L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) présente les faits marquants de son activité en 2020. La thématique de cette année est consacrée à l’économie du numérique, secteur dynamique et en pleine expansion. Les nouvelles technologies du numérique, et notamment la digitalisation des processus, sont source de croissance et d’opportunités nouvelles pour de nombreux secteurs d’activité en ce sens qu’elles offrent des possibilités de simplification et d’efficience accrues face aux risques de toute nature auxquels nous sommes amenés à faire face.

La crise sanitaire, apparue au premier trimestre 2020, grève les économies ultramarines depuis maintenant plus d’un an avec un impact sur l’activité économique finalement plus limité qu’attendu en début de crise. En effet, pour l’année 2020, le recul du PIB s’annonce globalement moindre que ce qui avait été anticipé et inférieur aux -8 % attendus pour l’Hexagone.

La première explication de cette résilience des entreprises ultramarines réside, comme pour l’Hexagone, dans l’ampleur des dispositifs de soutien mis en place par l’État, les banques et les collectivités, avec la mobilisation de l’IEDOM auprès des acteurs économiques et du grand public, pour les accompagner dans leurs démarches et avec une attention particulière portée à l’accompagnement des très petites entreprises. Les entreprises ont largement eu recours aux prêts garantis par l’État (PGE), au fonds de solidarité ainsi qu’au chômage partiel, tout particulièrement dans les territoires touchés par l’effondrement du tourisme, notamment aux Antilles incluant les îles du Nord.

Sur le plan sectoriel, tout l’écosystème touristique a été sévèrement touché, avec une fréquentation qui a été divisée par plus de trois à Saint-Pierre-et-Miquelon et par deux sur le bassin Antilles-Guyane, comme à La Réunion. Le secteur du BTP a lui aussi été affecté non seulement par le confinement lui-même, mais également par la désorganisation des chaînes d’approvisionnement. Il a néanmoins assez bien résisté en Guyane et en Martinique alors qu’il s’est inscrit en recul en Guadeloupe ainsi qu’à La Réunion. L’industrie agroalimentaire a un peu partout enregistré une baisse de ses exportations en raison de la désorganisation du fret et le secteur primaire a enregistré un bilan mitigé. Pour le spatial en Guyane, l’année aura été globalement bonne puisqu’Arianespace a réalisé 10 lancements et conservé ainsi sa place de 1er opérateur de lancement de satellites commerciaux en orbite géostationnaire. Enfin, l’activité bancaire a été particulièrement dynamique en 2020, l’encours total brut des crédits consentis dans les Outre-Mer s’élevant à près de 75 milliards d’euros, soit une progression de 10 % sur l’année. Cette hausse s’explique notamment par l’octroi des PGE pour près de 3,3 milliards d’euros, au bénéfice de 18 260 entreprises ultramarines.

Sur 2021, l’ampleur du rebond sera dépendante de la campagne vaccinale mais également du retour de la confiance des ménages, qui ont constitué une épargne forcée qui représente un réservoir potentiel de consommation. La situation du secteur du tourisme sera sans doute la plus préoccupante puisque les chefs d’entreprise n’anticipent pas de sursaut de leur chiffre d’affaires, après un effondrement de 45 % de celui-ci en 2020. Cette anticipation traduit l’absence de visibilité réelle pour l’ensemble de l’écosystème touristique (hôtellerie, restauration, services, transports…), situation préjudiciable au redémarrage économique des Antilles notamment.

Dans la phase de sortie de crise qui s’amorce, les agences de l’IEDOM vont continuer à apporter leur soutien aux acteurs économiques, notamment au travers de l’accompagnement des TPE mais aussi via le développement des services en ligne aux particuliers, avec par exemple, la possibilité ouverte cette année de déposer en ligne un dossier de surendettement.

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