La lettre de l'Institut d'émission
Juillet 2023

 

 La voix des Banques centrales

Décisions de politique monétaire de la BCE, le 27 juillet 2023

Communiqué de presse

L’inflation continue de ralentir mais devrait toujours rester trop forte pendant une trop longue période. Le Conseil des gouverneurs est déterminé à assurer le retour au plus tôt de l’inflation au niveau de son objectif de 2 % à moyen terme. Il a par conséquent décidé, ce jour, d’augmenter les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 25 points de base.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Rapport d’activité 2022 de l’IEDOM

"Nul doute que 2022 restera dans les annales. La nouvelle envolée des prix mondiaux de l’énergie et des matières premières induite par le déclenchement de la guerre en Ukraine a porté les tensions inflationnistes à leur paroxysme. Elle a accentué la grande incertitude alimentée par les stigmates de la pandémie de Covid-19, les effets déjà perceptibles du changement climatique et la transformation numérique. La lutte contre l’inflation a nécessité un resserrement des politiques monétaires et une augmentation des taux d’intérêt. La zone euro n’a pas fait exception.
Dans cet environnement particulièrement exigeant, les territoires français d’Outre-mer, dont la monnaie est l’euro, ont fait preuve de résilience.
Le rapport d’activité que j’ai le plaisir de vous présenter décrit les actions que nous avons menées en 2022 et les résultats atteints"
Ivan Odonnat, président de l’IEDOM Lire la suite

Taux bancaires et cours des devises

 Actualités de l’Institut et suivi de place

Tendances conjoncturelles du 1er trimestre 2023

L’économie martiniquaise se stabilise sur un plateau favorable
Au premier trimestre 2023, le climat des affaires en Martinique se stabilise à 106 et évolue toujours sensiblement au-dessus de sa moyenne de long terme (100). Au 1er trimestre 2023, l’enquête de conjoncture de l’IEDOM confirme l’inflexion de la hausse des prix de vente entrevue en fin d’année. Si une majorité d’entreprises observe toujours une augmentation des prix, elles sont moins nombreuses que par le passé à faire ce constat. L’activité a progressé ce trimestre, soutenue par une demande toujours robuste. Ces éléments laissent entrevoir une normalisation de la trésorerie après plusieurs trimestres de tensions, malgré un contexte d’augmentation du coût des intrants, de fin des dispositifs d’aides publiques et de remboursement des premières annuités des PGE (prêts garantis par l’État). Les marchés de l’emploi et du travail (chômage en baisse de 1,1 % sur le trimestre) évoluent toujours de concert avec cette conjoncture favorable.
La hausse des prix, à laquelle l’énergie ne contribue plus, est stabilisée et ne semble pas entraver le dynamisme de la consommation avec des dépenses par carte bancaire en hausse de 10,8 % sur le trimestre (en volume, par rapport au premier trimestre 2022) et des recettes de TVA en hausse d’environ un quart (par rapport au premier trimestre 2022).
La situation des différents secteurs économiques tend aujourd’hui à converger, mais un point de vigilance réside dans l’augmentation des défaillances d’entreprises (près d’un tiers en cumulé sur un an), notamment dans les secteurs du commerce (+62 %) et de l’hébergement-restauration (les défaillances ont doublé). Pour autant, cette hausse peut être interprétée comme un mouvement de normalisation, dans la mesure où le niveau est identique à celui du premier trimestre 2020.
En savoir plus : Tendances Conjoncturelles - 1er trimestre 2023
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L’IEDOM publie son rapport annuel sur les délais de paiement

Selon l’IEDOM, dans l’ensemble des DCOM, plusieurs signes encourageants caractérisent l’évolution des délais de paiement en 2021. Les délais clients et fournisseurs ont nettement baissé pour s’établir respectivement à 55 jours de chiffre d’affaires (-4 jours par rapport à 2020) et 65 jours d’achats (-5 jours). Ce repli est particulièrement marqué dans les secteurs de la construction et du transport-entreposage où le recul atteint une dizaine de jours, une ampleur inédite sur les quinze dernières années. Déjà en 2020, le tarissement des flux de trésorerie consécutif à la crise sanitaire avait conduit les entreprises ultramarines à mener une politique active de recouvrement de leurs créances clients qui s’était traduite par une forte baisse des délais de paiement clients. Par ailleurs, pour la première fois, le délai fournisseur moyen des très petites entreprises (TPE) est inférieur à 60 jours (correspondant au plafond fixé par la Loi de Modernisation de l’Économie du 4 août 2008). Ces évolutions favorables ne doivent pas occulter des situations ponctuellement difficiles. Le solde commercial des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) s’est nettement alourdi en 2021 (+7 jours, à 29 jours de chiffre d’affaires). Si les ETI ne représentent qu’une minorité des entreprises ultramarines, les montants concernés sont néanmoins significatifs et les difficultés des ETI sont susceptibles de se diffuser à une large part du tissu économique.
En savoir plus : Rapport annuel 2022 des délais de paiement pratiqués par les entreprises et les organismes publics des DCOM
À la Martinique, les délais de paiement client pour les entreprises baissent encore en 2021 (-5 jours) mais demeurent supérieurs d’une dizaine de jours à la moyenne nationale : 53 jours (contre 42 jours dans l’Hexagone). Les délais fournisseurs demeurent supérieurs de 4 jours à la limite légale des 60 jours. Par ailleurs, les délais de paiement pour le secteur public local et hospitalier demeurent largement supérieurs au plafond réglementaire. Le délai de paiement dans le secteur public local est fixé à 30 jours et, par dérogation, à 50 jours dans le secteur public hospitalier. En Martinique, il s’établit à 92 jours en moyenne, contre 63 jours dans les DROM et 29 jours dans l’Hexagone.
En savoir plus : L’IEDOM publie le rapport annuel 2022 sur les délais de paiement des DCOM
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EDUCFI : les volontaires du SNU sur la Piste de Mathieu

Comme en 2021 et 2022, l’agence a participé aux 2 séjours de cohésion du Service National Universel (SNU) en animant des séances du jeu « Sur la piste de Mathieu ». Au cours des 2 sessions organisées à l’UCPA du Vauclin, le 16 juin et le 13 juillet, le correspondant EDUCFI a pu sensibiliser les jeunes à la gestion d’un budget de manière ludique et concrète. Cette approche permet de mieux comprendre les démarches bancaires et de mieux appréhender les arnaques financières. Organisés autour du jeu « Sur la piste de Mathieu », les ateliers ont regroupé au total 172 jeunes âgés de 15 à 17 ans. Constitués en équipe, les jeunes ont dû résoudre des énigmes portant sur 7 thèmes : le budget, le compte en banque, les arnaques, le crédit, l’épargne, les moyens de paiement et les assurances pour retrouver la trace de Mathieu disparu depuis plusieurs jours.

 Actualités économiques locales

Enquête de comparaison spatiale des prix 2022

En Martinique, les produits alimentaires sont 40% plus chers que dans l’Hexagone
En 2022, l’écart de prix entre la Martinique et l’Hexagone atteint + 14 %. Cet écart prend en compte les différences de mode de consommation des ménages selon les territoires et est en légère hausse par rapport à 2015 (+2 pts). L’écart de prix varie selon les postes de consommation. Il est particulièrement élevé pour l’alimentation (+40 %), l’un des premiers postes de consommation des Martiniquais, et les services de communication (+37 %). Les prix de la santé, qui représentent 12 % des dépenses d’un ménage martiniquais, sont également plus élevés de 13 %.
Pour en savoir plus, l’étude est disponible en ligne.
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Accord annuel sur le « Bouclier Qualité Prix »

Depuis le 21 juillet 2023, le nouvel accord de modération des prix des produits de grande consommation est applicable. Les négociations, conduites par le représentant de l’État, se sont déroulées entre mars et juin. Pour rappel, ce dispositif définit par l’article L410-5 du code du commerce permet de lutter contre la vie chère en fixant un prix global maximum à une liste limitative de produits de consommation courante. Les produits sont répartis en 4 sous paniers : les produits alimentaires de première nécessité, les produits infantiles, les fruits et légumes frais et les produits d’hygiène et d’entretien de la maison.
L’accord 2023 porte sur 3 listes de produits dont le nombre varie selon le type d’enseigne :
-  Hypermarchés :134 produits pour un prix global maximum de 390 € TTC
-  Supermarchés : 72 produits pour un prix global maximum de 260 € TTC
-  Supérettes : 35 produits pour un prix global maximum de 110 € TTC
En 2023, l’accord couvre plus de produits. Les listes se sont enrichies de 33 produits supplémentaires pour les hypermarchés, 20 de plus pour les supermarchés et de 8 pour les supérettes. De plus, pour tenir compte de la saisonnalité des fruits et légumes, les distributeurs pourront choisir 7 fruits et légumes parmi une liste. Enfin, comme en 2022, les enseignes signataires de l’accord s’engagent à ce que le taux de produits locaux tende vers un objectif de 35 %.
Pour en savoir plus :
https://www.martinique.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Consommation-et-commerce/Lutte-contre-la-vie-chere/Bouclier-Qualite-Prix-2023
https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/economie/quels-sont-les-produits-de-la-liste-annuelle-du-bouclier-contre-la-vie-chere-en-martinique-945132.php
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Le comité interministériel (CIOM) a livré ses propositions

Le comité interministériel des Outre-mer s’est tenu le 17 juillet à Matignon autour d’Élisabeth Borne. La Première Ministre et de 17 ministres ont discuté des mesures destinées à améliorer le quotidien et garantir le mieux vivre dans les territoires ultramarins.
De ces discussions et des consultations préalables organisées dans les territoires a émergé un plan de 72 mesures articulées autour de 6 grandes thématiques :
-  Transformer les économies ultramarines pour créer de l’emploi et lutter contre la vie chère,
-  Améliorer la vie quotidienne dans les Outre-mer,
-  Mieux accompagner les enfants, les jeunes et les étudiants à grandir, à créer, se former, se cultiver et enrichir en compétence les Outre-mer,
-  Garantir un environnement normatif adapté aux spécificités des Outre-mer,
-  Construire l’avenir avec des équipements et des infrastructures adaptées aux nouveaux défis,
-  Assurer une suivi interministériel régulier.
Les 72 mesures annoncées doivent être déclinées pour chaque territoire et feront l’objet d’une procédure législative.
Par ailleurs, Élisabeth Borne a annoncé l’augmentation de l’enveloppe destinée aux investissements pour les infrastructures et les services publics (+28% à 2,3 milliards d’euros sur quatre ans (2024-2027)).
Pour en savoir plus :
https://www.outre-mer.gouv.fr/ciom-comite-interministeriel-des-outre-mer
https://www.gouvernement.fr/dossier-de-presse/comite-interministeriel-des-outre-mer
https://www.senat.fr/salle-de-presse/communiques-de-presse/presse/19-07-2023/ciom-2023-vrai-projet-pour-les-outre-mer-ou-feu-de-paille.html
https://www.rci.fm/deuxiles/infos/Politique/Ce-quil-faut-retenir-des-annonces-du-CIOM
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Fonds structurels européens : 306 millions d’euros à dépenser avant le 31 décembre 2023

Dans le cadre de la programmation 2014-2020 de la politique de cohésion économique et sociale, la commission européenne a attribué une enveloppe de 681 millions d’euros à la Martinique au titre du FEDER (fonds européen de développement régional), de la dotation spécifique pour les RUP et du FSE (fonds social européen). À ce jour, 55% de ces financements ont été utilisés. 306 millions d’euros (45% de l’enveloppe) doivent encore être affectés d’ici le 31 décembre 2023. En effet, les régions ont jusqu’à 3 ans après la fin de la programmation pour utiliser les fonds. Les taux de programmation actuels entre 106 et 115% devraient permettre d’atteindre l’objectif et d’éviter le dégagement d’office.
Pour en savoir plus :
https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/politique/fonds-structurels-la-date-butoir-pour-utiliser-300-millions-deuros-approche-943937.php

 Actualités économiques régionales

Coopération régionale : 45e sommet de la CARICOM à Trinidad et Tobago

Le 45e sommet de la CARICOM s’est tenu du 3 au 5 juillet à Chaguaramas à Trinidad-et-Tobago sous la présidence de Roosevelt Skerrit, Premier ministre de la Dominique. À cette occasion, l’organisation a célébré ses 50 ans et son Président a réaffirmé l’importance de travailler ensemble notamment sur les problématiques du changement climatique et de la libre circulation des citoyens de l’organisation.
Il a également annoncé que les candidatures de la Martinique et du Curaçao en tant que membres associés de la CARICOM ont été acceptées. La Martinique devient ainsi la première région française à rejoindre la CARICOM. Cette validation par les chefs d’État et de Gouvernement ouvre la voie au travail de négociation des accords. Cette phase devrait être bouclée d’ici la fin du mois d’août 2023. Une fois terminée, elle permettra de définir précisément les contours de l’adhésion, pour une ratification de l’accord en septembre.
Pour en savoir plus :
https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/politique/la-martinique-rejoint-la-caricom-en-tant-que-membre-associe-943372.php
https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/la-martinique-est-en-passe-de-devenir-membre-associe-de-la-caricom-1411982.html
https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/la-martinique-au-sein-de-la-caricom-quels-inconvenients-et-quels-avantages-1412957.html
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Visite du Premier ministre de Saint-Vincent-et –les-Grenadines à Rabat

Le 20 juillet, le chef de gouvernement de Saint-Vincent et les Grenadines, Ralph Everad Gonsalves a été reçu par son homologue marocain Aziz Akhannouch en présence de la représente permanente de Saint-Vincent et les Grenadines à l’ONU. Les entretiens ont porté sur les moyens de renforcer les relations d’amitié et de coopération entre les deux pays d’une part et l’organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) d’autre part.
Les perspectives de renforcement des consultations politiques dans le cadre du mémorandum d’entente signé en mars 2015 et la mise en œuvre des plans d’action relatifs à la coopération sectorielle ont été évoquées. Cette rencontre a été également l’occasion de mettre à jour la feuille de route pour la coopération bilatérale 2023-2025 qui comprend des programmes de coopération et de soutien technique dans de nombreux domaines de développement économique et social comme l’enseignement supérieur, la formation professionnelle, la santé, la pêche maritime, l’agriculture, les énergies renouvelables, etc.
Pour en savoir plus :
https://medias24.com/2023/07/20/akhannouch-recoit-le-premier-ministre-de-saint-vincent-et-les-grenadines/
https://www.yabiladi.com/articles/details/141333/maroc-premier-ministre-saint-vincent.html