L’année 2022 marque un tournant pour l’économie de Saint-Martin, qui enregistre une nette reprise après deux années difficiles liées à la pandémie mondiale de Covid-19. Avec l’assouplissement des restrictions sanitaires, l’activité économique de Saint-Martin renoue en effet avec la croissance.
Le secteur du tourisme, pilier de l’économie saint-martinoise, a été durement touché par deux événements successifs majeurs : le passage de l’ouragan Irma en septembre 2017, puis la crise sanitaire de 2020-2021. Après avoir atteint un niveau historiquement bas en 2020, la fréquentation touristique connaît une reprise spectaculaire en 2022, avec une augmentation de 145 % sur un an. Cette renaissance du tourisme est cependant confrontée à un défi majeur : l’insuffisance de structures d’accueil de qualité, certaines en place portant encore les stigmates d’Irma. L’investissement dans la modernisation et le renforcement de ses infrastructures touristiques constitue ainsi une condition indispensable pour assurer une croissance durable de la partie française de Saint-Martin.
Autre secteur clé de l’économie, le BTP a vu son activité tirée par les travaux de reconstruction post-Irma dont les effets commencent à s’estomper. Toutefois, le dynamisme de la promotion immobilière, stimulé par l’intérêt croissant des investisseurs extérieurs (en particulier de Saint-Barthélemy) et soutenu par les financements du secteur bancaire local, prend aujourd’hui le relais et se traduit par une augmentation de 10 % des effectifs salariés du secteur. Cet élan ne pourra cependant être maintenu qu’en investissant dans la formation d’une main-d’œuvre qualifiée.
Enfin, le secteur des transports, aérien comme maritime, montre également des signaux de reprise encourageants, malgré un nombre de visiteurs qui reste en deçà des niveaux de 2019. Il est confronté cependant à la concurrence de la partie néerlandaise de l’île, dont les infrastructures tant portuaires qu’aéroportuaires constituent des facteurs d’attractivité naturels, en raison d’une capacité d’accueil nettement supérieure. Là encore, Saint-Martin doit poursuivre ses investissements pour constituer une destination de choix, visant un tourisme alternatif, s’appuyant notamment sur l’authenticité et la « French touch ».
Dans ce contexte, grâce à son expertise économique et financière, l’IEDOM contribue notamment à éclairer les prises de décision stratégiques, en publiant des données qu’il collecte auprès de nombreuses sources des deux côtés de l’île, dont la banque centrale de Sint-Maarten et bientôt, le nouvel Institut territorial de statistiques et d’études économiques de Saint-Martin. En développant progressivement ses activités à Saint-Martin, tels que la collecte des bilans d’entreprises, l’échange de billets en euros endommagés, les actions d’éducation budgétaire et financière auprès des élèves, ou encore l’accueil des particuliers dans son Bureau d’Accueil et d’Information (BAI) de Marigot (consultation des fichiers Banque de France, dépôt d’un dossier de surendettement), l’IEDOM étend progressivement son offre de services au bénéfice des différents acteurs économiques de l’île.