Défi majeur du territoire, la formation professionnelle a fait l’objet d’une conférence dédiée, dans le cadre du Forum économique de Mayotte, le 13 novembre. Ce fut l’occasion de dresser un bilan des besoins pour soutenir une croissance jugée prometteuse, et positionner Mayotte dans le cadre du projet gazier du Mozambique. Les grands acteurs de la formation à Mayotte y étaient réunis (DIECCTE, Pôle Emploi, Conseil départemental, vice-rectorat et différents organismes de formation). Un chiffre, donné par Pôle emploi, résume les enjeux : la quasi-totalité des entreprises a des difficultés de recrutement et il s’agit dans 76 % des cas d’emplois qualifiés. Cette problématique résonne d’autant plus dans un territoire qui connaît une croissance économique soutenue de 7,6 % par an. Outre ce contexte économique favorable, les perspectives attrayantes du projet gazier au Mozambique éclairent les besoins en formations du département. Pour positionner Mayotte comme base arrière des pétroliers, les entreprises devront être en mesure de disposer d’une technicité adéquate aux métiers de traitement et d’acheminement des hydrocarbures, capable de concurrencer celle des grands ports de l’Afrique de l’Est. Les secteurs clés nécessaires à la mise en œuvre du plan régional de formation ont d’ores et déjà été identifiés par la DIECCTE. L’enjeu est double : connaître les besoins en main-d’œuvre des entreprises et concrétiser l’engagement politique du département. L’île dispose de 80 organismes de formation certifiés et 23 millions d’euros d’investissement sont prévus dans ce secteur, en plus des 47 millions du Pacte ultramarin d’investissement dans les compétences.
Le CREFOP (le Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle) est un outil d’action qui pourrait concrétiser la volonté politique départementale. Mise en place l’année dernière, cette instance joue un rôle de coordination des actions entre l’Etat, le département, le vice-rectorat, les syndicats patronaux et les salariés.