La lettre de l'Institut d'émission
Mai 2023

 

 La voix des Banques centrales

Décisions de politique monétaire de la BCE, le 4 mai 2023

Communiqué de presse

Les perspectives d’inflation demeurent trop élevées sur une période trop longue. Compte tenu de la persistance de fortes pressions inflationnistes, le Conseil des gouverneurs a décidé, ce jour, d’augmenter les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 25 points de base. Les informations disponibles confirment globalement l’évaluation des perspectives d’inflation à moyen terme établie par le Conseil des gouverneurs lors de sa dernière réunion. L’inflation a reculé au cours des derniers mois, mais les tensions sous-jacentes sur les prix restent fortes. Parallèlement, la transmission des précédentes hausses des taux aux conditions monétaires et de financement dans la zone euro est vigoureuse, bien que les délais et la force de la transmission à l’économie réelle restent incertains.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Conjoncture 2022 et perspectives 2023 en outre-mer : entre résilience et incertitudes

Le climat des affaires traduit une bonne reprise de l’activité en 2022 et une confiance des chefs d’entreprise teintée de prudence pour 2023, à l’épreuve des incertitudes économiques et géopolitiques internationales.
En 2022, la reprise économique se confirme dans l’ensemble des géographies avec des indicateurs du climat des affaires (ICA) assez nettement au-dessus de leur moyenne de longue période, à l’exception de celui de la Guyane, plus mitigé. L’année 2022 marque la fin des mesures de restriction sanitaires induites par la pandémie de Covid-19. L’activité reprend donc, en particulier dans l’océan Indien et le Pacifique, tirée notamment par le rebond du secteur touristique. Le second semestre 2022 nuance toutefois l’optimisme ambiant. Lire la suite

Taux bancaires et cours des devises

 Actualités de l’Institut et suivi de place

Les Réunionnais continuent de privilégier les espèces pour leurs achats du quotidien

L’IEDOM a publié une étude thématique concernant les usages et préférences des Réunionnais en termes de moyens de paiements. En 2022, plus de la moitié des paiements réalisés en magasin par les Réunionnais sont réglés en espèces. Alors qu’historiquement, la place des espèces à La Réunion est plus importante que dans l’Hexagone, Réunionnais et Métropolitains ont aujourd’hui des habitudes de paiement en magasin proches, en particulier suite à la crise sanitaire. En magasin, les paiements en espèces des Réunionnais constituent l’apanage des petits achats du quotidien : 87 % des transactions de montants inférieurs à 5 euros sont réglés en pièces ou billets. Ils ne privilégient l’usage de la carte bancaire qu’à partir de montants supérieurs à 20 euros. À noter que le niveau d’éducation, la situation professionnelle et l’âge influencent les habitudes de paiement des particuliers interrogés. S’agissant des paiements en ligne, les Réunionnais utilisent principalement la carte bancaire. Ils réalisent toutefois nettement moins d’opérations que les Métropolitains. Ce type de transactions ne couvre que 5 % des paiements quotidiens à La Réunion, contre 20 % en France hors DOM. Ceci s’explique par une offre moins étendue de services numériques livrables sur le territoire et par une moindre pénétration des usages numériques dans la population réunionnaise.
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Visite du président de l’IEDOM à l’agence de La Réunion

Ivan ODONNAT (Président de l’IEDOM et Directeur général de l’IEOM depuis le 3 avril dernier) et Stéphane FOUCAULT (Directeur des Instituts) ont effectué un rapide séjour à La Réunion les 11 et 12 mai, dans le cadre d’une visite aux agences qui les a précédemment menés aux Antilles-Guyane et à Mayotte.
Le président et le directeur ont visité les services, dans le contexte spécifique du chantier de rénovation du bâtiment qui démarre ce mois-ci et s’étalera sur les quatre prochaines années. Cette visite a également donné l’occasion au président de faire connaissance avec les équipes locales et de débattre avec elles des orientations stratégiques de l’institution.
Ce déplacement, qui coïncidait avec la visite de la Première ministre Elisabeth Borne dans l’île, a aussi permis au président et au directeur de rencontrer les acteurs économiques du territoire, rassemblés lors d’un événement qui s’est tenu à la Préfecture le jeudi 11 mai au soir.

 Actualités économiques locales

2022, une année de défis pour les filières agricoles réunionnaises

D’après l’Agreste, l’année 2022 aura apporté son lot de défis pour les filières agricoles de La Réunion : le cyclone Batsiraï en février, la sécheresse au deuxième semestre et les conséquences de la crise déclenchée par la guerre Russe en Ukraine (envolées des prix des matières premières et des intrants agricoles). Dans ce contexte, la valeur de la production agricole progresse de 6,2 % par rapport à 2021. Elle est estimée à 488,2 millions d’euros (comptes de l’agriculture – chiffres provisoires). Cette hausse s’explique en grande partie par les nouveaux accords interprofessionnels dans la filière canne-sucre et les filières animales.
L’augmentation de la production agricole a permis de faire face à l’envolée des consommations intermédiaires, et de maintenir une valeur ajoutée en légère hausse par rapport à 2021 (+ 2,2 %).
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Le complexe industrialo-portuaire de La Réunion génère 5 700 emplois salariés en 2019

Situé au nord-ouest de l’île, le Port de La Réunion est le point d’entrée principal des importations réunionnaises et représente une activité déterminante de l’économie réunionnaise et de l’océan Indien avec le Port-Louis (Maurice) et Tamatave (Madagascar).
D’après l’Insee, le complexe industrialo-portuaire de La Réunion génère 5 670 emplois sur l’ensemble de l’île au 31 décembre 2019, équivalent à 2,1 % de l’emploi salarié total à La Réunion. Ces emplois sont répartis entre 355 entreprises. Les activités maritimes et portuaires (services à la marchandise, secteur public, pêche, construction et maintenance et transport par voie d’eau) participent à plus de la moitié de ces embauches (3 100 salariés). Les activités non maritimes (transports terrestres, commerce, gestion des déchets et autres services aux entreprises et activités industrielles) emploient légèrement moins de salariés (2 570 employés). Entre 2016 et 2019, le secteur maritime voit ses effectifs augmenter de 4 % en moyenne annuelle contre 2,5 % pour le domaine non maritime.
Au total, les entreprises du complexe industrialo-portuaire génèrent une valeur ajoutée de 571,3 millions d’euros, équivalent à 3 % du produit intérieur brut de La Réunion. Les activités maritimes et portuaires créent moins de valeur ajoutée (230,1 millions d’euros) que les activités non maritimes (341,3 millions d’euros). Les secteurs d’activité non maritimes les plus créateurs de richesse sont le commerce et l’industrie (respectivement 134 millions d’euros et 122,9 millions d’euros). En termes d’évolution, entre 2016 et 2019 la valeur ajoutée dégagée par les entreprises diminue dans le secteur maritime (-1,8 million d’euros), là où elle augmente dans le secteur non maritime (+17,3 millions d’euros).
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 Actualités économiques régionales

L’Afrique du Sud modernise sa monnaie pour lutter contre la contrefaçon

Le gouverneur de la banque centrale d’Afrique du Sud, Lestja Kganyago, a officialisé la mise en circulation de nouveaux billets et pièces à partir du 4 mai. Les nouveaux billets comportent des éléments de sécurité renforcés destinés à empêcher leur contrefaçon, notamment une encre à couleur changeante. Ils conservent en revanche leurs illustrations, représentant au recto un portrait du leader politique Nelson Mandela et au verso les images des cinq grands animaux sauvages d’Afrique (le rhinocéros, l’éléphant, le lion, le buffle et le léopard). Les nouvelles pièces, de couleur or argent et rose illustrent la faune et la flore typique d’Afrique du Sud.
Pour rappel, les billets et les pièces du pays sont régulièrement mis à jour (selon un cycle de 6 à 8 ans pour les billets et de 20 à 30 ans pour les pièces), conformément aux meilleures pratiques internationales, et ce, afin de lutter contre la contrefaçon et de rester en phase avec les avancées technologiques. D’après M. Kganyago les dommages financiers causés à l’économie par la contrefaçon sont importants : cette pratique « ternit la crédibilité de la monnaie, ce qui a un impact négatif sur la croissance d’une économie », et alimente l’inflation. Les nouveaux billets seront également distribués en Namibie, dans l’Eswatini et au Lesotho, qui font partie d’une zone monétaire commune avec l’Afrique du Sud et où le rand a cours légal au même titre que leurs propres monnaies.
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Réunion technique de la Commission pour le climat des États insulaires d’Afrique

Sous présidence seychelloise, la Commission du climat des États insulaires d’Afrique (AISCC) s’est réunie du 10 au 13 mai aux Seychelles. Cette réunion a été l’occasion de définir le mode de fonctionnement de l’AISCC et de convenir d’une participation commune à la COP28 sur le climat.
L’AISCC fait partie des trois commissions érigées lors de la COP22 avec la Commission climat du bassin du Congo et la Commission climat pour la région du Sahel. Y sont représentés le Cabo Verde, les Comores, la Nouvelle-Guinée équatoriale, la Guinée-Bissau, Madagascar, Maurice, Sao Tomé-et-Principe et la République-Unie de Tanzanie.
Cette commission a été créée dans le cadre de la lutte contre la vulnérabilité des États insulaires face au changement climatique. En effet, ces derniers sont les premières victimes des dérèglements climatiques :
-  Augmentation des températures de la mer affectant la biodiversité marine et côtière.
-  Élévation du niveau de la mer et augmentation des menaces d’inondations et d’érosions des côtes.
-  Intensification des événements climatiques extrêmes, tels que les cyclones qui peuvent provoquer des glissements de terrain, des inondations mais viennent aussi perturber l’équilibre économique des îles.
Des projets propres aux États insulaires ont été instaurés (GCCA+, RDRM, Hydromet, Réseau Sega-one Health). Ces derniers ont pour but de réduire la vulnérabilité et de renforcer la capacité d’adaptation et de résilience des états insulaires face au changement climatique.