Page 94 - Rapport économique 2022 - La Réunion
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2022, par nécessité de compensation de la mauvaise récolte, il dépasse largement son ancien prix de référence (404 euros la tonne) en s’établissant à 624 euros.
2.2. LE RHUM
Des exportations en hausse en 2022
La production de rhum à La Réunion est en grande majorité du rhum traditionnel, obtenu à partir de la transformation de la mélasse de canne à sucre, et du rhum léger entrant dans la fabrication de nombreux spiritueux à base de rhum. En 2022, la production atteint respectivement 75 033 hectolitres d’alcool pur (HAP) et 48 356 HAP. Soit une baisse totale de 6,5 % par rapport à 2019. La production de rhum agricole, obtenue par la distillation du jus de canne, représente l’équivalent de 397 HAP. Cette production a presque été divisée par deux par rapport à 2019.
Ce ralentissement de la production tire son origine de la raréfaction d’une matière première : la mélasse, liquide épais issu de la production de sucre de canne. Les producteurs privilégient donc la fabrication de rhum traditionnel qui se vend plus cher que les rhums légers. Des alternatives de confection ne sont pas envisageables du fait de l’unicité de fournisseur de mélasse et des prix élevés à l’importation de ce produit.
En 2022, les exportations de rhum s’élèvent à 22,6 millions d’euros en valeur, ce qui représente une nette amélioration par rapport à 2021 (+8,3 %).
3. La grande pêche industrielle33
La pêche dans les eaux subantarctiques concerne principalement la légine, mais également la langouste, le poisson des glaces, le cabot, la rouffe antarctique, et d’autres espèces non soumises à des quotas (raie et grenadier). Les totaux admissibles de capture (TAC) sont établis chaque année par la préfecture des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sur avis du Muséum national d’histoire naturelle afin d’assurer la conservation des espèces à long terme et l’utilisation optimale des ressources halieutiques dans la zone économique exclusive de Kerguelen et de Crozet.
À compter de 2019, les TAC sont déterminés pour trois ans tandis que la répartition des quotas entre armateurs est mise à jour annuellement. Les techniques de pêche ont été améliorées afin de réduire les captures accessoires et les prises de juvéniles, de limiter la mortalité aviaire (les mesures préventives ont quasiment supprimé les captures accidentelles d’oiseaux marins). Les investissements des armateurs sur les navires ont notamment augmenté avec le développement des équipements et des techniques.
En 2019, selon l’Insee, la pêche représente 550 emplois directs à La Réunion et une valeur ajoutée de 66,4 millions d’euros. Ces chiffres sont en baisse par rapport à 2016 où 590 emplois existaient pour une valeur ajoutée de 88,4 millions d’euros.
La légine, surnommée « l’or blanc », possède une forte valeur ajoutée et un prix au kilo qui est l’un des plus élevés sur le marché international. Entre 2015 et 2019, sa pêche faisait l’objet d’un plan de gestion sur trois ans. Cependant, selon le Contrôle général économique et financier, cette gestion a été considérée comme insuffisante : elle ne permet pas aux armateurs d’avoir une vision de long terme et de fait, d’entreprendre de lourds investissements pour renouveler leurs
33 cf IEDOM, note thématique n° 682, « Portrait des TAAF : les Terres australes et antarctiques françaises, un acteur de l’économie bleue au cœur de l’océan Indien »
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