Page 117 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
P. 117

La Martinique dispose de 27 usines de production d’eau potable1. Cette eau est analysée plusieurs fois par an, par l’exploitant ou par l’Agence régionale de santé (ARS). Les contrôles se font tout au long de la chaîne de production d’eau potable : au point de captage, à la station de traitement, au niveau des réseaux de distribution, etc. L'ARS réalise près de 1 300 contrôles annuels pour plus de 100 000 paramètres mesurés mettant en exergue des disparités géographiques: les taux de conformité (fixés à 0,1 microgramme de pesticides par litre) relevés dans le sud de l’île sont maximaux tandis que l’eau potable distribuée dans le nord de l’île est de qualité moindre, bien que jugée complètement satisfaisante. Enjeux liés à la gestion de la ressource Malgré son abondance (2 milliards de m3 par an), la qualité hétérogène des sources et la saisonnalité pluviométrique constituent de fortes contraintes. En période sèche, de décembre à avril, les ressources ne permettent pas de répondre au besoin journalier de la Martinique (140 000 m3/jour)2. De plus, le nord de l’île reçoit les précipitations les plus abondantes, pouvant atteindre jusqu’à 7 000 mm d’eau par an, alors que, dans le sud, la pluviométrie atteint au maximum 2 000 mm. L’enjeu consiste donc à gérer au mieux ce manque d’eau pour permettre à toute la population de disposer de la ressource, tout en veillant à ne pas l’épuiser, et à recourir aux sources d’eau les moins polluées. Afin de combler en partie ce déséquilibre hydraulique, le SDAGE préconise trois orientations: l’amélioration du rendement des réseaux de distribution, l’exploitation de nappes souterraines et un meilleur stockage de la ressource. En Martinique, le rendement des réseaux est faible, compris entre 56,4 % et 81,1 % selon les EPCI pour une moyenne nationale de 80 %. En 2020, sur 42,6 millions de m3 d’eau potable prélevés, seuls 37,9 millions de litres étaient comptabilisés en sortie des usines d'eau potable avant la distribution et 20,3 millions de m3 étaient facturés à la consommation, soit une perte de près de 47,7 %. L’indice linéaire de perte (ILP) permet de mesurer la perte dans les réseaux en m3 d’eau par jour et par kilomètre de canalisations. En 2021, l’ILP s’établissait à 10,7 en moyenne (5,5 pour l’Espace Sud, 23 pour la CACEM et 7,5 pour le Cap Nord). Au niveau national, l’ILP moyen était de 4,5 m3 en 2013. 2.3 LES POSTES DE CONSOMMATION L’eau potable En 2020, la Martinique compte 186 419 abonnés au service public d’eau potable. La consommation moyenne en eau pour les usages domestiques familiaux diminue pour s’établir à 151 litres par jour et par habitant (l/j/hab), contre 158 litres en 2019. Il existe toujours de fortes disparités de consommation (244 l/j/hab pour Le Carbet, 70 l/j/hab pour Le Lorrain) mais la tendance à la baisse de la consommation est observée depuis 10 ans se confirme. Circuit de l’eau potable (moyennes calculées sur la période 2013 -2017) 1 Ne pas confondre avec les stations d’assainissement de l’eau. 2 Elles peuvent tomber à 40 000 m3 par jour en saison sèche, entraînant un déficit de 100 000 m3 par jour.    117 


































































































   115   116   117   118   119