À tous points de vue, l’année 2020 restera dans les mémoires comme une année hors norme.
Hors norme, la soudaineté et la gravité de la pandémie de la Covid-19. Si sa géographie a contribué à en limiter localement l’impact, la Martinique n’a pas pour autant été épargnée. À l’heure d’écrire ces lignes, les autorités sanitaires de l’île recensent près de 12 000 cas avérés de contamination au coronavirus et déplorent 90 décès. Ces chiffres rappellent ainsi que la Martinique est pleinement inscrite dans les échanges internationaux et qu’elle est plus que jamais concernée par les affaires du monde.
Hors norme, les mesures de restriction des déplacements individuels et d’exercice de nos activités. Les « confinements » successifs et les « motifs impérieux » ont durement éprouvé l’économie et la société martiniquaise. Certains retiendront les impacts négatifs de la crise qui devraient prélever plusieurs points de PIB à la richesse du territoire, tandis que d’autres souligneront la capacité du tissu entrepreneurial martiniquais à se réorganiser et les gains de productivité issus de l’accélération de la digitalisation. Hors norme, l’ampleur et la rapidité de mise en œuvre des mesures de soutien à l’économie décidées dans l’urgence par les autorités publiques. Les prêts garantis par l’État, le fonds de solidarité, le dispositif d’activité partielle, le report des charges fiscales et sociales, la gratuité des tests et des vaccins anti-Covid, ont rappelé l’utilité de l’intervention publique en soutien à l’économie. À cet égard, la Martinique a dans l’ensemble davantage bénéficié de ces mesures que son poids dans la richesse nationale.
Hors norme, l’asymétrie du choc économique qui a préservé, dans une certaine mesure, certains secteurs, mais frappé de plein fouet les plus exposés aux restrictions d’activité. Les entreprises du tourisme, loueurs, agences de voyage, hôteliers ont perdu la moitié de leur chiffre d’affaires. À l’aune de la complexité de cette crise, notre ambition est d’exposer dans une langue claire les phénomènes et mécanismes économiques à l’œuvre sur notre territoire. C’est ce défi que tente de relever ici l’IEDOM, en complément des nombreuses autres missions qui lui sont confiées (médiation du crédit, accompagnement des TPE, traitement des dossiers de surendettement, éducation financière, cotation des entreprises, surveillance du système bancaire…) et qui contribuent, je l’espère, à rendre un peu plus « normale » la vie des Martiniquais.