Bien avant le démarrage de la crise sanitaire, l’année 2020 débutait avec des anticipations pessimistes des acteurs économiques. Ces derniers évoquaient déjà des difficultés à se projeter sur le moyen-long terme, compte tenu de la concrétisation lente et tardive des projets publics attendus pour générer de l’activité. La crise sanitaire et le confinement imposé en mars ont amplifié les difficultés, engendrant des conséquences économiques importantes. Ces perturbations ont provoqué une profonde crise de trésorerie pour les entreprises. Les dispositifs d’accompagnement et les mesures de soutien, concomitants à la fin du confinement fin juin, ont permis à l’économie de Mayotte de s’inscrire sur une courte durée dans une dynamique de reprise. Ainsi, l’Indicateur du climat des affaires (ICA), en recul en début d’année, est favorablement positionné au deuxième trimestre, avant un léger repli sur les deux derniers trimestres. La reprise de l’activité s’est appuyée sur une consommation des ménages qui demeure solide, mais a également profité d’un climat social et sanitaire plus apaisé. Toutefois, en fin d’année, les chefs d’entreprise ont fait preuve de prudence, revoyant leurs prévisions à la baisse, notamment en termes d’activité, en raison d’un manque de visibilité sur les mois à venir.

Dans un contexte de réduction des prix au second semestre, qui mettait fin à une tendance inflationniste depuis le début de 2019, le commerce extérieur enregistre une hausse sensible des importations, portée par tous les types de biens, tant ceux des ménages que ceux des entreprises. L’accès difficile aux services de Pôle emploi pendant la crise sanitaire se traduit par une baisse artificielle de la demande d’emploi. L’activité globale s’est dégradée au dernier trimestre, notamment pour le commerce, qui avait pourtant enregistré de bons résultats au cours des six précédents mois. À l’inverse, les services marchands et le BTP enregistrent une amélioration ; leur niveau d’activité se redresse à la fin de l’année. Enfin, le dynamisme de l’activité bancaire entrevu au cours des dernières années se maintient : la collecte d’épargne se renforce et le soutien du système bancaire au financement de l’économie poursuit sa progression d’année en année.