La lettre de l'Institut d'émission
Juin 2021

 

 La voix des Banques centrales

Jamais trop et jamais trop nombreux : comment transformer le débat mondial en action mondiale de lutte contre le changement climatique

Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France - Green Swan 2021 Global Virtual Conference, le 2 juin 2021

Mesdames, Messieurs,

Cette conférence internationale virtuelle « Green Swan 2021 » co-parrainée par la Banque de France, la BRI, le FMI et le NGFS aurait dû se dérouler à Paris, lieu de naissance de l’Accord sur le climat et du NGFS, mais c’est un grand plaisir pour moi de vous accueillir en ligne. L’engagement des banques centrales en faveur de la cause climatique peut apparaître aujourd’hui comme une évidence. Mais peu de sujets ont été marqués par un changement aussi rapide et massif. Ma génération a changé de point de vue, j’ai changé de point de vue. Désormais, nombre d’entre nous adhèrent au principe d’Hans Jonas : « Inclus dans ton choix actuel l’intégrité future de l’Homme comme objet secondaire de ton vouloir ». Il y a trois ans à Amsterdam, lors de la conférence inaugurale du NGFS, j’avais déclaré que le verdissement de la finance était notre « nouvelle frontière pour le XXIe siècle ». Aujourd’hui, le défi pourrait presque paraître inversé : nous sommes passés du risque de « faire trop peu, trop tard » à la critique faite par certains « d’être trop nombreux à en faire trop ». Non : nous n’en faisons pas trop (I) et nous ne sommes jamais trop nombreux (II).

Mais avant de commencer, je souhaiterais tirer deux enseignements utiles et prudents des critiques que je viens de mentionner. Premièrement, nous banquiers centraux et superviseurs, ne pouvons pas tout faire nous-mêmes ; nous ne sommes pas les seuls acteurs verts. Rien ne remplacera un prix du carbone approprié. Deuxièmement, nous agissons au nom même de notre mandat : notre prise en compte du changement climatique n’est ni un abus de mission, ni une simple conviction militante, et nous agirons avec la même crédibilité technique et le même professionnalisme que nous appliquons dans nos domaines « traditionnels ».

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

L’Europe, la puissance et la finance

Sylvie Goulard, Sous-Gouverneur de la Banque de France

Le monde change à vive allure, l’Europe se cherche. Dans les débats sur la souveraineté européenne, il est souvent question de diplomatie, de défense, parfois de politique industrielle, plus rarement de finance. L’avancée la plus marquante de la construction européenne a bien été la monnaie unique, mais l’Union européenne (UE) pourrait beaucoup mieux utiliser ses atouts dans le domaine financier. Il aura fallu la grande crise financière pour que des règles communes d’encadrement de la finance soient adoptées, et que leur contrôle soit confié à des autorités européennes de supervision. Aujourd’hui encore, le marché intérieur des services financiers reste fragmenté et la géopolitique de l’euro balbutiante. Plusieurs raisons invitent pourtant à reconnaître le caractère stratégique des enjeux financiers.

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Publication de l’Observatoire des tarifs bancaires aux particuliers dans les DOM et la collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon - Avril 2021

L’IEDOM établit à fréquence semestrielle l’Observatoire public des tarifs bancaires dans les DOM et les collectivités d’outre-mer (DCOM) de la zone euro, conformément à l’article L. 711-5 du Code monétaire et financier. La collecte et le traitement des données couvrent les 36 établissements bancaires installés dans les six géographies, à partir de leurs documents publics de tarification. Le suivi porte sur les services les plus couramment utilisés par la clientèle (dits « extrait standard des tarifs ») et 3 tarifs règlementés en vigueur au 1er avril 2021. Depuis l’Observatoire d’avril 2018, les libellés des tarifs de l’extrait standard ont évolué pour tenir compte de la création d’une terminologie normalisée arrêtée au niveau de l’Union européenne.

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Renouer avec la croissance

Lone Engbo Christiansen, Ashique Habib, Margaux MacDonald et Davide Malacrino

Peut-on produire et consommer plus de biens et de services en travaillant le même nombre d’heures ? Cela semble trop beau pour être vrai mais c’est, en fait, entièrement possible. La hausse de la productivité est un des principaux ingrédients pour aboutir à une croissance et des revenus plus élevés. Il s’agit au fond d’accroître la productivité des travailleurs. Pour beaucoup d’entre nous, la pandémie de COVID-19 a changé notre façon de travailler et de dépenser. La question est de savoir quels seront les effets de ces changements sur notre productivité, dans un horizon proche comme lointain.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Coût du crédit : hausse des taux pour les entreprises et baisse pour les particuliers

Le coût du crédit pour les entreprises est remonté au premier trimestre. Le taux moyen des crédits de trésorerie échéancée augmente légèrement, en raison du recours aux prêts garantis par l’État (PGE) qui s’amenuise. Il demeure toutefois bas, à 0,53 % (contre 0,44 % au quatrième trimestre). Le taux moyen des découverts a fortement augmenté au début d’année et s’établit à 10,06 % (+401 pdb) après 6,05 % au trimestre précédent. Mais il faut noter qu’une part significative de cette évolution à la hausse est liée à un seul découvert (taux à 8,48 % sans ce financement). Le taux moyen des crédits immobiliers augmente à 1,55 % (+24 pdb). Quant au taux moyen des crédits à l’équipement, il s’inscrit à la baisse, à 1,83 % (-8 pdb) contre 1,91 % au quatrième trimestre. La publication intégrale est disponible en ligne.

Concernant les particuliers, une baisse des taux est observée au premier trimestre. Le taux moyen des crédits à l’habitat affiche une baisse pour le troisième trimestre consécutif et atteint un taux plancher historique à 1,31 % (-5 pdb sur le trimestre). Le montant moyen atteint 143 000 euros pour une durée moyenne de 20 à 21 ans. Le taux moyen des prêts personnels et autres crédits échéancés à la consommation baisse également à 3,82 % (-5 pdb). Enfin le taux moyen des découverts baisse de manière plus marquée à 8,11 % (-77 pdb). La publication est disponible sur le site de l’IEDOM Martinique.

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L’IEDOM forme les travailleurs sociaux sur le surendettement

Le 4 juin dernier, l’IEDOM a organisé une formation par visioconférence sur le surendettement à l’attention des travailleurs sociaux du Point Service Particuliers, une association venant en aide aux particuliers dans leurs tâches administratives. La formation a duré environ deux heures et a permis de voir en détail la constitution du dossier, la procédure de surendettement en elle-même ainsi que le dépôt en ligne. L’IEDOM prévoit d’autres formations similaires dans les mois qui viennent, à destination des travailleurs sociaux de la CAF et de la Collectivité territoriale de Martinique.

 Actualités économiques locales

Inflation : hausse des prix de 0,5 % en avril 2021 et +0,6 % sur le trimestre

Selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC) augmente de 0,5 % en avril 2021, après +0,3 % en mars. En variation trimestrielle, l’IPC progresse de 0,6 %. Cette hausse des prix provient principalement des prix de l’énergie (+12,8 % sur trois mois) avec la hausse de prix des produits pétroliers (+16,0 % sur trois mois). Le prix des produits manufacturés est également en hausse (+0,2 % sur trois mois) compte tenu de l’augmentation des prix de l’habillement et chaussures (+2,3 % sur la période). En revanche, le prix de l’alimentation a diminué de 0,9 % sur le trimestre du fait de la baisse du prix des produits frais (-5,1 % sur trois mois). Le prix des services a de même diminué, tiré à la baisse par le prix des services de transport. La publication est consultable sur le site de l’INSEE.

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Hausse des créations d’emplois salariés au quatrième trimestre 2020

Au quatrième trimestre 2020, les créations d’emplois salariés augmentent légèrement (+0,2 %) et atteignent 119 300 salariés en Martinique. L’emploi croît seulement dans le secteur de l’agriculture (+2,2 %) et dans le tertiaire non marchand (+0,5 %). Il reste stable dans le secteur du tertiaire marchand, où l’interim demeure toutefois bien orienté (+1,7 %). En revanche, l’emploi salarié diminue dans l’industrie (-0,6 %) et dans la construction (-0,2 %). En comparaison, en France (hors Mayotte), l’emploi salarié diminue de 0,1 % sur le trimestre. La publication est disponible sur le site de l’INSEE.

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éunion sur l’investissement dans la modernisation de l’offre hôtelière

L’IEDOM a participé à la réunion sur le financement de l’hôtellerie organisée par le commissaire à la vie des entreprises et présidée par le Préfet de la Martinique, Stanislas Cazelles. Cette réunion a été l’occasion de restituer les travaux de différents groupes de travail (groupes Financement et Autorisation d’Occupation Temporaire). Cette restitution était localisée à la Pointe du bout, sur les sites de projets identifiés (Hôtel Bakoua et ex-Kalenda), afin de permettre à la fois un retour sur les réflexions menées par chaque groupe et la visite sur place pour échanger avec les porteurs de projet.

 Actualités économiques régionales

Covid-19 : la hausse du chômage sous-estimée en Amérique latine et Caraïbe en 2020

Selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, le PIB régional a enregistré une contraction de 7,1 % en 2020, ce qui a entraîné une baisse des taux d’emploi. Le taux de chômage régional est de 10,3 % en 2020, mais la crise a provoqué le retrait d’une grande partie des travailleurs du marché de l’emploi, limitant la pertinence de cet indicateur. La population active s’est ainsi contractée de 5,0 % chez les hommes et de 8,1 % chez les femmes, tandis que les taux d’emploi ont baissé de 7,2 % et de 10,2 % respectivement. Les femmes, les jeunes et les travailleurs du secteur informel ont été les groupes les plus durement touchés. Pour rappel, selon les statistiques de l’Organisation internationale du travail, le taux de chômage à Ste Lucie est de 17,1 % (après 15,6 % en 2019). Il est de 8,9 % en République dominicaine (après 6,4 %), 12,8 % à la Barbade (après 10,1 %) et de 20,3 % à St Vincent et les Grenadines (après 18,6 %). La publication est disponible en ligne.