Cette étude a pour objet d’analyser le tissu productif des départements d’outre-mer de la zone euro (DCOM) (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion) et des collectivités (Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon) à la veille de la crise sanitaire provoquée par l’épidémie du Covid-19. Elle doit permettre d’identifier les forces et les faiblesses des entreprises ultramarines afin d’apprécier leur capacité de résistance à ce choc d’une ampleur inédite.

L’étude utilise pour la première fois, appliquée à ces géographies, la définition de l’entreprise introduite en 2008 par la loi de modernisation de l’économie (LME). Il s’agit de mieux décrire le fonctionnement des entreprises en tant que groupes, des filiales sans autonomie réelle ayant pu être constituées afin de remplir des fonctions commerciales ou des fonctions support pour le compte des autres sociétés liées. Cette définition de l’entreprise permet de faire apparaitre une concentration accrue du système productif ultramarin, un nombre limité d’entreprises représentant une part plus importante des effectifs, des investissements ou de l’activité que dans l’approche traditionnelle. Elle met surtout en évidence une dualité profonde entre les entreprises selon leur taille, en termes de détention de leur capital, de positionnement sectoriel ou de caractéristiques financières. Ainsi, les petites et moyennes entreprises (PME) sont souvent détenues par des particuliers résidant sur place alors que la part du capital des entreprises de taille intermédiaire (ETI) possédée par des sociétés hexagonales ou des administrations publiques locales est importante. Les ETI se positionnent davantage dans les services marchands (transports, immobilier, santé), alors que les PME sont relativement plus nombreuses dans les activités commerciales. Ces spécialisations sectorielles différentes justifient en partie que les taux de rentabilité des PME sont supérieurs à ceux des ETI, le commerce se positionnant plus favorablement en termes de profitabilité.