La lettre de l'Institut d'émission
Mars 2021

 

 La voix des Banques centrales

Pour un écosystème financier innovant

Proposition de préface de Denis Beau, Sous-Gouverneur de la Banque de France, pour le « Year Ahead 2021 »

Chargées de veiller à la stabilité monétaire et financière, les banques centrales ont un intérêt fort à encourager le développement d’innovations durables, c’est-à-dire qui peuvent contribuer à rendre le système financier plus efficient et sûr au service de l’économie, des entreprises et des particuliers.
Cette préoccupation inspire en particulier les trois modes d’intervention principaux que les banques centrales utilisent pour s’acquitter de leurs responsabilités, dans le domaine des infrastructures de marché et des paiements, qui concentre actuellement une part importante de l’innovation financière : la supervision, la fourniture de services et l’intermédiation. Toutefois, dans un contexte de changements technologiques rapides, l’utilisation de ces leviers peut s’avérer difficile car nous y recourons pour promouvoir plus d’efficacité tout en préservant la sécurité, et que ces deux objectifs peuvent s’opposer. Nous pourrions alors être taxés de conservatisme et accusés d’entretenir un biais envers l’innovation : d’une part, en faveur des « vieilles » technologies ayant prouvé leur robustesse, mais susceptibles de ne pas être en phase avec les évolutions nouvelles et, d’autre part, en faveur des acteurs bien établis et réglementés. De telles critiques seraient erronées et injustifiées.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Actualisation du tableau de bord des Outre-mer

L’Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer et l’Institut d’Émission d’Outre-mer publient leur troisième édition du Tableau de bord des indicateurs macroéconomiques et monétaires des Outre-mer, avec des données (à fin 2019 ou fin 2020 pour la plupart d’entre elles) arrêtées au 10 février 2021.
Avec cette publication, les Instituts d’émission s’attachent à apporter aux différents acteurs économiques et institutionnels des Outre-mer des éléments de diagnostic utiles à l’analyse et à la prise de décision.
Ce Tableau de bord rassemble les principaux indicateurs produits par les Instituts d’émission, ou par des organismes extérieurs, tels que l’INSEE, l’ISEE, l’ISPF, le STSEE, l’AFD, les Douanes, la DARES et la DIECCTE.

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Prévenir une « Grande Divergence » : l’économie mondiale à la croisée des chemins

Kristalina Georgieva

Tandis que les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale des pays du G20 se réunissent cette semaine à l’occasion d’une conférence en ligne, l’économie mondiale tente toujours de se remettre de la pire récession qu’elle ait connue en temps de paix depuis la Grande Dépression.
D’après les dernières prévisions du FMI, la croissance du PIB mondial devrait s’établir à 5,5 % cette année et à 4,2 % en 2022. Ce redressement sera à la fois lent et plein d’incertitude. La plupart des pays du monde mettent du temps à administrer un vaccin à leur population, tandis que de nouvelles mutations du virus apparaissent et se répandent ; de plus, les perspectives de reprise divergent dangereusement d’un pays ou d’une région à l’autre.
L’économie mondiale se trouve bel et bien à la croisée des chemins. D’où la question suivante : les gouvernants sauront-ils agir de façon à éviter cette « Grande Divergence » ?

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Publication de la typologie 2020 du surendettement des ménages dans les DOM

L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM), à l’instar de la Banque de France dans l’Hexagone, exerce dans les cinq départements d’outre-mer (DOM) , à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin, des missions de service public qui lui ont été confiées par la loi , dont celle en particulier d’assurer le secrétariat des commissions de surendettement. L’IEDOM exerce cette activité dans les mêmes conditions que la Banque de France, à l’aide d’un dispositif identique au plan juridique et opérationnel.

La présente étude vient compléter l’enquête produite par la Banque de France pour l’Hexagone (selon la même méthodologie). Elle propose pour les seuls DOM : Retour ligne automatique
• le profil sociodémographique et professionnel des ménages en situation de surendettement ; Retour ligne automatique
• le niveau et la structure de leurs ressources ;Retour ligne automatique
• les caractéristiques détaillées de leur endettement.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Vers une normalisation du climat des affaires au quatrième trimestre 2020

Au quatrième trimestre 2020, l’indicateur du climat des affaires (ICA) poursuit son redressement et s’établit à 98,2 points (+7,1 points). Il se rapproche ainsi de sa moyenne de longue période, seuil au-delà duquel l’activité est considérée comme en expansion.
57 % des entrepreneurs sondés déclarent un chiffre d’affaires en hausse par rapport au troisième trimestre 2020, alors que 3 entreprises sur 4 anticipent un maintien ou une augmentation de leur chiffre d’affaires pour 2021. Les réponses à l’enquête concernant le trimestre en cours (quatrième trimestre) ont, dans l’ensemble, contribué négativement à l’évolution de l’ICA mais celles concernant le trimestre à venir (premier trimestre 2021) y ont contribué positivement. Au niveau sectoriel, l’activité du BTP semble en reprise avec un solde d’opinions d’activité orienté favorablement. A l’inverse, le secteur du tourisme reste quant à lui toujours en difficulté en raison des conséquences de la crise sanitaire. La fréquentation de l’aéroport a baissé de 17,7% (CVS) sur le trimestre. La publication est disponible en ligne.

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Coût du crédit : baisse pour les entreprises, évolution contrastée pour les particuliers

Le coût du crédit a légèrement reculé au quatrième trimestre. S’agissant des entreprises, le taux moyen des crédits de trésorerie échéancée demeure très bas, à 0,44 % (contre 0,62 % au troisième trimestre), en raison du poids important des prêts garantis par l’État (PGE). Le taux moyen des crédits à l’équipement s’inscrit également à la baisse, à 1,91 % (contre 2,07 % au troisième trimestre), tout comme celui des crédits immobiliers, à 1,31% (contre 1,68%). Quant aux taux moyen des découverts, ils ont augmenté en fin d’année, à 6,05% (contre 3,85%) consécutivement à la forte baisse du trimestre précédent. La publication intégrale est disponible en ligne.

Concernant les particuliers, une évolution contrastée des taux est observée au quatrième trimestre. Le taux moyen des crédits à l’habitat retrouve son plus bas niveau, à 1,36 % (-9 pdb sur le trimestre) avec un montant moyen qui a atteint 150 000 euros pour une durée moyenne de 21 à 22 ans. Le taux moyen des prêts personnels et autres crédits échéancés à la consommation augmente légèrement à 3,87 % (+29 pdb). Enfin le taux moyen des découverts continue à évoluer en dents de scie et augmente, à 8,88 % (+119 pdb). La publication est disponible sur le site de l’IEDOM Martinique.

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CEROM : présentation de la conjoncture au salon OSE !

Lors de la 3eme édition du salon OSE !, les partenaires CEROM ont réalisé une présentation sur la conjoncture économique et financière. Ce salon, organisé du 24 au 26 mars 2021 par Martinique Développement, a pour objectif de réunir l’ensemble des acteurs économiques et de l’entreprenariat afin d’échanger, rencontrer des professionnels, informer sur les dispositifs d’aide aux entreprises, participer à des ateliers et des conférence. L’INSEE a ainsi présenté la conjoncture macroéconomique en Martinique en 2020. A sa suite, l’IEDOM a exposé la conjoncture financière et bancaire, dont l’impact de la crise sanitaire sur les entreprises et sur les ménages. Enfin, un focus a été realisé par l’AFD sur la situation des collectivités locales en Martinique.

 Actualités économiques locales

Inflation : hausse des prix de 0,4 % en janvier 2021, sur un an

Selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC) augmente de 1,3% entre octobre 2020 et janvier 2021. En glissement annuel, l’IPC progresse de 0,4 %. L’évolution des prix de l’énergie est positive (+4,5% sur trois mois et -5,2% sur un an) en raison de la hausse de prix des produits pétroliers. Le prix des services est en hausse (+1,5% sur trois mois) compte tenu notamment de l’augmentation des prix des services de transports (+25,3% sur la période). En revanche, le prix de l’alimentation a diminué de 0,9 % sur le trimestre (+0,6 % sur un an) du fait de la baisse du prix de l’alimentation hors produit frais (-1,3% sur trois mois). La publication est consultable sur le site de l’INSEE.

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13 % d’écart de salaires entre femmes et hommes au sein de la fonction publique d’État

D’après une étude de l’INSEE, à la fin de l’année 2018, près d’une personne sur trois en emploi travaille dans la fonction publique en Martinique, soit 40 120 personnes, dont 64% de femme. L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est le plus important au sein de la fonction publique d’État (-13 %). Il représente 455 euros pour un salaire moyen de 3 626 euros en équivalent temps plein (EQTP). Cette différence de revenu provient, d’une part, de la surreprésentation des femmes dans les corps de métiers les moins rémunérateurs tels que l’éducation, la santé et le social. D’autre part, les femmes occupent plus souvent des postes de faibles niveaux hiérarchiques ou avec moins de responsabilités (les hommes sont plus nombreux parmi les agents de catégorie A+). Par ailleurs, une autre source de différence de rémunération entre les femmes et les hommes vient de l’attribution des primes, qui sont plus importantes en raison des niveaux de responsabilité plus élevés des hommes. La publication est disponible sur le site de l’INSEE.

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Renforcement par le gouvernement du soutien au secteur touristique ultramarin

À la suite des annonces de nouvelles mesures de soutien du tourisme ultramarin, les entreprises du secteur du tourisme (et secteurs connexes) qui subiraient une perte de chiffre d’affaires (CA) supérieure à 50% bénéficient désormais du fonds de solidarité “renforcé”. Ce fonds se compose d’une indemnisation de la perte du CA jusqu’à 10 000 euros dans la limite de 80% du CA ou une indemnisation de 15 à 20% du CA jusqu’à 200 000 € par mois, sans condition sur la taille de l’entreprise. Les entreprises d’autres secteurs, subissant une perte de CA supérieure à 50%, peuvent également bénéficier du fonds de solidarité “de droit commun” jusqu’à 1500 € par mois, à condition d’avoir moins de 50 salariés. Pour rappel, cinq milliards d’euros d’aides au total, ont été alloués aux entreprises ultramarines depuis le début de la crise, dont près de 500 M€ pour les secteurs de l’hébergement et de la restauration.

 Actualités économiques régionales

60% des enfants qui ont perdu une année scolaire dans le monde se trouvent en Amérique du Latine et Caraïbe

D’après un rapport de l’UNICEF, deux tiers des pays où les enfants sont privés d’école depuis près d’un an se situent en Amérique latine et dans la Caraïbe, ce qui représente 98 millions d’élèves sur 168 millions. Depuis le début de la pandémie, les enfants de la région ont déjà perdu en moyenne quatre fois plus de jours de scolarité par rapport au reste du monde. De plus, la pandémie de COVID-19 a encore creusé les écarts de scolarisation entre les familles riches et pauvres dans la région. Malgré des systèmes d’apprentissage à distance mis en place par UNICEF (programmes d’enseignement dispensés par la radio, la télévision, Internet et d’autres plates-formes), les familles dans les milieux les plus vulnérables ne peuvent accompagner l’apprentissage des enfants. Seul un enfant sur deux des écoles publiques a accès à un enseignement à distance à la maison, contre trois enfants sur quatre des écoles privées. Il faut noter que l’année scolaire dans la région commence souvent au mois de février et mars impliquant donc que les enfants étaient à peine retournés à l’école lorsque la rentrée a été interrompue par la pandémie.