L’accès à des services basiques d’assainissement dans la région AEOI a progressé au cours des 20 dernières années : le taux d’accès est passé de 15,3 % en 2000 à 24,7 % en 2020. Néanmoins, les disparités entre les pays de la zone restent importantes. Les îles de l’océan Indien (Seychelles, Maurice) se démarquent par un accès universel à des services basiques d’assainissement, tandis que les taux d’accès les plus faibles sont à noter en Ethiopie (8,9 %), Erythrée (11,9 %), Madagascar (12,3 %) et au Soudan du Sud (15,5 %). Les disparités entre zones urbaines et rurales sont aussi particulièrement notables : en Tanzanie, le taux d’accès à des services basiques en zone urbaine et rurale est respectivement de 47,3 % et 23,3 %. Ce manque d’accès a des conséquences importantes en matière de santé publique où le rejet des eaux usées non traitées peut contaminer les sources d’eau ouvertes ou réserves d’eau souterraines. À ce propos, le taux de mortalité attribué au manque d’accès sécurisé à l’eau, l’assainissement et au manque d’hygiène atteint 86,6 pour 100 000 habitants en Somalie, 65,4 au Burundi et 63,3 au Soudan du Sud. Ces dégradations environnementales et sanitaires ont des conséquences économiques, en particulier sur le secteur de la pêche. Le secteur de l’assainissement reste sous-financé et peu pris en compte dans les projets d’accès à l’eau potable. En outre, la France est un bailleur de fonds important : l’Agence française de développement a alloué plus de 950 millions d’euros entre 2011 et 2020 en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie. Elle soutient le développement du secteur, dans une approche intégrée de protection des ressources en eau et de développement urbain durable.

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2023/06/09/lettre-economique-d-aeoi-le-secteur-de-l-assainissement