La baisse de l’activité à Mayotte, mesurée par l’INSEE, en mai, s’élève à 18 %, soit pratiquement deux fois moins qu’en métropole. Néanmoins, ce chiffre doit être relativisé au vu de la structure de l’économie locale où les services non marchands, tels que l’administration, l’emploi public, pèsent deux fois plus qu’en métropole. En effet, le secteur marchand a été touché avec la même ampleur qu’en métropole, soit 35 % de baisse d’activité. La construction et l’hébergement-restauration sont les deux secteurs les plus touchés, avec une perte de 90 % de leur activité par rapport à la normale.
La Boutique de Gestion (BGE), qui a conduit une enquête auprès de 132 de ses adhérents pendant la crise, évalue à 68 % le nombre d’entreprises ayant fermé leurs portes dès le début du confinement. Au moment de l’enquête, 54 % des entreprises ont déclaré être en difficulté financière à cause du confinement. À la reprise de l’activité, il s’agit de 87 % des entreprises qui sont en réelle difficulté, détaille la BGE. Ces chiffres rejoignent ceux de l’enquête menée par la CCI au mois d’avril 2020. Sur les 621 entreprises répondantes, 62 % avaient dû fermer à cause du confinement et plus de la moitié avait subi une perte de chiffre d’affaires supérieure à 70 %.
Le secteur informel a également pâti de cette crise sanitaire. D’après un point d’étape effectué par la préfecture le 30 avril, 9 500 familles avaient obtenu des aides alimentaires, signe des difficultés rencontrées par le secteur informel face aux mesures de confinement. Ce chiffre est en nette progression par rapport au nombre habituel de ménages bénéficiaires (environ 5 500), en dehors de la période Covid, recensés par les centres communaux d’action sociale.
En réponse à la crise, les pouvoirs publics ont déployé divers dispositifs d’accompagnement et d’aide :
Au 1er juin, le fonds de solidarité, mis en place par l’État, a alimenté les comptes de 4 407 très petites entreprises (TPE), d’une aide de 1 500 euros, pour un total de 6,3 millions d’euros. Initialement créé pour une durée de 3 mois (sur ordonnance du 25 mars 2020), ce fonds de solidarité a été prolongé pour les entreprises des secteurs de l’hôtellerie, restauration, cafés, tourisme, événementiel, sport, culture et les entreprises de secteurs connexes.
Le département complète ce premier fonds par un fonds de solidarité complémentaire, à hauteur d’un million d’euros, destiné aux très petites entreprises (TPE), indépendants, micro-entrepreneurs et professions libérales avec un faible chiffre d’affaire.
Les employeurs ont largement mobilisé le dispositif de chômage partiel pour limiter au maximum les licenciements : au 28 avril, 9 900 salariés appartenant à 1 100 entreprises sont concernés à Mayotte.
Le département abonde le fonds de soutien départemental à hauteur de 10 millions d’euros. Ainsi, 3 068 dossiers ont été réceptionnés pour ce fonds dont 1 071 ont été instruits et validés.
Le département a engagé également 3 millions d’euros dans le cadre des prêts d’honneur. La totalité de l’enveloppe a déjà été engagée, et les dossiers sont en cours d’instruction.
Pour plus d’informations, consulter la publication de l’INSEE