La lettre de l'Institut d'émission
N°167 - Janvier 2020

 

 La voix des Banques centrales

Monnaie digitale de banque centrale et paiements innovants

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé à Paris le 4 décembre 2019

Mesdames, Messieurs,

Si l’on peut reconnaitre une grande qualité aux journées organisées par l’ACPR, c’est le sens du timing : elles interviennent toujours au cœur de débats animés. C’est encore le cas aujourd’hui avec la question de l’assurance-vie face aux taux bas. Je veux en introduction rejoindre et résumer les propos de B. Delas ce matin : les assureurs français sont solides et ont donc la capacité de conduire la double adaptation nécessaire. Tout d’abord, les taux servis sur l’assurance-vie doivent baisser cette année, par rapport aux 1,8 % en moyenne de l’an dernier. Et ensuite, les assureurs doivent, tout en restant très attentifs à la qualité du conseil, activement réorienter et diversifier leur offre aux épargnants. Si en complément – et en complément seulement – il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l’assurance vie, nous sommes prêts à les soutenir.
J’en viens maintenant au sujet de cet après-midi dédié à l’innovation. Vous me permettrez à la fois de restreindre le champ et de l’élargir : limitation aux paiements où les innovations ont été particulièrement foisonnantes ces dernières années. Et élargissement au-delà du seul domaine de l’ACPR et du superviseur : je parlerai aussi comme banquier central, y compris de la monnaie digitale de banque centrale (MDBC). La révolution numérique, portée par de nouveaux acteurs, est riche de progrès dont nous bénéficions chaque jour ; mais cette révolution pose également des questions importantes sur l’intermédiation bancaire, voire sur notre souveraineté monétaire. Je vous propose aujourd’hui de regarder en face ces questionnements (I), et d’y répondre en rappelant les deux arc-boutants de notre stratégie : garantir la confiance et soutenir l’innovation (II).

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Changer d’ère : réchauffement climatique et finance

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé lors de la conférence « Changer d’ère : réchauffement climatique et finance » à Paris, le 13 décembre 2019.

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,
Merci à tous pour votre présence et bienvenue dans notre bel auditorium. Je suis partagé entre la satisfaction et la préoccupation. Satisfaction car je suis très heureux que nous ayons pu monter le programme si riche et original de cette conférence transdisciplinaire sur le climat : je remercie en particulier Nicolas Hulot de sa présence. Préoccupation car, nous le savons tous, le sujet est grave. Pour reprendre le titre d’un ouvrage récent de l’économiste Christian de Perthuis, « le tic-tac de l’horloge climatique » résonne à nos oreilles et le temps presse. Ursula von der Leyen a présenté cette semaine même le « Green New Deal » de la nouvelle Commission européenne.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement publié fin novembre , est venu nous le rappeler : notre planète s’inscrit hélas aujourd’hui sur une trajectoire de réchauffement de +3°C à +5°C d’ici 2100. Cette menace climatique teste les limites de notre entendement et pourtant se fait de plus en plus tangible.
Une conférence interdisciplinaire sur le changement climatique organisée par une banque centrale ? On pourrait s’en étonner. D’autres acteurs, comme les gouvernements et les banques publiques d’investissement, ont probablement plus de leviers que nous : via la fiscalité carbone, les normes environnementales, ou leur capacité d’investissement dans les technologies vertes. Soyons clairs : la finance verte ne peut pas remplacer une absence des autres politiques publiques. Pour autant, comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, les banques centrales ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Celui-ci interfère en effet fortement avec leurs deux objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière.

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Le PIB en hausse de 0,2% et l’emploi en hausse de 0,1% dans la zone euro

Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB corrigé des variations saisonnières a progressé de 0,2% dans la zone euro (ZE19) et de 0,3% dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,2% dans les deux zones. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 1,2% dans la zone euro et de 1,4% dans l’UE28 au troisième trimestre 2019, après également +1,2% et +1,4%, respectivement, au trimestre précédent. Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB des États-Unis a progressé de 0,5% par rapport au trimestre précédent (après +0,5%, également, au deuxième trimestre 2019). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a augmenté de 2,1% (après +2,3% au trimestre précédent).

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Les PME et TPE en France : une situation financière améliorée et un accès au crédit plus facile

Par rapport au milieu des années 2010, la situation économique et financière des PME-TPE françaises s’est améliorée. La plupart des ratios comptables permettant d’apprécier la santé des entreprises ont évolué de façon positive, tout en demeurant généralement à des niveaux moins favorables que dans les années d’avant-crise. Les TPE demeurent plus fragiles que les PME. L’accès au crédit n’a jamais été aussi aisé, tant pour les PME que pour les TPE. Les crédits sont particulièrement dynamiques et leur coût très bas. La relation PME/TPE-banque est plutôt satisfaisante et s’est améliorée au cours des dernières années. Toutefois, trois points doivent retenir l’attention : i) la question des délais de paiement ; ii) le renforcement des compétences financières des dirigeants de petites entreprises (point sur lequel la Banque de France a récemment engagé différentes actions) et iii) les défis majeurs à venir (comme la transformation numérique ou la prise en compte des questions environnementales).

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Publication du Financement bancaire de l’économie de Saint-Pierre-et-Miquelon en 2018

L’IEDOM a publié en novembre 2019 la deuxième édition de sa note portant sur le financement bancaire de l’économie à Saint-Pierre-et-Miquelon à l’arrêté du 31 décembre 2018. Cette note vise à valoriser les données financières et monétaires de l’IEDOM en les croisant avec des indicateurs macroéconomiques et sectoriels. L’analyse met en avant que le financement de l’économie de l’archipel est entouré d’incertitudes.

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Publication des Tendances conjoncturelles du 3e trimestre 2019

En décembre 2019, l’IEDOM a publié les Tendances conjoncturelles au 3e trimestre 2019 à Saint-Pierre-et-Miquelon. Cette note analyse l’évolution de la conjoncture économique de l’archipel et conclut que la dynamique vigoureuse se poursuit et que l’économie montre des signes encourageants.

Cette note se complète d’annexes statistiques, une compilation de données à destination du grand public, disponibles ici.

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Publication du Panorama 2018 de l’économie de Saint-Pierre-et-Miquelon

Début janvier 2020, l’IEDOM a publié le Panorama de l’économie de Saint-Pierre-et-Miquelon en 2018. Cette note, publiée tous les 2 ans, analyse l’économie de l’archipel de manière structurelle sur un horizon de long terme. L’analyse montre que l’archipel demeure une économie de consommation dépendante du secteur public et de l’extérieur. L’analyse examine notamment la précarité des ménages, l’inflation ou encore l’emploi et monopolise de nouveaux indicateurs.

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 Actualités économiques locales

L’ADIE réfléchit à s’implanter à Saint-Pierre-et-Miquelon

Des représentants de l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique), Mme Marine Vialia (Directrice adjointe régionale de l’ADIE Antilles-Guyane) et M Stéphane Guibert (Directeur territorial adjoint de l’ADIE de Poitiers), sont venus à Saint-Pierre-et-Miquelon en novembre 2019 dans le cadre d’une mission de prospection. L’association réfléchit à développer une présence locale pour permettre aux personnes n’ayant pas accès au crédit bancaire de bénéficier de financement sous forme de microcrédits et de lancer des activités entrepreneuriales. Pour rappel, la place bancaire de l’archipel se caractérise par un nombre restreint d’établissements et peu de concurrence. Cette arrivée pourrait stimuler le marché bancaire local, même si l’ADIE n’a pas vocation à entrer en concurrence directe avec les banques locales. Saint-Pierre-et-Miquelon est le seul territoire d’outre-mer où l’ADIE n’a pas d’implantation.

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La nouvelle présidente de l’OPMR en visite sur l’archipel

La nouvelle présidente de l’OPMR (Observatoire des prix des marges et des revenus), Mme Laurence Mouysset, est venue en visite sur l’archipel la semaine du 9 décembre 2019. Elle est en fonction depuis le 3 juin 2019 par un arrêté du premier président de la Cour des comptes, M Didier Migaud. Cette visite a été l’occasion d’affirmer son engagement et sa détermination dans sa nouvelle fonction.

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Les scientifiques inquiets face à la surexploitation du concombre de mer

Trente ans après le moratoire sur la morue qui a engendré un arrêt brutal de l’activité halieutique et économique de l’archipel, la concentration de la pêche sur une nouvelle espèce, le concombre de mer, inquiète les scientifiques. Cette espèce est peu connue des scientifiques et est très demandée par les pays asiatiques. En 2019, trois espèces de concombre de mer ont été inscrites sur la liste des espèces menacées d’extinction par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages).

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 Actualités économiques régionales

Stabilisation du taux directeur canadien et baisse du taux directeur américain

Le 4 décembre 2019, la Banque du Canada (BoC) a annoncé qu’elle maintenait son taux cible à 1,75 %. Le principal taux canadien demeure inchangé depuis octobre 2018, dernière hausse enregistrée. Le 30 octobre 2019, la Réserve Fédérale américaine (Fed) a décidé d’abaisser de nouveau son taux directeur dans la fourchette 1,50 % à 1,75 %.

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Ralentissement de la croissance canadienne au 3e trimestre 2019

Le Produit Intérieur Brut (PIB) canadien ralentit au 3e trimestre 2019 avec une croissance de 0,3 % après 0,9 % au trimestre précédent.

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La monnaie unique s’apprécie au quatrième trimestre 2019

Après trois trimestres consécutifs de baisse, le taux de change EUR/CAD s’inscrit en hausse sur trois mois au quatrième trimestre 2019 (+1,2 % après -3,1 % au 3e trimestre, -0,7 % au 2e trimestre et -3,9 % au 1er trimestre 2019). La monnaie unique s’échangeait au 31 décembre 2019 à 1,4598 dollars canadiens. À l’inverse, en glissement annuel, le taux de change se déprécie (-6,5 % au 4e trimestre 2019) pour le 4e trimestre consécutif (-4,2 % au 3e trimestre,-3,6 % au 2e trimestre et -5,6 % au 1er trimestre 2019).

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