

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Publié le 21 décembre 2022 à 14h55, modifié le 22 décembre 2022 à 07h30

Temps de Lecture 3 min.

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Décollage de la fusée Vega C, à Kourou (Guyane), le 20 décembre 2022.

Cruelle fin d’année et surtout sombres perspectives pour l’Europe spatiale. Son ambition de rester dans la course face aux Américains et aux Chinois est sérieusement remise en cause après l’échec du lancement de sa nouvelle fusée Vega-C. Mardi 20 décembre, deux minutes et vingt-sept secondes après son décollage de la base de Kourou, en Guyane, ce lanceur qui devait mettre en orbite deux satellites d’observation Pléiade d’Airbus a quitté sa trajectoire en raison d’une baisse de pression de son deuxième étage. Selon la procédure standard, l’ordre de destruction de cette fusée a alors été donné. Les débris sont tombés dans l’océan Atlantique sans faire de victime.

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Une commission d’enquête indépendante sera mise en place, a indiqué le président exécutif d’Arianespace, Stéphane Israël. Elle aura « la responsabilité de mettre en évidence la cause de la défaillance et de proposer des actions correctives solides et durables pour garantir un retour en vol sûr et fiable de Vega-C », a-t-il précisé. « Nous assumons pleinement la responsabilité de cet échec », a de son côté reconnu Giulio Ranzo, le patron de l’italien Avio, maître d’œuvre industriel de cette fusée.

Cet échec fragilise Arianespace, qui risque de se retrouver plusieurs mois sans lanceur pour honorer ses contrats commerciaux. Jusqu’à début 2022, la firme européenne disposait d’une gamme de trois fusées, dont deux Européennes : la petite Vega, pour les satellites légers en orbite basse entre 300 et 2 000 kilomètres de la Terre, et sa grande sœur Ariane 5, pour de lourdes charges à placer en géostationnaire à 36 000 kilomètres. Elle complétait son offre avec des lanceurs russes Soyouz vers l’orbite basse, indispensables pour répondre à son carnet de commandes.

Décalage

L’année 2022 devait être celle du renouvellement de la gamme avec la mise en service de Vega-C, plus performante que le modèle précédent, et Ariane 6, un lanceur polyvalent pouvant couvrir à la fois l’orbite basse et le géostationnaire, à des prix 40 % à 50 % inférieurs à ceux d’Ariane 5 pour être compétitifs avec les fusées Falcon lancée par Space X, la firme d’Elon Musk. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu.

A commencer par Soyouz. A la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février, Moscou a décidé de stopper toute collaboration avec l’Europe et les équipes russes ont quitté Kourou. Plus question de lancer des fusées. Impossible pour Arianespace de transférer vers Vega-C les satellites prévus sur les missions Soyouz, le plan de charge étant complet. Les clients privés se sont alors tournés vers d’autres sociétés de lancement. Ainsi, pour continuer à déployer sa constellation de satellites diffusant l’Internet haut débit, le français OneWeb a choisi l’Américain SpaceX mais aussi l’indien NewSpace India Limited.

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