La lettre de l'Institut d'émission
N°331 - Janvier 2020

 

 La voix des Banques centrales

Monnaie digitale de banque centrale et paiements innovants

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé à Paris le 4 décembre 2019

Mesdames, Messieurs,

Si l’on peut reconnaitre une grande qualité aux journées organisées par l’ACPR, c’est le sens du timing : elles interviennent toujours au cœur de débats animés. C’est encore le cas aujourd’hui avec la question de l’assurance-vie face aux taux bas. Je veux en introduction rejoindre et résumer les propos de B. Delas ce matin : les assureurs français sont solides et ont donc la capacité de conduire la double adaptation nécessaire. Tout d’abord, les taux servis sur l’assurance-vie doivent baisser cette année, par rapport aux 1,8 % en moyenne de l’an dernier. Et ensuite, les assureurs doivent, tout en restant très attentifs à la qualité du conseil, activement réorienter et diversifier leur offre aux épargnants. Si en complément – et en complément seulement – il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l’assurance vie, nous sommes prêts à les soutenir.
J’en viens maintenant au sujet de cet après-midi dédié à l’innovation. Vous me permettrez à la fois de restreindre le champ et de l’élargir : limitation aux paiements où les innovations ont été particulièrement foisonnantes ces dernières années. Et élargissement au-delà du seul domaine de l’ACPR et du superviseur : je parlerai aussi comme banquier central, y compris de la monnaie digitale de banque centrale (MDBC). La révolution numérique, portée par de nouveaux acteurs, est riche de progrès dont nous bénéficions chaque jour ; mais cette révolution pose également des questions importantes sur l’intermédiation bancaire, voire sur notre souveraineté monétaire. Je vous propose aujourd’hui de regarder en face ces questionnements (I), et d’y répondre en rappelant les deux arc-boutants de notre stratégie : garantir la confiance et soutenir l’innovation (II).

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Changer d’ère : réchauffement climatique et finance

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé lors de la conférence « Changer d’ère : réchauffement climatique et finance » à Paris, le 13 décembre 2019.

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,
Merci à tous pour votre présence et bienvenue dans notre bel auditorium. Je suis partagé entre la satisfaction et la préoccupation. Satisfaction car je suis très heureux que nous ayons pu monter le programme si riche et original de cette conférence transdisciplinaire sur le climat : je remercie en particulier Nicolas Hulot de sa présence. Préoccupation car, nous le savons tous, le sujet est grave. Pour reprendre le titre d’un ouvrage récent de l’économiste Christian de Perthuis, « le tic-tac de l’horloge climatique » résonne à nos oreilles et le temps presse. Ursula von der Leyen a présenté cette semaine même le « Green New Deal » de la nouvelle Commission européenne.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement publié fin novembre , est venu nous le rappeler : notre planète s’inscrit hélas aujourd’hui sur une trajectoire de réchauffement de +3°C à +5°C d’ici 2100. Cette menace climatique teste les limites de notre entendement et pourtant se fait de plus en plus tangible.
Une conférence interdisciplinaire sur le changement climatique organisée par une banque centrale ? On pourrait s’en étonner. D’autres acteurs, comme les gouvernements et les banques publiques d’investissement, ont probablement plus de leviers que nous : via la fiscalité carbone, les normes environnementales, ou leur capacité d’investissement dans les technologies vertes. Soyons clairs : la finance verte ne peut pas remplacer une absence des autres politiques publiques. Pour autant, comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, les banques centrales ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Celui-ci interfère en effet fortement avec leurs deux objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière.

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Le PIB en hausse de 0,2% et l’emploi en hausse de 0,1% dans la zone euro

Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB corrigé des variations saisonnières a progressé de 0,2% dans la zone euro (ZE19) et de 0,3% dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,2% dans les deux zones. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 1,2% dans la zone euro et de 1,4% dans l’UE28 au troisième trimestre 2019, après également +1,2% et +1,4%, respectivement, au trimestre précédent. Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB des États-Unis a progressé de 0,5% par rapport au trimestre précédent (après +0,5%, également, au deuxième trimestre 2019). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a augmenté de 2,1% (après +2,3% au trimestre précédent).

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Les PME et TPE en France : une situation financière améliorée et un accès au crédit plus facile

Par rapport au milieu des années 2010, la situation économique et financière des PME-TPE françaises s’est améliorée. La plupart des ratios comptables permettant d’apprécier la santé des entreprises ont évolué de façon positive, tout en demeurant généralement à des niveaux moins favorables que dans les années d’avant-crise. Les TPE demeurent plus fragiles que les PME. L’accès au crédit n’a jamais été aussi aisé, tant pour les PME que pour les TPE. Les crédits sont particulièrement dynamiques et leur coût très bas. La relation PME/TPE-banque est plutôt satisfaisante et s’est améliorée au cours des dernières années. Toutefois, trois points doivent retenir l’attention : i) la question des délais de paiement ; ii) le renforcement des compétences financières des dirigeants de petites entreprises (point sur lequel la Banque de France a récemment engagé différentes actions) et iii) les défis majeurs à venir (comme la transformation numérique ou la prise en compte des questions environnementales).

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Les taux de crédits à La Réunion au 3e trimestre 2019

L’IEDOM publie deux notes de conjonctures financières relatives aux taux des crédits à La Réunion. Concernant les sociétés non financières, les taux d’intérêt moyens pour les crédits à l’équipement et aux crédits immobiliers s’inscrivent en baisse entre avril et juillet 2019. A l’inverse, le taux des crédits de trésorerie échéancée passe de 1,66% à 2,21% sur la même période.
Pour les particuliers, les taux d’intérêt s’orientent également à la baisse en juillet 2019 par rapport à avril 2019. Le taux moyen des nouveaux crédits à l’habitat poursuit sa détente et s’établit à 1,43%, soit le taux le plus bas observé depuis les débuts de l’enquête en 2011. Seuls 10% de ces prêts sont accordés à un taux supérieur à 2,00%. Le taux moyen des prêts personnels et autres crédits échéancés à la consommation se contracte également.
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 Actualités économiques locales

Au 3e trimestre 2019, l’emploi salarié reste dynamique

Au troisième trimestre 2019, l’emploi salarié à La Réunion progresse au rythme de +0,6%. Cette évolution s’explique principalement par la hausse des emplois dans le secteur privé avec la création de 2 600 emplois, soit une hausse de 1,5%. En revanche, l’emploi recule dans le secteur public (-1,1%). Au total, sur un an, 8 000 emplois ont été créés dans le secteur privé. Il s’agit de la plus forte augmentation de ces dix dernières années (+4,7%), tandis que seulement 400 emplois ont été créés dans le secteur public au cours de l’année. L’emploi salarié progresse ainsi à un rythme trois fois plus élevé qu’en France (3,3% contre 1%), tiré par le dynamisme du secteur tertiaire marchand.
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853 700 habitants au 1er janvier 2017

L’Insee publie les données sur le recensement de la population au 1er janvier 2017. Avec 853 700 habitants, La Réunion se classe au 25e rang des départements français les plus peuplés (13e rang au niveau régional). Entre 2012 et 2017, la population augmente de 19 700 personnes, soit une hausse de 3 900 habitants par an en moyenne. En termes de taux de croissance annuel moyen de la population entre 2012 et 2017, La Réunion (+0,5%) affiche un taux inférieur à ceux de Mayotte (+3,8%) ou de la Guyane (+2,3%) mais toujours supérieur à celui de la France métropolitaine (+0,4%). Cette croissance s’explique par l’évolution du solde naturel réunionnais. En effet, l’excédent des naissances sur les décès conduit à une hausse de 9 630 habitants par an en moyenne entre 2012 et 2017. Cependant, les départs de La Réunion sont plus nombreux que les arrivées et freinent la croissance globale de la population.
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Image PME : 3e trimestre 2019

L’Ordre des Experts Comptables publie une nouvelle note de conjoncture sur l’évolution de l’activité économique des TPE-PME . Au troisième trimestre 2019, les TPE-PME réunionnaises ont enregistré une hausse de leur activité de 2,5% par rapport au troisième trimestre 2018. Elles égalisent ainsi le niveau de la moyenne française. Cette évolution est majoritairement liée à celle de l’activité du secteur de l’hébergement restauration, enregistrant une hausse de chiffre d’affaires de 3,4%, et du secteur transport et entreposage à +2,7%. En moyenne sur les quatre derniers trimestres les TPE-PME de l’île ont bénéficié d’une hausse de leur CA de 0,5%, nettement en deça du niveau national (+2,4%).
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