La lettre de l'Institut d'émission
Mars 2023

 

 La voix des Banques centrales

Décisions de politique monétaire de la BCE, le 16 mars 2023

Communiqué de presse

" L’inflation devrait rester trop forte pendant une trop longue période. Le Conseil des gouverneurs a donc décidé, ce jour, d’augmenter les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 50 points de base, conformément à sa détermination à assurer un retour au plus tôt de l’inflation vers l’objectif de 2 % à moyen terme. Le niveau élevé d’incertitude renforce l’importance, pour le Conseil des gouverneurs, d’une approche s’appuyant sur les données pour les décisions relatives aux taux directeurs. Celles-ci seront prises en fonction de son évaluation des perspectives d’inflation compte tenu des données économiques et financières, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire. "

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Projections macroéconomiques Mars 2023 de la Banque de France

Depuis la prévision de décembre, la Banque de France observe une détente plus nette qu’anticipé des prix de l’énergie du fait de la combinaison d’un hiver à la météo clémente, des efforts de sobriété énergétique et des mesures européennes, l’ensemble ayant permis d’éviter une crise d’approvisionnement. Ces facteurs conduisent la Banque de France à réviser, sur 2023, à la baisse l’inflation et à la hausse la croissance dans leurs projections de mars. À l’horizon 2024-2025, les projections sont peu modifiées. Ces projections, finalisées début mars, sont entourées d’une incertitude accrue du fait des tensions financières depuis le 10 mars. Lire la suite

Taux bancaires et cours des devises

 Actualités de l’Institut et suivi de place

Tendances conjoncturelles au 4e trimestre 2022 : le climat des affaires résiste mieux qu’attendu

Au 4e trimestre 2022, le climat des affaires résiste malgré l’accumulation de difficultés pour les entrepreneurs (tensions inflationnistes, renchérissement des conditions de financement, contexte géopolitique, etc.). L’indicateur du climat des affaires (ICA) fléchit ainsi légèrement à 108,1 (après 110,7). Il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100), signe que l’activité demeure bien orientée. Si les chefs d’entreprises déclarent des effectifs en hausse au 4e trimestre, celle-ci reste moins forte qu’en début d’année, augurant un début de normalisation des conditions sur le marché du travail. Au 4e trimestre 2022, l’activité est moins dynamique mais reste en amélioration pour la plupart des secteurs. Ce ralentissement devrait se prolonger début 2023, dans un contexte de modération de la consommation des ménages et de hausse significative des prix à la consommation (de +3,9 % en glissement annuel à fin décembre 2022 à la Réunion).
La note sur les tendances conjoncturelles est disponible ici : Tendances conjoncturelles à La Réunion au T4 2022
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2.Hausse des taux des crédits à La Réunion au 4e trimestre 2022

Selon l’IEDOM, les taux des crédits aux entreprises augmentent sensiblement au 4e trimestre 2022. Le taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits de trésorerie échancée augmente de 73 points de base (pdb) entre juillet et octobre 2022 à 2,47 %. Les nouveaux crédits à l’équipement sont en hausse de 21 pdb à 2,58 %. À rebours de cette tendance, le taux d’intérêt moyen des découverts se replie, passant de 5,95 % au 3e trimestre à 4,17 % au 4e trimestre.
S’agissant des taux appliqués aux particuliers, ils sont en hausse et restent proches à La Réunion de ceux appliqués en France entière, à l’exception des taux moyens de l’immobilier qui demeurent moins élevés. Ainsi, le taux moyen des nouveaux crédits à l’habitat progresse de 20 pdb, pour s’établir à 1,47 %. Le taux moyen des prêts personnels et autres crédits échéancés à la consommation augmente quant à lui de 27 pdb à 3,86 %.
Note sur les taux des crédits aux entreprises
Note sur les taux des crédits aux particuliers

 Actualités économiques locales

3.Démographie 2022 : hausse des décès et baisse des naissances

En 2022, le nombre de décès a augmenté par rapport aux années précédentes (+11 % par rapport à 2021 et +26 % par rapport à 2019). Cette hausse significative s’explique d’abord par la poursuite du vieillissement de la population : les générations nombreuses du baby-boom des années 1950 arrivent à des âges élevés, où la mortalité est plus forte. Elle s’explique ensuite par le contexte de la crise épidémique de Covid-19. La hausse des décès en 2022 à La Réunion est nettement supérieure à celle de la France métropolitaine (+9,8 %), où l’impact de l’épidémie de la Covid-19 a été, en comparaison, beaucoup plus fort en 2020 qu’en 2022.
En 2022, 13 190 enfants sont nés de mères domiciliées à La Réunion. C’est 280 bébés de moins qu’en 2021 (- 2,1 %). Au niveau national, le nombre de naissances baisse de 2,3 % en 2022 après avoir augmenté de façon exceptionnelle en 2021 (+1,0 %).
En conséquence, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, reste positif, mais diminue cette année encore et s’élève à +6 810 en 2022, soit le niveau le plus faible depuis 1951.
Etude INSEE
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Construction neuve à la Réunion – Notes de conjoncture

De janvier à décembre 2022, le nombre de logements autorisés à la construction est estimé à 7 950 à La Réunion, volume en baisse de 5,4 % par rapport à la même période un an auparavant. Ce phénomène s’explique par le recul des autorisations de construire pour les logements individuel (- 10,5 %), la hausse des autorisations pour les logements collectifs (+ 0,2 %) ne permettant pas de compenser cette baisse. Au niveau national la tendance globale est positive (+ 3,1 %), nonobstant la baisse des autorisations pour les logements individuels (- 7,6 %).
Sur cette même année, 328 760 m² de locaux non résidentiels ont été autorisés à la construction à La Réunion. Les surfaces autorisées sont en recul (- 4,4 %) par rapport à la même période un an auparavant. Cette baisse trouve son origine dans celles des surfaces autorisées des secteurs du service public, de l’artisanat, de l’entrepôt et de l’exploitation agricole.
Note de conjoncture - Préfet de La Réunion
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Bilan d’activité 2022 du Médiateur des entreprises

En 2022, le Médiateur des entreprises, qui aide les acteurs économiques à résoudre leurs différends, a été moins sollicité que l’année précédente : 3 677 demandes ont été reçues (dont 2 077 traitées), après 5 200 en 2021. Ce niveau reste cependant supérieur à celui observé avant la crise sanitaire. Dans le contexte de l’augmentation du coût des matières premières, et en particulier de l’énergie, les demandes les plus fréquentes concernent les prix des marchés publics et privés. Pour répondre à ces problématiques, le Médiateur des entreprises a accompagné les relations entre acteurs d’une même filière. Avec son soutien, une charte d’engagements a été signée en mars 2022, afin de modérer les hausses de prix de produits alimentaires, mais aussi des coûts liés aux intrants, à l’énergie, à l’emballage ou au transport. Le Médiateur des entreprises a également organisé un comité de crise sur l’énergie réunissant les principaux fournisseurs et les organisations interprofessionnelles et dont l’objectif consiste à corriger les comportements des fournisseurs d’énergie mettant en difficulté des entreprises ou des filières.
Bilan d’activité 2022 - Médiateur des entreprises

 Actualités économiques régionales

Les Seychelles acceptent l’Accord sur les subventions à la pêche

Les Seychelles sont le premier pays africain et le troisième pays membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), après la Suisse et Singapour, à ratifier l’Accord sur les subventions à la pêche. Pour rappel, les deux-tiers des Membres de l’OMC doivent accepter l’Accord pour que celui-ci entre en vigueur. Ce dernier vise à garantir la durabilité des océans en interdisant les subventions à la pêche préjudiciable (surpêche, pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN)), qui est un facteur clé de l’épuisement général des ressources halieutiques. En pratique, l’Accord établit un Fonds pour la fourniture d’activités d’assistance technique et de renforcement des capacités afin d’aider les pays en développement à appliquer la procédure. Pour rappel, la pêche (artisanale et industrielle) représente le 2e secteur économique le plus important après le tourisme
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7.L’Union des Comores élue à la présidence tournante de l’Union africaine

Le 18 février dernier, le Président de l’Union des Comores, M. Azali Assoumani, devient le nouveau Président en exercice de l’organisation panafricaine pour un mandat d’une année, privilège jusque-là des plus grands pays africains. Il prend le relais du Président de la République du Sénégal nommé en 2022. M. Assoumani a pour principale mission : « l’accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) » tout en assurant une stabilité politique via « la paix et la sécurité, le changement climatique et l’autosuffisance ». Selon la Banque Mondiale, le développement de la ZLECAF permettrait de mener à bien le lancement de la croissance à long terme sur le continent mais aiderait aussi l’Afrique à faire sortir de l’extrême pauvreté 30 millions d’habitants.