La lettre de l'Institut d'émission
Juin 2023

 

 La voix des Banques centrales

Décisions de politique monétaire de la BCE, le 15 juin 2023

Communiqué de presse

L’inflation ralentit, mais devrait rester trop forte pendant une trop longue période. Le Conseil des gouverneurs est déterminé à assurer le retour au plus tôt de l’inflation au niveau de son objectif de 2 % à moyen terme. Il a donc décidé, ce jour, d’augmenter les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 25 points de base.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Publication du rapport 2022 de l’Observatoire de l’inclusion bancaire

Retrouvez dans le rapport de l’Observatoire de l’inclusion bancaire 2022 plusieurs focus relatifs aux Outre-mer : le microcrédit en outre-mer, le traitement des situations de surendettement en Outre-mer, la spécificité des collectivités d’Outre-mer du Pacifique pour l’inclusion bancaire Lire la suite
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Publication du rapport annuel 2022 des délais de paiement dans les départements d’Outre-mer

Plusieurs signes encourageants caractérisent l’évolution des délais de paiement dans les DCOM de la zone euro en 2021 :
Les délais clients et fournisseurs ont nettement baissé pour s’établir respectivement à 55 jours de chiffre d’affaires (-4 jours par rapport à 2020) et 65 jours d’achats (-5 jours). Ce repli est particulièrement marqué dans les secteurs de la construction et du transport-entreposage où le recul atteint une dizaine de jours, une ampleur inédite sur les quinze dernières années. Déjà en 2020, le tarissement des flux de trésorerie consécutif à la crise sanitaire avait conduit les entreprises ultramarines à mener une politique active de recouvrement de leurs créances clients qui s’était traduite par une forte baisse des délais de paiement associés. Lire la suite

Taux bancaires et cours des devises

 Actualités de l’Institut et suivi de place

Tendances conjoncturelles au 1er trimestre 2023 : la confiance des entrepreneurs réunionnais résiste aux signes de ralentissement

Au 1er trimestre 2023, dans un environnement économique national et local plutôt caractérisé par une tendance au ralentissement depuis quelques mois, le climat des affaires à La Réunion connaît une amélioration inattendue. L’indicateur du climat des affaires s’inscrit en hausse à 115,1 (+6,6 points), après deux trimestres de baisse consécutifs. Il demeure ainsi au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette performance s’explique par un niveau d’activité au 1er trimestre plus favorable qu’anticipé par les chefs d’entreprises, ainsi que par l’amélioration des soldes de gestion de celles-ci. Néanmoins de nouveaux signes de retournement conjoncturel sont apparus. La hausse significative des prix (+3,3 % en glissement annuel à fin mars à La Réunion) a impacté la consommation des ménages (-2,7 % en fin de trimestre) et les échanges commerciaux à la baisse. L’activité est plus dynamique qu’au trimestre précédent, mais diverge selon les secteurs. En particulier, le renchérissement de l’énergie a plus largement impacté les entreprises du secteur de la construction et de l’agriculture, la pêche et les industries agro-alimentaires (IAA).
La note sur les tendances conjoncturelles est disponible ici : Tendances conjoncturelles à La Réunion au T4 2022
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Hausse des taux des crédits à La Réunion au 1er trimestre 2023

Selon l’IEDOM, les taux des crédits aux entreprises augmentent sensiblement au 1er trimestre 2023. Le taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits de trésorerie échancée augmente de 220 points de base (pdb) entre octobre 2022 et janvier 2023 à 4,67 %. Les nouveaux crédits à l’équipement sont en hausse de 86 pdb. S’inscrivant dans cette tendance, le taux d’intérêt moyen des découverts s’accroit de 258 pdb sur le trimestre.
S’agissant des taux appliqués aux particuliers, ils sont en hausse mais restent inférieurs à ceux appliqués en France entière. Ainsi, le taux moyen des nouveaux crédits à l’habitat progresse de 50 pdb, pour s’établir à 1,97 %. Le taux moyen des prêts personnels et autres crédits échéancés à la consommation augmente quant à lui de 63 pdb à 4,49 %.
La note sur les taux des crédits aux entreprises est disponible ici : ENTREPRISES - Taux de crédits à La Réunion 1er trimestre 2023
La note sur les taux des crédits aux particuliers est disponible ici : PARTICULIERS - Taux de crédits à La Réunion 1er trimestre 2023
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Une évolution mitigée des délais de paiements pour La Réunion en 2022

L’IEDOM a publié le 14 juin le rapport sur les délais de paiements (DP) pratiqués par les entreprises et les organismes publics des DCOM. Les délais de règlement clients diminuent dans l’ensemble des territoires ultramarins en 2021, à l’exception de la Guyane. La Réunion demeure le territoire où les délais clients sont les moins élevés. L’évolution des délais de paiement à La Réunion est favorable en 2021 : les délais clients et fournisseurs ont nettement baissé pour s’établir respectivement à 51 jours de chiffre d’affaires (-3 jours par rapport à 2020) et 62 jours d’achats (-5 jours). Les besoins de trésorerie sont stables (11 jours de chiffre d’affaires) et se situent à un niveau similaire à celui des entreprises hexagonales. En revanche, l’évolution des délais de paiement de la commande publique de l’État est plus contrastée. Le délai moyen de 30,5 jours augmente de 5,5 jours en 2022 après avoir déjà enregistré une hausse de 6 jours l’année dernière, et ne respecte ainsi pas l’objectif national de 20 jours.
Rapport annuel 2022 des délais de paiement pratiqués par les entreprises et les organismes publics des DCOM

 Actualités économiques locales

À La Réunion, malgré des diplômes de plus en plus élevés, les jeunes accèdent toujours tardivement à l’autonomie

La Réunion est l’une des régions les plus jeunes de France avec 18 % de sa population âgée de 16 à 29 ans. Un quart d’entre eux ne sont ni en formation ni en emploi alors même que la jeunesse devient de plus en plus diplômée : 21 % ont un niveau de diplôme supérieur au bac en 2019, contre 17 % en 2011. Il persiste un niveau de décrochage scolaire relativement élevé : 25 % des jeunes n’ont pas de diplôme en 2019. L’autonomie, caractérisée par le fait d’avoir un emploi et un logement indépendant, est stable entre 2011 et 2019, malgré une élévation du niveau de diplôme sur la période. Les tensions inflationnistes sur les loyers et la concurrence accrue sur le marché du travail entre diplômés peut expliquer l’accès à un logement indépendant plus tardif. Néanmoins, l’accès à un emploi, et donc à un logement, reste plus facile pour les plus diplômés d’autant plus s’il est stable. En particulier, les femmes sont autonomes de manière plus précoce que les hommes : plus de la moitié des femmes le sont à 26 ans contre 28 ans pour les hommes. Même sans diplôme, les femmes ont leur propre logement plus tôt que les hommes, ces derniers vivant plus longtemps chez leurs parents. Ce faible niveau de diplôme, lié à une parentalité plus précoce, augmente les difficultés d’insertion sur le marché du travail des femmes. Cependant, même sans enfants, les femmes accèdent moins à l’emploi que les hommes.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/7623989
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Les aides agricoles de La Réunion : des soutiens publics au service de l’agriculture

Les aides au secteur agricole et alimentaire de La Réunion sont estimées à 299,8 millions d’euros, soit une progression de 2,8 % par rapport à l’année 2021. Les aides du Programme d’Options Spécifiques liées à l’Éloignement et l’Insularité (POSEI) représentent un montant de 117,6 millions d’euros, celles du Fonds Européen Agricole de Développement Rural (FEADER) 52,6 millions d’euros. Ces soutiens sont complétés par des aides conjoncturelles de l’État au titre de : la convention canne, du Plan France Relance, du soutien spécifique à la guerre en Ukraine, de l’indémnisation des filières végétales (hors cannes) liée à la sécheresse et au passage du cyclone Batsiraï. Les aides de l’État à destination de la filière canne ont été particulièrement conséquentes en 2022 : 13 millions d’euros de plus par rapport à l’année 2021. Par ailleurs, dans le cadre de la préservation de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique, le programme FEADER fournit un appui financier à différents titres. D’abord dans la conversion à l’agriculture biologique, puis l’indemnité compensatrice de handicaps naturels (ICHN), et enfin des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) surfaciques et des aides à la transition agro-écologique. À La Réunion, l’ICHN représente 60 % du montant alloué dans les tranches de 1 € à 2 500 € de la classe des exploitations, soit environ deux tiers des montants.
https://daaf.reunion.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/20230605_aides_agricole_2022_etudes.pdf

 Actualités économiques régionales

Le secteur de l’assainissement dans la région de l’Afrique de l’Est et de l’Océan Indien (AEOI)

L’accès à des services basiques d’assainissement dans la région AEOI a progressé au cours des 20 dernières années : le taux d’accès est passé de 15,3 % en 2000 à 24,7 % en 2020. Néanmoins, les disparités entre les pays de la zone restent importantes. Les îles de l’océan Indien (Seychelles, Maurice) se démarquent par un accès universel à des services basiques d’assainissement, tandis que les taux d’accès les plus faibles sont à noter en Ethiopie (8,9 %), Erythrée (11,9 %), Madagascar (12,3 %) et au Soudan du Sud (15,5 %). Les disparités entre zones urbaines et rurales sont aussi particulièrement notables : en Tanzanie, le taux d’accès à des services basiques en zone urbaine et rurale est respectivement de 47,3 % et 23,3 %. Ce manque d’accès a des conséquences importantes en matière de santé publique où le rejet des eaux usées non traitées peut contaminer les sources d’eau ouvertes ou réserves d’eau souterraines. À ce propos, le taux de mortalité attribué au manque d’accès sécurisé à l’eau, l’assainissement et au manque d’hygiène atteint 86,6 pour 100 000 habitants en Somalie, 65,4 au Burundi et 63,3 au Soudan du Sud. Ces dégradations environnementales et sanitaires ont des conséquences économiques, en particulier sur le secteur de la pêche. Le secteur de l’assainissement reste sous-financé et peu pris en compte dans les projets d’accès à l’eau potable. En outre, la France est un bailleur de fonds important : l’Agence française de développement a alloué plus de 950 millions d’euros entre 2011 et 2020 en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie. Elle soutient le développement du secteur, dans une approche intégrée de protection des ressources en eau et de développement urbain durable.
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2023/06/09/lettre-economique-d-aeoi-le-secteur-de-l-assainissement
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Conférence ministérielle sur l’économie bleue et l’action climatique en Afrique : les États côtiers et insulaires à l’avant-garde

Du 12 au 14 juin 2023, plus de 120 représentants de 30 délégations se sont réunis à Moroni dans le cadre de la conférence ministérielle sur l’économie bleue et l’action climatique en Afrique. La présidence comorienne de l’Union africaine a affirmé son engagement dans la promotion des spécificités des économies insulaires et de l’économie bleue au cours de son mandat. Les sujets abordés lors de la conférence étaient autant d’ordre technique, institutionnel que politique. D’une part, les discussions ont portées sur la définition d’actions collectives pour la sécurité maritime et la préservation des ressources. D’autre part sur les solutions d’atténuation des effets du changement climatique avec l’exemple de la Grande muraille bleue, une initiative de l’Union africaine. Les États insulaires d’Afrique, représentés par les Comores, Maurice et le Cap vert, ont souligné le rôle que la COI joue en tant que seule organisation régionale d’Afrique exclusivement insulaire.
https://www.commissionoceanindien.org/moroni-capitale-de-leconomie-bleue-et-laction-climatique-africaine/