Page 119 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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3. LA GESTION DES DÉCHETS 3.1 LES ENJEUX DE LA GESTION DES DÉCHETS En contexte insulaire, la gestion des déchets représente un enjeu fort. Le stockage doit rester une solution de dernier recours. La réduction de la source des déchets doit permettre le basculement vers l’économie circulaire. Le développement de l’économie circulaire, des filières à responsabilités élargies du producteur (REP) et le déploiement de l’économie sociale et solidaire doivent également concourir à une moindre production de déchets par les particuliers et les acteurs économiques ainsi qu’à l’amélioration de leur gestion et de leur valorisation. En Martinique, la collecte des déchets couvre l’ensemble du territoire. La production globale de déchets (hors déchets du BTP) représentait environ 280 000 t/an en 2016, soit plus de 650 kilos par Martiniquais et par an, dont 325 kg uniquement composés des déchets d’ordures ménagères. Les trois communautés d’agglomération (CACEM, CAESM et CAPNORD) assurent la collecte de nombreux flux (jusqu’à 5 flux en porte-à-porte) : Collecte des ordures ménagères, collecte séparée des emballages légers et du verre, collecte séparée des biodéchets pour le sud de la Martinique et les plus grandes communes du Nord, collecte des encombrants et des déchets verts. Le syndicat martiniquais de traitement et de Valorisation des Déchets (SMTVD)1, créé en 2014, assure le traitement des déchets collectés sur ces différentes installations. Son champ d’action est vaste, il s’occupe de traiter et de valoriser les déchets non dangereux (ménagers, encombrants, ...), d’informer et sensibiliser la population pour limiter et gérer la production de déchets, de gérer les infrastructures pour disposer d’un parc technique suffisant, adapté et moderne et d’optimiser l’utilisation des déchets et leur transformation en énergie. Plusieurs infrastructures permettent le traitement des déchets Un parc technologie environnementale2 basé à la Trompeuse (Fort de France). Le site est consacré à la réception, au traitement, au recyclage et à la valorisation des déchets, ainsi qu’à la production d’énergie ; Onze déchèteries ; Deux centres de tri des encombrants et d’enfouissement des déchets ultimes3 à Petit- Galion (Trinité) et à Céron (Sainte-Luce) Selon le rapport d’information4 du Sénat sur la gestion des déchets dans les outre-mer, la Martinique suscite des interrogations. Seul DROM à s'être doté tôt d'une unité d'incinération, la Martinique n'est pas parvenue à capitaliser sur cet acquis pour déployer une politique plus ambitieuse. L'incinérateur est vieillissant et connaît de nombreux arrêts techniques qui se répercutent sur l'ensemble de la chaîne de traitement des déchets. Les ISDND commencent à arriver à saturation et certaines décharges sont actuellement fermées comme celles de Céron pour mise en conformité, et ne peuvent pas toujours accueillir le surplus dans de bonnes 1 Le SMTVD a dû faire face à des situation d’urgence, à de nombreuses créations simultanées d’installations et est aujourd’hui confrontés à des difficultés techniques et budgétaires. 2 Ce site comprend une unité de mise en balle des ordures ménagères, une unité de broyage des déchets verts, une unité de mise en balles des cartons, une unité de broyage du verre, une unité de traitement des matières de vidange (UTMV), une unité de biogaz et une unité de tri des encombrants et de transfert des déchets. 3 Ce sont les déchets non valorisables ni en matières, ni en énergie. 4 Rapport d'information n° 195 (2022-2023), déposé le 8 décembre 2022 - https://www.senat.fr/rap/r22-195/r22- 195_mono.html#toc37 119