La lettre de l'Institut d'émission
N°XX - Novembre 2019

 
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Martinique

 La voix des Banques centrales

Le futur de l’Union économique et monétaire européenne

Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France lors de la Journée de l’économie 2019 à Francfort, le 14 novembre 2019.

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d’être parmi vous et je vous remercie de m’avoir invité. Je me sens ici presque comme chez moi : je viens à Francfort au moins deux fois par mois pour les réunions du Conseil des gouverneurs de la BCE ! J’ajoute que j’ai moi-même été banquier de détail, pendant douze ans. Aujourd’hui, je m’exprime aussi comme Européen convaincu et ami de l’Allemagne. Je suis Français, mais mes racines familiales sont en Sarre. Ma famille y vit depuis la fin du 18e siècle et sa manufacture de céramique Villeroy & Boch fait partie du « Mittelstand » allemand. J’aime l’Allemagne, sa langue, sa culture.
Le nombre – impressionnant – de participants à cette journée témoigne de la vitalité des Volksbanken Raiffeisenbanken. Friedrich Wilhelm Raiffeisen et Hermann Schulze-Delitzsch [fondateur des Volksbanken] ont par leurs idées influencé de nombreuses initiatives de banques coopératives en Europe, et partout dans le monde. Le modèle coopératif a fait preuve de sa résilience, d’abord parce qu’il suscite la confiance dans la durée. Ces deux valeurs clés que sont la confiance et la stabilité, c’est aussi ce qui caractérise notre monnaie unique, l’euro. Il a fêté ses vingt ans cette année. Pour en optimiser objectivement les bénéfices, il nous faut cependant surmonter quatre clichés. Puis, j’en viendrai à votre industrie bancaire et à ses trois grands défis de demain.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Le taux d’inflation annuel en baisse à 0,7% dans la zone euro

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,7% en octobre 2019, contre 0,8% en septembre. Un an auparavant, il était de 2,3%. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 1,1% en octobre 2019, contre 1,2% en septembre. Un an auparavant, il était de 2,3%. Ces chiffres sont publiés par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.
Les taux annuels les plus faibles ont été observés à Chypre (-0,5%), en Grèce (-0,3%) et au Portugal (-0,1%). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Roumanie (3,2%), en Hongrie (3,0%) et en Slovaquie (2,9%). Par rapport à septembre, l’inflation annuelle a baissé dans quinze États membres, est restée stable dans huit et a augmenté dans cinq autres.

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L’environnement de stabilité financière dans la zone euro demeure complexe

  • Le bas niveau des taux d’intérêt soutient l’activité économique, mais des effets secondaires sont possibles.
  • Des signes de prise de risque excessive dans certains secteurs nécessitent un suivi et des mesures macroprudentielles ciblées dans certains pays.
  • Les banques ont encore renforcé leur capacité de résistance, mais les progrès demeurent limités pour ce qui concerne l’amélioration de leur rentabilité.

D’après la revue de la stabilité financière (Financial Stability Review – FSR) de novembre 2019 de la Banque centrale européenne (BCE), les risques à la baisse pour la croissance économique mondiale et dans la zone euro se sont accrus et continuent de représenter des défis pour la stabilité financière. Le bas niveau des taux d’intérêt devrait soutenir l’activité économique dans la zone euro, mais pourrait également encourager une prise de risque excessive de la part de certaines institutions financières non bancaires et sociétés non financières fortement endettées, ainsi que sur certains marchés de l’immobilier.

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Perspectives économiques : La faiblesse des échanges et de l’investissement menace la croissance à long terme

Les différends commerciaux, le manque de dynamisme de l’investissement des entreprises et la persistance des incertitudes liées à l’action publique sont autant de facteurs qui pèsent sur l’économie mondiale et font croître le risque d’une stagnation à long terme : c’est ce qui ressort de la dernière édition des Perspectives économiques de l’OCDE.

La croissance du PIB mondial devrait s’établir à 2.9 % cette année, soit son niveau le plus faible depuis la crise financière, et se maintenir à 2.9 %-3 % en 2020 comme en 2021. En 2018, le PIB mondial avait progressé de 3.5 %.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Réunion du comité consultatif d’agence de Fort-de-France

Le 13 novembre, l’agence de Fort-de-France a réuni au cours d’un comité consultatif d’agence les représentants des principaux secteurs économiques. Ce rendez-vous a été l’occasion de présenter l’actualité de la banque centrale, l’environnement économique international puis l’évolution de la conjoncture martiniquaise depuis le début de l’année. Après un premier semestre 2019 positif, la croissance de l’activité en Martinique au troisième trimestre semble ralentir. L’inflation quant à elle s’inscrit seulement en légère progression (+1,0% en ga) à fin juin, les récentes hausses des coûts de production d’origines conjoncturelle et réglementaire paraissant pour le moment absorbées par les entreprises.

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EDUCFI : intervention à la société ODYSSI

À la demande du service communication d’ODYSSI, Hervé LOUIS-JEAN, en charge du dispositif EDUCFI, a animé deux ateliers face à 41 salariés de l’organisme les 19 et 20 novembre. Le thème de la bonne gestion de budget a été développé et les dispositifs existants permettant de faire face à une situation de surendettement ont été présentés. Les agents présents ont également posé des questions sur les types de cartes bancaires et les crédits à la consommation. Les outils de la Banque de France tels que l’application Pilote Budget, le cahier financier ainsi que le jeu et le site mesquestionsdargent.fr leur ont aussi été présentés. Pour rappel, le nombre de dépôts de dossier de surendettement au 3e trimestre 2019 a diminué de -4,5 % par rapport au 3e trimestre 2018.

 Actualités économiques locales

Recomposition dans le secteur aérien

Les secteurs aérien et touristique sont en recomposition. D’un côté, les faillites de la compagnie XL Airways et du voyagiste Thomas Cook, associées au retrait de la compagnie cubaine « Cubana de Aviación S.A » (sous sanctions américaines) ont fragilisé la desserte des aéroports de Martinique et de Guadeloupe. De l’autre, le secteur se prépare à l’arrivée prochaine de la compagnie Air Belgium, qui ouvrira en décembre une ligne vers ces deux destinations, et bénéficiera de la hausse de l’offre de sièges des compagnies canadiennes Air Canada et Air Transat desservant déjà la Martinique. Enfin, la compagnie Jet Blue Airways a signé un accord de partenariat pour la desserte de la Guadeloupe dès l’hiver prochain, et est en discussion concernant la desserte de la Martinique.

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Comptes définitifs 2014 : une activité mieux orientée

L’INSEE a publié le 31 octobre dernier les comptes économiques définitifs concernant l’année 2014. Après deux années 2012 et 2013 au ralenti, l’activité économique s’est redressée en 2014 en Martinique, où le PIB a augmenté de +2,8 % en valeur. Cette croissance reposait essentiellement sur l’augmentation des investissements (+8 %) et des échanges commerciaux avec notamment des exportations en hausse de +13 %. La dépense publique, en progression de +3,8 %, a également permis de stimuler l’économie. En revanche, la consommation des ménages n’a que peu contribué au soutien de l’activité. Elle était en repli de -2,6 % en 2014. Le PIB par habitant s’élevait à près de 22 060 € courants en 2014. La publication est disponible en ligne.

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Signature d’une charte de soutien au maintien de l’octroi de mer et du dispositif de différentiel

Une charte de soutien au maintien de l’octroi de mer et du dispositif de différentiel a été signée en octobre dernier par plusieurs organisations professionnelles martiniquaises. Pour rappel, l’octroi de mer est une taxe indirecte qui frappe les importations de marchandises et la production locale dans les DROM, cette dernière bénéficiant toutefois d’un différentiel de taux censé compenser son surcoût. Le dispositif de différentiel de taux, qui est autorisé par l’Union européenne par dérogation, doit faire l’objet d’un réexamen par la Commission européenne avant le 31 décembre 2020. En 2018, l’octroi de mer a rapporté 276 millions d’euros en Martinique. Le produit de cette taxe est reversé aux collectivités locales.

 Actualités économiques régionales

La CEPAL révise ses perspectives de croissance à la baisse

Selon la CEPAL, l’activité en Amérique latine et dans les Caraïbes devrait croître à un rythme proche de 0,1% en 2019, contre +0,5% dans son estimation de juillet. Dans la zone caraïbe, la croissance devrait atteindre en moyenne 1,5 % en 2019 et 5,7 % en 2020. À l’exception de la Guyana (+85,6 %), dont les récentes prospections pétrolières devraient se traduire par un gain exceptionnel d’activité, les économies de la zone devraient être globalement impactées par les tensions commerciales qui caractérisent l’environnement international, ainsi que les tensions politiques et sociales en Amérique Latine (Venezuela, Bolivie, Argentine). Pour rappel, la Martinique est peu affecté par la situation puisque ses exportations vers la région Amérique latine et Caraïbe ne représentent que 2,5% de ses exportations totales.La publication est disponible en ligne.