Comme le roseau de la fable de La Fontaine, l’économie martiniquaise a plié bas en 2020 sous l’impact de la crise sanitaire. Au plus fort de la crise, qui coïncide avec le premier confinement, la baisse d’activité atteindrait -20 % et prélèverait au moins 3 points au produit intérieur brut de la région. Les fermetures des commerces et la limitation des déplacements ont significativement affecté la consommation des ménages. Dans ce contexte, l’indicateur du climat des affaires (ICA) connaît sa plus forte baisse depuis les évènements sociaux de 2009. En particulier, les entreprises des secteurs les plus exposés aux restrictions d’activité, au premier rang desquels le tourisme, voient leur chiffre d’affaires divisé de moitié. Toutefois, l’économie martiniquaise semble moins souffrir de la crise sanitaire que l’Hexagone. La circulation du virus est dans l’ensemble moins intense sur l’île que sur le continent. La taille du secteur non marchand a pu protéger, dans une certaine mesure, l’économie locale. L’agilité des petites structures dont est essentiellement composé le tissu entrepreneurial de l’île, en particulier dans le secteur de la construction, limite le recul de l’activité. Enfin, les dispositifs d’aide mis en place par l’État jouent pleinement leur rôle contracyclique localement, limitant la dégradation du marché de l’emploi comme celle des trésoreries des entreprises. Il n’en reste pas moins que l’économie martiniquaise expérimente en 2020 l’une des plus dures récessions de son histoire moderne.

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