Le système bancaire reste dense en Martinique, avec un taux d’équipement en guichets bancaires important et une population largement bancarisée.

Les guichets bancaires

Le nombre de guichets bancaires permanents s’établit à 136 en 2018. Par rapport à l’année précédente, le réseau mutualiste s’est réduit de deux unités, tandis que les banques commerciales comptent une agence de moins. S’agissant des automates bancaires, on en recense 351 en 2018, contre 370 en 2017. Ce repli est imputable aux banques mutualistes (-15 unités, soit -6,1 %), et dans une moindre mesure, aux banques commerciales (-4 unités, soit -3,2 %).

On observe cette tendance à la réduction du réseau de guichets bancaires (permanents et automatiques) depuis plusieurs années. Dans un contexte de baisse de la population et de taux d’intérêt bas pénalisant leurs revenus, les banques souhaitent rationaliser leurs charges. Cela passe notamment par la fermeture d’agences dont la fréquentation est jugée insuffisante. De même, les banques suppriment des automates dont le rapport coût/bénéfice n’est pas favorable , ou préfèrent remplacer deux automates (l’un spécifique aux versements, l’autre aux retraits) par un seul guichet polyvalent. Enfin, quelques guichets ont été fermés suite aux restructurations opérées par plusieurs groupes bancaires de la place.

Les taux d’équipement en guichets, même s’ils se sont quelque peu dégradés au cours des dernières années, demeurent d’un niveau très correct. On compte un automate pour 1 050 habitants en Martinique, contre un automate pour 1 144 habitants au niveau national. Concernant les guichets permanents, on recense un guichet pour 2 711 habitants en Martinique. Cet indicateur est moins bien orienté qu’en France entière (un guichet pour 1 797 habitants), mais ne traduit pas une moindre accessibilité aux services bancaires. En effet, le nombre de guichets permanents rapporté à la superficie est d’une agence pour 8 km² en Martinique, contre une agence pour 17 km² dans l’Hexagone.

Les comptes bancaires

En 2018, les établissements de crédit installés localement gèrent 1,1 million de comptes de dépôt ou d’épargne, dont plus des deux tiers sont détenus par les banques mutualistes (69,2 %, contre 30,8 % pour les banques commerciales).

Le nombre de comptes bancaires repart ainsi à la hausse (+0,6 %) après trois années de baisses successives liées à la loi Eckert . Pour mémoire, cette loi impose aux banques l’identification des comptes inactifs, la recherche de leurs titulaires, puis, en l’absence de réponse des bénéficiaires, le transfert des avoirs correspondants à la Caisse des Dépôts et Consignations.

Dans ces conditions, en 2018 les taux d’équipement en comptes sont orientés à la hausse : 3,10 comptes bancaires par habitant, et 1,23 compte de dépôts à vue par habitant. À titre de comparaison, le taux d’équipement relatif aux comptes de dépôts à vue en France entière est quasiment égal, à 1,25 compte par habitant.

Les dépôts à vue, comptes bancaires les plus répandus, se développent. Leur nombre continue d’augmenter, en dépit de la baisse démographique. En effet, les taux d’intérêt bas pénalisent le rendement des placements de marché et de l’épargne réglementée, incitant à conserver ses avoirs sur les comptes de dépôts à vue.