Le 9 janvier 2018, la Banque du Canada (BoC) a décidé de maintenir son taux cible à 1,75 % après trois hausses en 2018 (+0,25 % en octobre, +0,25 % en juillet et +0,25 % en janvier). En décembre 2018, la Réserve Fédéral américaine (Fed) a relevé une quatrième fois son taux directeur de 0,25 point pour le situer dans la fourchette 2,25 % à 2,50 %.

Lors de son allocution du 19 décembre 2018, le Gouverneur de la BoC explique le maintien des taux directeurs par le constat d’une modération de l’économie mondiale. L’économie américaine croît beaucoup plus vite que la production potentielle en raison des mesures de relance budgétaire. L’économie chinoise est en cours de transition vers un taux de croissance plus viable. Les effets néfastes de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine commencent à se faire ressentir.

Cette modération de l’économie concerne aussi le Canada dont la croissance devrait ralentir en 2018 (2 % contre 3 % en 2017). L’économie tourne ainsi au maximum de sa capacité et l’inflation se situe à la cible. Les créations d’emplois demeurent solides et le marché du travail est dynamique, cependant la croissance des salaires est médiocre. L’économie est impactée par l’ajustement à la baisse des prix du pétrole qui ralentit la création d’emploi et la croissance des salaires et qui devrait se traduire par une réduction du PIB de 0,5 % à l’horizon 2020. Le marché canadien du logement met plus de temps que prévu à se stabiliser. A la vue de tous ces éléments, la BoC ramène ses prévisions de croissance de 2,1 % à 1,7 % en 2019. Tout en rappelant les incertitudes autour de l’impact de la guerre commerciale, le Gouverneur a précisé que la cible d’inflation devrait être respectée en 2019.

Face à la solidité du marché du travail et de la croissance économique et pour respecter son objectif d’inflation, la Fed a augmenté une dernière fois ses taux directeurs pour l’année 2018. Elle confirme ainsi sa volonté d’une normalisation de la politique monétaire, et ce malgré les menaces du président D. Trump.

Sources : Banque du Canada, Federal Reserve