Page 103 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 mieux valorisé que le sucre en vrac. En parallèle, la filière porte un projet de sucre bio. Mis à l’étude par un partenariat entre la sucrerie Gardel, les sociétés d'intérêt collectif agricoles (SICA) cannières et le Centre technique de la canne à sucre (CTCS), le projet vise une production effective à partir de 2023. Les acteurs de la filière souhaitent atteindre un rythme de croisière de 5 000 tonnes de sucre « bio » par an avec 1 500 hectares de plantations certifiés d’ici 2027.
En parallèle, la fiscalité dérogatoire appliquée aux rhums vendus dans les DOM devrait s’éteindre progressivement. Un réalignement progressif du taux de vignette de Sécurité sociale1 sur celui des autres spiritueux a été entamé début 2020. Une période de convergence de six ans est prévue.
Enfin, la campagne sucrière de 2022 a, pour sa part, démarré avec un mois de retard sur le calendrier initial en raison d’un conflit qui a opposé les acteurs de la profession suite à une demande de relèvement de leurs tarifs par les opérateurs de coupe et de transport. En effet, face à l’augmentation du prix des carburants, ces derniers ont réclamé une hausse tarifaire de 3,60 € (ramené à 3,45 € en déduisant la baisse de 15 centimes par litre de carburant appliquée par l’Etat au 1er avril 2022) par tonne alors que les planteurs devaient eux-mêmes faire face à d’importants surcoûts de production (prix des engrais et des intrants...). Un accord a été conclu entre les acteurs, le 23 mars 2022, sur la base d’une revalorisation de la prestation des opérateurs de coupe à hauteur de 3 €, prise en charge par la Région, l’usinier et les planteurs.
Coupe mécanique de la canne à sucre sur les hauteurs de Capesterre-Belle-Eau (Distillerie de rhums agricoles Bologne) © Aurélien BRUSINI
Le 1er avril 2023, une nouvelle convention (2023 à 2028) fixant le prix d'achat de la canne en Guadeloupe a été signée entre les représentants de l'État, de la Région, du Département et les acteurs de la filière sucrière. Elle donne lieu à la revalorisation de la prime de bagasse jusqu’à 3 euros la tonne, et la garantie d'un prix d’achat de la canne aux planteurs en hausse de plus de 30%. Au final, les soutiens directs de l'Etat et de l'Europe s'élèveront annuellement à 55,6 millions d''euros, dont 27 millions pour les planteurs et 28,6 millions pour les industriels.
  1 Il s’agit d’une cotisation prévue par le code de la Sécurité sociale en raison du risque sanitaire lié à ces produits.
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