La lettre de l'Institut d'émission
N°336 - Juin 2020

 

 La voix des Banques centrales

Lutte contre la COVID-19 : quel rôle pour les autorités de contrôle bancaire ?

Tobias Adrian (FMI) et Ceyla Pazarbasioglu (Banque mondiale) - 15 juin 2020

Le violent choc macrofinancier causé par la pandémie continue de faire tanguer l’économie mondiale et met à rude épreuve aussi bien les banques que les emprunteurs. Pour tenter de surmonter des difficultés sans précédent, les autorités de contrôle doivent agir de façon décisive pour faire en sorte que les systèmes bancaires continuent à servir l’économie réelle, tout en préservant la stabilité financière. Le présent article présente neuf recommandations que le FMI et la Banque mondiale ont formulées conjointement pour aider les autorités de contrôle à s’orienter dans cette conjoncture inédite, et les appelle à faire preuve de vigilance vis-à-vis des mesures qui ne seraient pas conformes aux normes internationales. Cela est indispensable pour éviter que la crise sanitaire et économique ne se transforme en crise financière.

En soutenant les emprunteurs touchés et en maintenant le flux de crédit au secteur réel, tout en préservant la stabilité financière, le secteur bancaire intervient de manière décisive pour amortir le choc macroéconomique et financier sans précédent causé par la pandémie. Le système bancaire mondial est bien plus solide aujourd’hui que lors de la crise financière de 2008, grâce à la mise en œuvre des réformes de la réglementation financière initiées par le G-20. Cependant, au fur et à mesure qu’à de graves problèmes de liquidité succéderont des problèmes structurels de solvabilité, les emprunteurs seront de plus en plus nombreux à faire défaut et le secteur bancaire sera soumis à une pression croissante. La situation économico-financière pourrait alors pâtir de nouveaux chocs. Les doutes persistants quant à la durée et à l’impact définitifs de ces chocs posent de sérieuses difficultés aux autorités de contrôle bancaire.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Le taux d’inflation annuel en baisse à 0,1% dans la zone euro, en baisse à 0,6% dans l’UE

En mai 2020, un mois toujours marqué par des mesures de confinement liées au COVID-19, le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,1%, contre 0,3% en avril. Un an auparavant, il était de 1,2%. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 0,6% en mai 2020, contre 0,7% en avril. Un an auparavant, il était de 1,6%. Ces chiffres sont publiés par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Estonie (-1,8%), au Luxembourg (-1,6%), à Chypre et en Slovénie (-1,4% chacun). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Pologne (3,4%), en Tchéquie (3,1%) et en Hongrie (2,2%). Par rapport à avril, l’inflation annuelle a baissé dans vingt États membres, est restée stable dans deux et a augmenté dans cinq autres.

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L’IEDOM publie son rapport annuel 2019

Pour l’année 2019, avant la crise du COVID-19, les départements et collectivités d’outremer (DCOM) ont consolidé un rattrapage parfois entamé depuis peu ; l’Indicateur du climat des affaires a affiché des évolutions hétérogènes entre les DOM. Dans l’océan Indien, l’ICA a été bien orienté sur l’ensemble de l’année tandis que dans le bassin Antilles-Guyane, il s’est progressivement dégradé en Guadeloupe et en Guyane mais est en nette amélioration en Martinique. Par ailleurs, les prix ont progressé de façon très modérée dans l’ensemble des DCOM (+0,9 % en moyenne) en 2019 du fait de la faible hausse, voire de la contraction dans certains territoires du prix des produits manufacturés. Si l’évolution des prix demeure corrélée à celle observée au niveau national, leur progression a été moins marquée que dans l’Hexagone (+1,2 %). Toutefois, la perception d’une vie chère demeure en raison d’un différentiel de prix toujours présent et de la persistance d’inégalités de revenus. Les marchés du travail ultramarins ont affiché quant à eux une nette amélioration en 2019. Le nombre de demandeurs d’emploi a sensiblement reculé dans le bassin Antilles-Guyane et à La Réunion alors que la formalisation de l’emploi se poursuit à Mayotte. Cette amélioration s’est parallèlement traduite par une baisse quasi généralisée du taux de chômage dans les DCOM en 2019.

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Sur la voie de la reprise, l’économie mondiale est sur une ligne de crête

La pandémie de COVID-19 a provoqué la récession la plus grave jamais observée depuis près d’un siècle et fait des ravages en termes de santé, d’emploi et de bien-être des citoyens, selon la dernière édition des Perspectives économiques de l’OCDE. Alors que les restrictions sont progressivement levées, la voie de la reprise économique apparaît très incertaine, et vulnérable à une deuxième vague de l’épidémie. Il ressort du rapport qu’il sera indispensable de renforcer les systèmes de santé et d’aider les personnes et les entreprises à s’adapter au monde de l’après-COVID. Les mesures d’endiguement imposées par la plupart des gouvernements étaient nécessaires pour ralentir la propagation du virus et réduire le nombre de pertes en vies humaines, mais elles ont aussi entraîné une interruption de l’activité dans de nombreux secteurs et provoqué beaucoup de dégâts dans l’économie.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Les entreprises réunionnaises face à la crise du covid-19

L’IEDOM publie ses Tendances conjoncturelles du 1er trimestre 2020. L’enquête de conjoncture habituelle a été complétée d’une enquête spécifique sur la crise actuelle.
Le moral des chefs d’entreprise est au plus bas. L’indicateur du climat des affaires (ICA) chute de 28 points au premier trimestre 2020. Conséquence du confinement, la consommation des ménages diminue nettement, comme l’illustre le fort recul du nombre de transactions par cartes bancaires (- 46 % en moyenne sur la période du 18 mars au 18 avril). Du côté du marché du travail, les embauches marquent un arrêt.

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Les taux des crédits à La Réunion au 1er trimestre 2020

L’IEDOM publie deux notes de conjoncture financière relatives aux taux des crédits à La Réunion. Concernant les entreprises, les taux d’intérêt moyens pour les crédits à l’équipement ainsi que les crédits de trésorerie sont en hausse de, respectivement, 46 points et 8 points. Concernant les particuliers, les taux moyens des crédits à l’habitat ainsi que les crédits à la consommation sont à la baisse et proches de ceux appliqués en France entière.
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Voir la publication sur les crédits aux particuliers
Voir la publication sur les crédits aux entreprises

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Comptes économiques rapides de La Réunion en 2019

Le CEROM (Insee, Iedom, AFD) publie les comptes économiques rapides de La Réunion. En 2019, la croissance du PIB en volume est de 2,2 % (contre 1,7 % en 2018), tirée par la consommation des ménages après un ralentissement en 2018. La consommation des administrations et les investissements accélèrent également. Cependant, cette consommation dynamique entraine une hausse des importations qui pèse sur la croissance. Le marché du travail s’améliore et le pouvoir d’achat augmente nettement en 2019 (+2,7 %), grâce notamment à la baisse de l’inflation (+0,4 % contre +1,8 % en 2018).
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 Actualités économiques locales

La collectivité des TAAF publie son rapport d’activité 2019

L’année 2019 marque le 60ème anniversaire du Traité de l’Antarctique et a été une année riche pour les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Pour la première fois dans l’histoire de la collectivité, le Président de La République s’est rendu dans un district des Taaf (Grande Glorieuse). Plusieurs annonces ont été faites lors de cette visite comme la transformation du Parc marin des Glorieuses en réserve naturelle nationale et l’installation sur place d’une station scientifique. Les terres et mers australes françaises (archipel Crozet, îles Kerguelen et îles Saint-Paul et Amsterdam) ont été inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’Humanité en 2019.
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La Réunion se démarque toujours concernant le développement du réseau très haut débit

L’enquête de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) sur le marché outre-mer montre que La Réunion se rapproche des moyennes nationales dans le domaine des communications électroniques. En effet, si la part des forfaits représente 65 % des cartes en moyenne en outre-mer, à La Réunion elle s’élève à 88 % contre 89 % au niveau national. Le développement du réseau très haut débit à La Réunion est rapide, avec une progression de 34 % en un an (+57 % en 2018). Ainsi, près de 64 % des utilisateurs ont un débit égal ou supérieur à 30 Mbit/s (contre moins 50 % en 2018). Cette évolution entraine également une hausse de la consommation moyenne mensuelle des données, à 4,6 Go en moyenne contre 6,2 Go au niveau national et 3,3 Go en outre-mer. Par ailleurs, la consommation de SMS à La Réunion est la plus élevée et reste supérieure à la moyenne nationale (192 SMS contre 182, par carte et par mois).
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