La lettre de l'Institut d'émission
Mai 2021

 
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 La voix des Banques centrales

Quels remèdes au déficit d’investissement européen dans l’innovation ?

Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France Conférence Banque de France - BEI – Paris, le 4 mai 2021

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d’être avec vous ce matin pour ouvrir cette conférence organisée par la Banque de France et la Banque européenne d’investissement (BEI). Je me rappelle bien de notre dernière conférence commune, dans les locaux de la Banque de France, le 2 mars 2020 : une des dernières conférences du « monde d’avant ». Aucun de nous ne soupçonnait alors les bouleversements que nous allions connaître deux semaines plus tard. Aujourd’hui, nous faisons face aux conséquences de cette crise qui se matérialisent par une reprise en ordre dispersé, avec un net retard économique de l’Europe par rapport aux États-Unis. Comme je l’ai souligné dans un récent discours au Collège d’Europe de Bruges, l’explication principale de ce retard n’est à chercher ni dans le modèle social européen, ni dans nos politiques macroéconomiques, qui ont permis à l’Europe de réagir vigoureusement. Ce ne sont donc pas des échecs keynésiens, c’est une insuffisance « schumpetérienne ». L’explication est plutôt du côté microéconomique : notre déficit d’investissement dans l’innovation.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

COVID-19 : il est urgent d’agir pour les mères

Kristalina Georgieva, Stefania Fabrizio, Diego B. P. Gomes et Marina M. Tavares

Il y a un an, le monde a changé. Si les conséquences de la pandémie sur les travailleurs ont varié d’un pays à l’autre, la nouvelle réalité a mis de nombreuses mères en difficulté. En effet, la fermeture des écoles et des structures d’accueil a contraint beaucoup d’entre elles à quitter leur emploi ou à réduire leurs heures de travail. De nouvelles estimations du FMI confirment les répercussions considérables de la pandémie sur les mères qui travaillent, et sur l’économie tout entière. En résumé, dans le monde du travail, les femmes qui ont de jeunes enfants ont été les premières victimes des confinements économiques.

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L’inflation et la politique monétaire dans le monde post Covid-19

Mesdames, Messieurs,

C’est un grand plaisir d’être parmi vous aujourd’hui. Le Danemark et les pays scandinaves font partie des pays d’Europe et même du monde qui réussissent le mieux grâce à un mélange unique d’innovation économique, de cohésion sociale et d’engagement en faveur de l’environnement. Cependant, aujourd’hui, dans le pays qui, avec sa monnaie, se situe à la frontière la plus proche de la zone euro, vous m’invitez à évoquer « L’inflation et la politique monétaire dans le monde post Covid-19 ».

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Publication du nouveau Tableau de bord monétaire et financier des DCOM de la zone euro

Le Tableau de bord des indicateurs monétaires et financiers dans les DOM compile les données des différentes publications de la collection Infos Financières et apporte un éclairage sur les principales évolutions des encours de crédits et actifs financiers dans les Départements d’Outre-mer. Il comporte également des éléments sur le financement et la vulnérabilité des agents économiques de ces territoires. - Parution semestrielle.

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 Actualités économiques locales

Levée du confinement et des motifs impérieux

La Guadeloupe était confinée du 27 avril au 24 mai. Le Préfet Alexandre Rochatte a annoncé la levée progressive des mesures restrictives en trois étapes. La première débute le 25 mai avec la levée de la restriction limitant les déplacements à un rayon de 10 km de son domicile, l’ouverture de l’ensemble des commerces à l’exception des restaurants et bars, ainsi que l’accès aux plages, bords de rivières et plans d’eau dans un cadre de détente (hors pique-niques).

Il a aussi annoncé la fin des motifs impérieux pour voyager entre le département et l’Hexagone à partir du 9 juin. Dans le sens inverse, entre l’Hexagone et la Guadeloupe, le seul prérequis pour prendre l’avion est un test PCR négatif de moins de 72 h. Les voyageurs arrivant en Guadeloupe devront aussi s’auto-isoler pendant 7 jours. Seules les personnes étant vaccinées avec le schéma complet en seront dispensées.

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Le ministère des Outre-mer soutient onze projets guadeloupéens

Dans le cadre du Fonds exceptionnel d’investissement, le ministère des Outre-mer soutient onze projets locaux à hauteur de 7 millions d’euros. Ces crédits seront principalement affectés à des travaux de réhabilitation des réseaux d’eau et d’assainissement et de mise aux normes parasismiques dans le cadre du plan séisme Antilles. Ainsi, une subvention de plus d’un million d’euros sera déployée pour financer près de 70 % de la réhabilitation des réseaux d’eau sur le territoire. 3 000 compteurs neufs seront mis à disposition de la communauté d’agglomération Grand-Sud Caraïbe. Parmi les autres projets, des subventions seront aussi allouées pour assurer la sécurité parasismique du groupe scolaire Bragelogne. L’enveloppe concerne aussi des aménagements paysagers ou portuaires dans différentes communes.

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Défaillances d’entreprises en Guadeloupe

A fin février 2021, on dénombre au cumul sur 12 mois, 186 défaillances en Guadeloupe. C’est un niveau qui est relativement bas par rapport aux années précédentes, mais également par rapport à la moyenne sur la période 2005-2021 qui s’établit à 306 défaillances. Selon la Banque de France, ce faible niveau reflète les effets de la période de confinement sur le fonctionnement des juridictions commerciales et les évolutions réglementaires qui ont conduit à modifier provisoirement les dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiement. Elle illustre également l’effet de l’ensemble des mesures de soutien apportant des aides de trésorerie ou permettant aux entreprises de réduire ou retarder le paiement de certaines charges.

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Les prêts garantis par l’État

Au 7 mai 2021, 4 431 entreprises guadeloupéennes ont bénéficié d’un PGE, la majeure partie des PGE étant accordée à des TPE (83,1 %). Le montant mobilisé atteint 675,7 M€, soit plus de 7 % du PIB guadeloupéen.

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Prolongation de l’Octroi de mer jusqu’en 2027

Le Parlement européen a voté le mardi 18 mai la prolongation de l’Octroi de mer jusqu’au 31 décembre 2027. Des modifications et un nouveau régime de dérogation seront mis en place dès le 1er janvier 2022. Parmi les modifications à venir, deux taux de différenciation prendront la place des trois taux actuellement en vigueur. Les critères de sélection des produits qui sont éligibles à un différentiel de taxation, ou encore le seuil d’assujettissement devraient également être modifiés.

 Actualités économiques régionales

La gare maritime internationale de Marigot bientôt sur pied

En septembre 2017, l’ouragan Irma a endommagé la gare maritime internationale de Marigot. Pour poursuivre son activité, la gare avait réouvert deux mois plus tard grâce à une réhabilitation provisoire. Plus de trois ans après la catastrophe naturelle, la gare maritime va être rénovée, avec une livraison prévue en août prochain. Le coût des travaux est estimé à 1,4 M€, financé à 80 % par le FEDER (Fonds européen de développement régional) et le solde sur les fonds propres de l’Établissement Portuaire de Saint-Martin.

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Création d’un Comité Territorial des pêches à Saint-Barthélemy

Le 16 juin prochain se tiendra la réunion de l’assemblée générale de constitution du Comité Territorial des Pêches de Saint-Barthélemy. Celui-ci aura pour objectif de développer la pêche sur le territoire. Depuis 2012 et son accès au statut de Pays et Territoire d’Outre-Mer (PTOM), l’île n’était plus rattachée au Comité des pêches de Guadeloupe.

 

 Actualités de l’Institut et suivi de place

Intervention au Comité d’administration régionale

À l’invitation du Préfet, l’IEDOM a pris part à la réunion du Comité d’administration régionale du lundi 26 avril. L’IEDOM a ainsi pu présenter aux directeurs des services déconcentrés de l’État sa synthèse économique annuelle de l’année 2020. Cette intervention a également été l’occasion d’évoquer les risques sur le scénario de reprise modérée en 2021, au premier rang desquels : la dynamique modeste de la campagne de vaccination, la hausse des prix à la consommation et la faiblesse des créations d’emplois.

 Actualités économiques locales

Inflation : hausse des prix de 0,3 % en mars 2021 et de 0,4 % sur un an

Selon l’Insee, l’indice des prix à la consommation (IPC) augmente de 0,3 % en mars 2021. En glissement annuel, l’IPC progresse de 0,4 %. Dans le détail, les prix de l’alimentation sont en hausse (+0,2 % sur un mois) en raison de la hausse de l’alimentation hors produits frais (+0,6 %). Quant aux prix des produits frais, ils diminuent de 2,8 %. Le prix des produits manufacturés augmente (+0,3 %), tiré par la hausse des prix de l’habillement et des chaussures (+3,2 %). Par ailleurs, les prix de l’énergie continuent de progresser en mars (+3,1 % et +4,7 % sur un an) en raison de la forte hausse des produits pétroliers (+4,3 %), dont les prix du gazole (+4,3 %), de l’essence (+4,2 %) et du gaz (+1,1 %). À l’inverse, le prix des services est en légère baisse (-0,1 %) due à la baisse du prix des services de transports (-4,7 %). La publication est consultable sur le site de l’INSEE.

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Trafic aérien : -58,5 % de passagers au premier trimestre 2021

Au premier trimestre 2021, le trafic passager à l’aéroport du Lamentin chute à 213 073 personnes, contre 513 379 passagers à la même période en 2020 (soit une baisse de 58,5 %), transit inclus. Sur le seul mois de mars 2021, une baisse de 72,1 % du trafic passager est enregistrée par rapport au mois de mars 2020. La principale raison de cette chute est le renforcement des mesures de restriction de déplacement de l’Hexagone vers l’Outre-mer, au cours du premier trimestre. En revanche, le fret (+46,3 %) et le secteur postal (+60,0 %) observent une progression de leur activité. En effet, à la suite de la fermeture des commerces dits non essentiels, les achats sur internet ont fortement augmenté (+75,0 % selon la Poste).

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Tourisme : -69,1 % de perte de chiffre d’affaires dans l’hôtellerie depuis 2019

Selon Zilea, le cluster du tourisme en Martinique, la crise sanitaire du COVID-19 a entraîné une perte de près de 34 millions d’euros (-69,1 %) de chiffre d’affaires entre le premier trimestre 2019 et le premier trimestre 2021 dans l’hôtellerie. Le secteur le plus touché par la crise sanitaire est celui des agences de voyages qui enregistre une perte de chiffre d’affaires qui avoisine les 90 à 95 %. Concernant les locations des voitures, le chiffre d’affaires est passé de 19,2 M€ à 6,5 M€ sur la même période, soit une chute de 66,4 %. Enfin, dans le secteur des agences de location de meublés de tourisme, une baisse de 59% est constatée sur la période. À noter que pour une année classique, le chiffre d’affaires du premier trimestre représente environ 40 % du chiffre d’affaires annuel.

 Actualités économiques régionales

Covid-19 : Plus d’un million de morts en Amérique latine et dans les Caraïbes

Selon un bilan dressé par l’Agence France-Presse, depuis le début de la pandémie 1 001 404 personnes sont décédées des suites du COVID-19 dans la région Amérique Latine et Caraïbe. 1 % de ces décès concerne les pays caribéens contre 44 % pour le Brésil. Près de 90 % des décès enregistrés se répartissent entre cinq pays qui représentent 70 % de la population de la région : le Brésil (446 309 décès), le Mexique (221 080), la Colombie (83 233), l’Argentine (73 391) et le Pérou (67 253). Seuls 21,6 % des 153,5 millions de personnes vaccinées dans les Amériques se trouvent dans la région. Depuis le début de la crise sanitaire, l’Amérique latine est la deuxième région la plus touchée dans le monde, derrière l’Europe et devant les États-Unis et le Canada.

 

 Actualités de l’Institut et suivi de place

L’IEDOM publie une note sur le surendettement des ménages réunionnais en 2020

A La Réunion, 1 102 dossiers de surendettement ont été déposés à la Commission de surendettement, dont l’IEDOM assure le secrétariat. Ce nombre diminue de 15 % par rapport à 2019 (-24 % au niveau national), en raison de la crise sanitaire et de la période de confinement. Si le nombre de dossiers progresse peu ces dernières années, les situations qu’ils dépeignent évoluent. On constate notamment une baisse des situations de surendettement liées à l’accumulation de crédits à la consommation depuis dix ans. En 2020, 58 % des dossiers présentent au moins une dette à la consommation à La Réunion, contre 78 % en 2011. En revanche, les dettes de charges courantes sont en hausse, révélant des difficultés accrues pour certains ménages à faire face aux charges de la vie quotidienne. Au fil des années, la procédure de surendettement se concentre sur des personnes plus fragiles financièrement. A La Réunion, 63 % des ménages surendettés ne possèdent aucune capacité de remboursement en 2020, contre 50 % en métropole. Cette situation concerne particulièrement les femmes seules avec enfants, qui représentent 27 % des dossiers de surendettement à La Réunion contre 18 % en métropole.

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Les défaillances d’entreprises sont en hausse au premier trimestre 2021, mais restent inférieures à leur niveau d’avant-crise

Les défaillances d’entreprises couvrent les redressements et les liquidations judiciaires. Au cours du premier trimestre 2021, on dénombre 141 entreprises en défaillance à La Réunion, soit une hausse de 14 % par rapport au quatrième trimestre 2020. Bien qu’en progression, le nombre de défaillances enregistrées sur le trimestre reste en deçà des niveaux de 2019 (162 défaillances en moyenne par trimestre en 2019). En cumul sur douze mois, 461 entreprises ont été défaillantes à fin mars 2021, contre 577 à fin mars 2020, soit -20 % sur un an. Depuis la crise Covid-19 de mars 2020, le nombre de défaillances a fortement baissé, ce qui reflète d’une part l’impact momentané de la période de confinement sur le fonctionnement des juridictions commerciales et les évolutions réglementaires (modification temporaire des dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiements) ; et d’autre part, l’efficacité des mesures de soutien aux entreprises, en particulier les aides de trésorerie et les allègements ou retards de paiements de certaines charges, qui ont permis de réduire le risque de faire défaut sur ces paiements (mesures d’activité partielle, prêts garantis par l’État avec remboursements différés, fonds de solidarité, moratoires, etc.).

 Actualités économiques locales

Bilan économique du secteur agricole en 2020

Dans un contexte marqué par la crise sanitaire, l’agriculture a fait preuve de résilience. La valeur totale de la production s’est maintenue stable par rapport à 2019, s’élevant à hauteur de 444 millions d’euros. Toutefois, cette stabilité masque des évolutions de l’activité très différentes en fonction des filières de production. Tandis que la production animale progresse, en particulier les filières volailles et bovines, la production végétale recule en 2020. En effet, faute d’un tonnage suffisant pour alimenter les usines sucrières, la campagne cannière a dû prendre fin précocement. La sècheresse qui a sévi pendant plusieurs mois est la raison principale de cette mauvaise récolte.

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Un Réunionnais sur quatre déclare une dégradation de sa situation financière lors du confinement du 2e trimestre 2020

Au cours du confinement du 2e trimestre 2020, 25 % des Réunionnais de 15 ans ou plus, hors retraités, déclarent avoir subi une dégradation de leur situation financière contre 29 % des habitants de France métropolitaine et 30 % aux Antilles. En effet, les revenus des Réunionnais sont davantage composés de minima sociaux. Les Réunionnais en emploi travaillent en outre majoritairement dans des secteurs qui ont été moins durement frappés par le confinement. Les ménages jugeant difficile ou très difficile leur situation financière avant le confinement se sentent logiquement les plus touchés. En revanche, à La Réunion, la part de personnes exprimant une dégradation de leur situation varie peu selon le niveau de revenu initial. En particulier, les ménages les plus pauvres, dont les revenus sont davantage issus de prestations sociales préservées, sont un peu moins nombreux que ceux de métropole à percevoir une dégradation de leur situation.

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Un Réunionnais sur dix estime être en mauvaise ou très mauvaise santé

En 2019, 10 % des Réunionnais estiment être en mauvaise ou très mauvaise santé, contre 7 % de la population métropolitaine. Le vieillissement rapide de la population, l’absence d’activité physique régulière et une alimentation moins équilibrée sont les principales raisons de la détérioration de l’état de santé des habitants de l’île. Ainsi, 14 % des Réunionnais déclarent ne jamais exercer le moindre effort physique (6 % en France métropolitaine) et seuls 9 % suivent la recommandation du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) de consommer au moins cinq fruits et légumes par jour (20 % en France métropole). En conséquence, 45 % des Réunionnais sont en surcharge pondérale, et 16 % d’entre eux sont en obésité. Par ailleurs, le niveau de diplôme est plus discriminant sur l’état de santé que le niveau de revenu. Ainsi, seuls 3 % des personnes diplômées du supérieur se déclarent en mauvaise santé, contre 15 % des non-diplômées.

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Les Réunionnais sont de plus en plus diplômés

Le niveau de diplôme des Réunionnais augmente de génération en génération. En effet, 25 % des natifs de 25-34 ans sont diplômés du supérieur en 2017 contre 8 % des 55-64 ans. Cette part reste néanmoins en deçà de celle de la France métropolitaine (39 %) et des Antilles (33 %). Parallèlement, 24 % des Réunionnais natifs de 25-34 ans ne sont pas diplômés, contre 67 % des 55-64 ans. Les femmes réunionnaises sont plus diplômées que les hommes (30 % des femmes de 25-34 ans, contre 20 % des hommes du même âge), et cet écart s’accroît de génération en génération.

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