En partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (CESEM), l’Insee a réalisé une étude de projection démographique en fonction de l’évolution des migrations. Cette étude prévoit que Mayotte serait peuplée de 440 000 à 760 000 habitants à l’horizon 2050. La croissance de la population serait alimentée en grande partie par la natalité. Et, elle serait plus ou moins importante selon les différentes hypothèses sur les migrations, les femmes natives de l’étranger résidant à Mayotte ayant une fécondité bien plus élevée que les femmes natives de Mayotte.
L’étude retient trois hypothèses d’évolution des migrations entre 2017 et 2050, un excédent migratoire, un solde migratoire nul ou un déficit migratoire, qui définissent trois scénarios de projections démographiques différents.

Si les flux migratoires observés entre 2012 et 2017 se maintenaient jusqu’en 2050, la population de Mayotte passerait de 256 500 habitants en 2017 à 760 000 habitants en 2050, soit environ 3 fois plus. Dans cette hypothèse, la dernière tendance observée avec une arrivée massive de comoriennes âgées de 15 à 34 ans se maintiendrait. Il y aurait alors 28 0000 naissances par an à Mayotte et la densité de population serait de 2 000 habitants/km², soit la densité de population actuelle de Petite-Terre.

Si le solde migratoire était nul, avec un nombre d’arrivées depuis l’étranger en baisse jusqu’à atteindre celui des départs, la population mahoraise atteindrait 530 000 habitants en 2050, soit deux fois plus qu’en 2017. La croissance démographique annuelle diminuerait progressivement jusqu’à atteindre 2 % en 2050.

Enfin, si le solde migratoire diminuait, le taux de croissance de la population baisserait comme pendant la période 2007-2012, et le nombre d’habitants serait alors de 440 000 en 2050, soit 1,7 fois plus qu’en 2017. Le rythme de la croissance de la population resterait néanmoins plus important que la moyenne nationale, mais le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants augmenterait plus faiblement que dans les scénarios précédents.

Dans ce dernier cas, la population mahoraise vieillirait, car la natalité diminuerait et l’espérance de vie progresserait sensiblement. Ainsi, en 2050, la part de personnes de 60 ans ou plus serait trois fois plus élevée qu’en 2017 (14 % contre 4 %), et la part des moins de 20 ans se réduirait nettement (de 54 % à 39 %).

Pour plus d’informations, consulter la publication de l’INSEE.