La lettre de l'Institut d'émission
N°277 - Novembre 2019

 

 La voix des Banques centrales

Monnaie digitale de banque centrale et paiements innovants

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé à Paris le 4 décembre 2019

Mesdames, Messieurs,

Si l’on peut reconnaitre une grande qualité aux journées organisées par l’ACPR, c’est le sens du timing : elles interviennent toujours au cœur de débats animés. C’est encore le cas aujourd’hui avec la question de l’assurance-vie face aux taux bas. Je veux en introduction rejoindre et résumer les propos de B. Delas ce matin : les assureurs français sont solides et ont donc la capacité de conduire la double adaptation nécessaire. Tout d’abord, les taux servis sur l’assurance-vie doivent baisser cette année, par rapport aux 1,8 % en moyenne de l’an dernier. Et ensuite, les assureurs doivent, tout en restant très attentifs à la qualité du conseil, activement réorienter et diversifier leur offre aux épargnants. Si en complément – et en complément seulement – il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l’assurance vie, nous sommes prêts à les soutenir.
J’en viens maintenant au sujet de cet après-midi dédié à l’innovation. Vous me permettrez à la fois de restreindre le champ et de l’élargir : limitation aux paiements où les innovations ont été particulièrement foisonnantes ces dernières années. Et élargissement au-delà du seul domaine de l’ACPR et du superviseur : je parlerai aussi comme banquier central, y compris de la monnaie digitale de banque centrale (MDBC). La révolution numérique, portée par de nouveaux acteurs, est riche de progrès dont nous bénéficions chaque jour ; mais cette révolution pose également des questions importantes sur l’intermédiation bancaire, voire sur notre souveraineté monétaire. Je vous propose aujourd’hui de regarder en face ces questionnements (I), et d’y répondre en rappelant les deux arc-boutants de notre stratégie : garantir la confiance et soutenir l’innovation (II).

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Changer d’ère : réchauffement climatique et finance

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé lors de la conférence « Changer d’ère : réchauffement climatique et finance » à Paris, le 13 décembre 2019.

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,
Merci à tous pour votre présence et bienvenue dans notre bel auditorium. Je suis partagé entre la satisfaction et la préoccupation. Satisfaction car je suis très heureux que nous ayons pu monter le programme si riche et original de cette conférence transdisciplinaire sur le climat : je remercie en particulier Nicolas Hulot de sa présence. Préoccupation car, nous le savons tous, le sujet est grave. Pour reprendre le titre d’un ouvrage récent de l’économiste Christian de Perthuis, « le tic-tac de l’horloge climatique » résonne à nos oreilles et le temps presse. Ursula von der Leyen a présenté cette semaine même le « Green New Deal » de la nouvelle Commission européenne.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement publié fin novembre , est venu nous le rappeler : notre planète s’inscrit hélas aujourd’hui sur une trajectoire de réchauffement de +3°C à +5°C d’ici 2100. Cette menace climatique teste les limites de notre entendement et pourtant se fait de plus en plus tangible.
Une conférence interdisciplinaire sur le changement climatique organisée par une banque centrale ? On pourrait s’en étonner. D’autres acteurs, comme les gouvernements et les banques publiques d’investissement, ont probablement plus de leviers que nous : via la fiscalité carbone, les normes environnementales, ou leur capacité d’investissement dans les technologies vertes. Soyons clairs : la finance verte ne peut pas remplacer une absence des autres politiques publiques. Pour autant, comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, les banques centrales ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Celui-ci interfère en effet fortement avec leurs deux objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière.

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Le PIB en hausse de 0,2% et l’emploi en hausse de 0,1% dans la zone euro

Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB corrigé des variations saisonnières a progressé de 0,2% dans la zone euro (ZE19) et de 0,3% dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,2% dans les deux zones. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 1,2% dans la zone euro et de 1,4% dans l’UE28 au troisième trimestre 2019, après également +1,2% et +1,4%, respectivement, au trimestre précédent. Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB des États-Unis a progressé de 0,5% par rapport au trimestre précédent (après +0,5%, également, au deuxième trimestre 2019). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a augmenté de 2,1% (après +2,3% au trimestre précédent).

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Les PME et TPE en France : une situation financière améliorée et un accès au crédit plus facile

Par rapport au milieu des années 2010, la situation économique et financière des PME-TPE françaises s’est améliorée. La plupart des ratios comptables permettant d’apprécier la santé des entreprises ont évolué de façon positive, tout en demeurant généralement à des niveaux moins favorables que dans les années d’avant-crise. Les TPE demeurent plus fragiles que les PME. L’accès au crédit n’a jamais été aussi aisé, tant pour les PME que pour les TPE. Les crédits sont particulièrement dynamiques et leur coût très bas. La relation PME/TPE-banque est plutôt satisfaisante et s’est améliorée au cours des dernières années. Toutefois, trois points doivent retenir l’attention : i) la question des délais de paiement ; ii) le renforcement des compétences financières des dirigeants de petites entreprises (point sur lequel la Banque de France a récemment engagé différentes actions) et iii) les défis majeurs à venir (comme la transformation numérique ou la prise en compte des questions environnementales).

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Tendances conjoncturelles du 2e trimestre 2019 : reprise du climat des affaires

L’Institut d’émission des départements d’Outremer (IEDOM) a publié les tendances conjoncturelles du 2e trimestre 2019 à Mayotte. Cette publication fait état de l’environnement des affaires et des évolutions conjoncturelles au cours du trimestre. Au deuxième trimestre 2019, l’environnement des affaires s’inscrit dans une trajectoire favorable.

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Mayotte en 2018 : l’IEDOM publie son rapport annuel

L’IEDOM de Mayotte a publié l’édition 2018 de son Rapport annuel. Cette monographie se décline en quatre chapitres élaborés avec le concours des partenaires publics et privés de l’île, et enrichis des informations monétaires et financières produites par l’Institut. Le premier chapitre présente les caractéristiques structurelles de Mayotte (géographie et climat, repères historiques, cadre institutionnel). Le deuxième propose un panorama de l’économie mahoraise sur la base des dernières tendances des principaux indicateurs démographiques et économiques, complétés par les politiques et finances publiques. Le troisième chapitre présente l’évolution des différents secteurs d’activité. Enfin, le dernier chapitre expose la structure et les conditions d’exercice de l’activité bancaire ainsi que les principales évolutions monétaires, fiduciaires et financières de la place.
Pour plus d’informations, consultez la publication en ligne sur le site de l’IEDOM.

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Observatoire des tarifs bancaires aux particuliers dans les DOM et la collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon (Octobre 2019)

L’IEDOM assure la mission d’observatoire public des tarifs bancaires dans les DOM et les collectivités d’outre-mer (DCOM) de la zone euro, conformément à l’article L. 711-5 du Code monétaire et financier. La collecte et le traitement des données couvrent les 36 établissements bancaires installés dans les six géographies, à partir de leurs documents publics de tarification. Le suivi porte sur les services les plus couramment utilisés par la clientèle (dits « extrait standard des tarifs ») et 3 tarifs règlementés en vigueur au 1er octobre 2019. Afin de permettre la comparaison des tarifs des DCOM de la zone euro avec ceux de la métropole, l’Observatoire reprend également les dernières données publiées par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) pour la métropole, c’est-à-dire les tarifs en vigueur au 5 janvier 2019, selon la même méthodologie que celle appliquée par l’IEDOM. L’échantillon du CCSF porte sur la moyenne des tarifs de 109 établissements de crédit métropolitains représentant 98,02 % des parts de marché des comptes de particuliers à fin 2018.
• 9 tarifs moyens DCOM de l’extrait standard sur 14 sont inférieurs ou égaux aux moyennes CCSF.
• L’essentiel des tarifs moyens relevés est stable par rapport au précédent Observatoire (avril 2019). 3 tarifs moyens de l’extrait standard enregistrent une légère baisse en valeur.
Pour plus d’informations, consultez la publication en ligne sur le site de l’IEDOM.

 Actualités économiques locales

Visite présidentielle à Mayotte

Le président de la République Française, Emmanuel Macron, était à Mayotte le mardi 22 octobre 2019, accompagné de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, du ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et du secrétaire d’Etat aux transports, Baptiste Djebarri.

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Projet gazier au Mozambique : les potentielles retombées économiques pour Mayotte

C’est l’un des plus gros investissements jamais réalisé en Afrique subsaharienne dans le secteur des hydrocarbures. Le projet d’exploitation des réserves de gaz découvertes au large des côtes du Mozambique a été officiellement lancé en juin dernier. L’investissement, évalué à 25 milliards de dollars, sera majoritairement porté par Total et Exxon, les deux opérateurs principaux. Le gaz sera pompé au fond de l’Océan indien, dans la péninsule d’Afungi, acheminé par pipeline vers la côte où il sera transformé en gaz naturel liquéfié (GNL), puis exporté par navire méthanier. L’exploitation du GNL mozambicain est prévue en 2024. L’enjeu pour Mayotte est de tirer profit de son avantage géographique, première terre à 500 km des côtes mozambicaines, afin de se positionner comme base arrière des pétroliers.

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Mayotte face aux enjeux de l’emploi et de la formation

Défi majeur du territoire, la formation professionnelle a fait l’objet d’une conférence dédiée, dans le cadre du Forum économique de Mayotte, le 13 novembre. Ce fut l’occasion de dresser un bilan des besoins pour soutenir une croissance jugée prometteuse, et positionner Mayotte dans le cadre du projet gazier du Mozambique. Les grands acteurs de la formation à Mayotte y étaient réunis (DIECCTE, Pôle Emploi, Conseil départemental, vice-rectorat et différents organismes de formation). Un chiffre, donné par Pôle emploi, résume les enjeux : la quasi-totalité des entreprises a des difficultés de recrutement et il s’agit dans 76 % des cas d’emplois qualifiés.

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Etude de l’INSEE : l’insertion sur le marché du travail à Mayotte

Dans le cadre des politiques locales de développement des entreprises, d’insertion professionnelle des publics en difficulté et de l’accompagnement au maintien et au retour à l’emploi, la Dieccte de Mayotte, la Dares et l’Insee se sont associés pour mener une analyse du marché du travail local et des difficultés rencontrées par les demandeurs d’emploi et les entreprises mahoraises.

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Etude de l’INSEE : enquête emploi Mayotte 2019 - Un taux de chômage de 30 %

Au 2e trimestre 2019, 22 500 personnes sont au chômage à Mayotte. Le taux de chômage s’élève à 30 %, comme en 2017 et en 2016. Mayotte est le département français où le taux de chômage est le plus élevé. Les jeunes, les femmes et les natifs de l’étranger demeurent les plus touchés par le chômage. Pour les natifs de Mayotte, le chômage recule par rapport à 2017. L’emploi retrouve une bonne dynamique : 3 400 sont créés depuis 2017. La fonction publique n’est plus le moteur de l’emploi, les créations sont portées par les entreprises. Aux chômeurs au sens du BIT, s’ajoutent 30 800 personnes sans emploi qui souhaitent travailler, mais ne sont pas considérés comme chômeuses.
Pour plus d’informations, consultez la publication en ligne de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

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Colloque sur l’économie sociale et solidaire à Mayotte

Le 03 octobre, s’est tenue la 2e conférence régionale de l’ESS à Mayotte. Ce champ de l’économie recouvre les entreprises organisées sous forme de coopératives, de mutuelles, d’associations ou de fondations. Leurs activités se fondent sur des principes d’utilité sociale et de solidarité, et leur fonctionnement est démocratique et participatif. A Mayotte, la CRESS (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire) assure la promotion et le développement de l’ESS sur le territoire et représente ses acteurs auprès des pouvoirs publics. Elle effectue également des missions de formation et d’accompagnement des entreprises. Elle n’existe juridiquement à Mayotte que depuis 2016 mais les pratiques de l’ESS, formelle ou informelle, structurent depuis longtemps l’économie.

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Baisse de prix des carburants en novembre

Le prix des carburants est volatil au cours des derniers mois. Après avoir baissé en septembre, repris en octobre, ils sont à nouveau en baisse en novembre. Les prix des produits pétroliers à Mayotte sont fixés en application des dispositions du code de l’énergie, notamment ses articles R. 671-23 à R. 671-37 et par un arrêté interministériel de méthode du 05 février 2014. Ainsi, les éléments d’évolution des prix des carburants et du gaz, qui tiennent compte des conditions réelles du marché, intègrent notamment la parité euro/dollar et la cotation des produits à l’importation. En application de ce dispositif de régulation des prix, un arrêté du préfet fixe le tarif des produits pétroliers pour Mayotte à partir du 1er novembre 2019.

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