Page 38 - Rapport annuel économique 2022 - Guadeloupe
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 En Guadeloupe, la population féminine âgée de 20 à 39 ans, période où les femmes sont le plus souvent en âge de procréer, est en diminution depuis 2000. Entre 2011 et 2021, le nombre de femmes de cette tranche d’âge passe de 50 400 à 40 000. Ce déficit de jeunes femmes impacte directement le renouvellement des générations. De plus, la fécondité s’affaiblit : le nombre moyen d’enfants par femme baisse, passant de 2,3 en 2020 à 2,1 en 2021. Cet indicateur conjoncturel de fécondité de la région en 2021 se situe au niveau du seuil minimum de renouvellement des générations (estimé à 2,1 dans les pays développés), alors qu’il le dépassait en 2020. Il demeure toutefois supérieur à celui de la France hexagonale (1,8).
Par ailleurs, en 2021, 3 461 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en Guadeloupe, soit 270 de plus qu’en 2020. En hausse de 10 points entre 2016 et 2021, la Guadeloupe est ainsi la région française avec le taux de recours à l’IVG le plus élevé.
Principaux indicateurs démographiques
Nombre de naissances (a)
Nombre de décès (b)
Accroissement naturel ou solde naturel (c = a – b) Solde migratoire (d)
Variation totale de la population (c + d)
Nombre moyen d'enfants par femme
Espérance de vie à la naissance des hommes* Espérance de vie à la naissance des femmes* Source : Estimation de la population, État civil, Insee.
2014
5 001 3 290 1 711 -3 907 -2 196 2,19 76,0 83,3
2015
4 714 2 906 1 808 -3 786 -1 978 2,10 77,1 84,9
2016
4 653 3 227 1 426 -3 798 -2 372 2,12 77,0 84,1
2017
4 126 3 121 1 005 -3 941 -2 936 1,74 77,0 84,1
2018
4 249 3 258 991 -4 994 -4 003 2,04 76,7 84,8
2019 2020
2021
4 345 4 589 -244 -2 886 -3 130 2,10 72,9 79,9
Var. 21/20
-7,1%
22,6% -126,1% -42,3% -23,0% 0 -4,1 ans -3,7 ans
 En parallèle, le rythme des décès en Guadeloupe s’accélère depuis 2017 pour atteindre un pic en 2021, avec 4 589 personnes décédées soit 847 décès de plus que l’année précédente (+22,6 % sur un an). Si cette hausse significative s’explique en partie par le vieillissement de la population, elle est surtout imputable à la pandémie de Covid-19 qui a entraîné une surmortalité, notamment au cours des mois d’août et septembre 2021. Une large proportion des décès supplémentaires suivent l’évolution des cas positifs à la Covid-19, illustrant la quatrième vague meurtrière qu’a connue le territoire au deuxième semestre 2021.
En conséquence, l’augmentation du nombre de décès combinée à la baisse du nombre de naissances, engendre un solde naturel négatif en 2021 (-244). Pour la première fois en Guadeloupe, le nombre de décès dépasse celui des naissances cette année-là.
Une baisse démographique qui concerne quasiment toutes les communes
Les communes de Petit-Bourg et Lamentin bénéficient de la proximité de la zone industrielle de Jarry, poumon économique de la Guadeloupe. Entre 2014 et 2020, la population du Lamentin croît de 1,8 % par an en moyenne alors qu'elle stagnait entre 2009 et 2014.
A contrario, les autres communes de l'archipel guadeloupéen connaissent un repli ou une stagnation démographique. La plus importante d'entre elles en nombre d'habitants, Les Abymes, perd 3 100 habitants entre 2014 et 2020 (-0,9 % par an en moyenne). La population de Saint-François est également en forte décroissance sur cette période (-2 300 habitants, soit -2,8 %). À Pointe-à-Pitre et à Sainte-Rose, la population diminue au même rythme (-1,9 %). La ville de Basse-Terre continue de perdre des habitants (-1,4 %). En parallèle, les populations des communes de Saint-Louis, Goyave, Le Moule et Baie-Mahault se stabilisent entre 2014 et 2020.
4 601 3 469 1 132 -5 051 -3 919 2,10 77,6 84,2
4 678 3 742 936 -5 000 -4 064 2,33 77,0 83,6
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