Page 20 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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probablement permis aux consommateurs d’absorber la hausse des prix ou a été réalloué en partie sur des placements plus rémunérateurs.
Avec 5 milliards d’euros d’actifs, les ménages sont les premiers déposants. La croissance de leurs dépôts ralentit (+2,1 % en 2022 contre +5,3 % en 2021) et plus particulièrement les dépôts à vue (+3,8 % en 2022 contre +7,0 % en 2021). Les avoirs des entreprises reculent légèrement (-0,2 % en 2022 contre +1,4 % en 2021), pour atteindre 2,6 milliards d’euros. Pour certains, les PGE ont permis de constituer des réserves de trésorerie de précaution, qui leur permet de faire face à la hausse des prix des intrants de 2022. Ainsi, les dépôts à vue totaux des entreprises diminuent (-2,1 % en 2022 contre +3,9 % en 2021).
Les actifs financiers des autres agents s’établissent à 551,9 millions d’euros (+3,9 % en 2022 après +17,1 % en 2021).
Des perspectives en demi-teinte pour 2023
Malgré la hausse significative du prix des billets d’avion, la destination Guadeloupe est plébiscitée par les Français de l’Hexagone et l’escale connaît un franc succès depuis la reprise des croisières en 2022. De surcroît, les retombées de la Route du Rhum en novembre 2022 devraient se prolonger durant les 2 saisons à venir à minima. Tirée par une activité touristique qui devrait retrouver ses niveaux d’avant crise-Covid, l’année 2023 s’annonce prometteuse. Interrogés par l’IEDOM dans le cadre de son enquête trimestrielle de conjoncture, les chefs d’entreprise entrevoient ainsi une activité en hausse au 1er trimestre et envisagent de recruter pour y répondre.
Encore élevée en début d’année, l’inflation devrait commencer à refluer à compter du second semestre, favorisant ainsi la consommation des ménages. La reprise post-Covid observée en 2022 devrait ainsi se poursuivre. Dans ce contexte plutôt favorable, les incertitudes — géopolitiques, économiques... – pèsent encore. La baisse de l’ICA en fin d’année tout comme le nombre record de dossiers de surendettement déposés ces derniers mois ou encore les premières difficultés de remboursement de PGE signalées par les banques, incitent à l’optimisme mesuré.
Début 2023, certains signaux d’alerte sont visibles via l’activité bancaire. Si l’encours des crédits à la consommation reste bien orienté, signe du maintien de la consommation des ménages, le financement de l’immobilier pâtit de la conjoncture économique. Un ralentissement des crédits à l’habitat s’observe du fait de la remontée des taux et de la hausse des coûts de construction. En parallèle, la sinistralité des entreprises reste maîtrisée. Toutefois, les établissements financiers de la place bancaire guadeloupéenne font part d’un nombre croissant d’entreprises rencontrant des difficultés de trésorerie.
De plus, si les chefs d’entreprise interrogés par l’IEDOM affichent leurs intentions de renforcer leurs investissements, cet effort devra également concerner les grandes infrastructures du territoire. Avec les grands changements annoncés dans les lignes maritimes internationales ou encore la concurrence touristique exercée par les îles voisines, le port et l’aéroport devront ainsi engager — à court terme — de très lourds investissements, s’ils veulent « rester dans la course ».
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