La crise du coronavirus, bien qu’elle ait relativement épargné le territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon jusqu’à la fin 2021, a cependant eu un impact sur les habitudes de paiement de ses habitants. Si la population de l’archipel montre une préférence marquée pour les espèces (émission nette cumulée de billets par habitant de 4 879 euros contre 2 576 euros en France hexagonale en 2020), la demande de billets, matérialisée par les flux de billets au guichet de l’IEDOM, progresse sur un rythme ralenti depuis plusieurs années. En parallèle, le recours à la carte bancaire augmente depuis une dizaine d’années. Le développement régulier de ce moyen de paiement (paiement sans contact, paiement mobile), l’appétence pour les nouvelles technologies, l’élargissement de l’offre de consommation permise par l’achat en ligne – facteur d’autant plus important sur un territoire isolé – ou encore la confiance accrue grâce au renforcement de la sécurité des paiements sont autant de facteurs contribuant à l’expansion de l’usage de la carte bancaire.

L’année 2020 a ainsi été marquée par une forte baisse du recours aux espèces avec une chute des retraits de billets de -23,2 %. Si la baisse de la consommation induite par le confinement a contribué à cette évolution, elle tient également à l’augmentation de l’usage de la carte bancaire, plébiscité par les autorités sanitaires afin de limiter les contacts. Avec la crise, la carte bancaire s’est révélée comme un moyen de paiement plus sûr, mais également plus facile pour régler ses achats du quotidien grâce au relèvement du plafond de paiement sans contact à 50 euros. Une hausse concomitante du nombre et montant des transactions sur les terminaux de paiement des commerçants est enregistrée, de respectivement +8,5 % et +9,8 % en 2020.