Page 18 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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enquêtes de conjoncture menées par l’IEDOM en 2022, se traduit par des crédits d’investissement en augmentation de 7,9 %, soit une évolution comparable à celle de l’année précédente. De même, les crédits d’exploitation enregistrent une hausse notable (+5,9 %). Il convient de noter que parmi les crédits d’exploitation, ce sont les comptes ordinaires débiteurs et l’affacturage qui augmentent, alors que les crédits de trésorerie diminuent du fait des remboursements de PGE. Ce constat fait écho aux soldes d’opinion un peu dégradés sur les questions de liquidité dans l’enquête de conjoncture. S’agissant des ménages, ils semblent avoir profité des conditions de financement encore très favorables (malgré la remontée progressive des taux au deuxième semestre) pour conclure leurs projets immobiliers. Les crédits à l’habitat maintiennent un rythme de croissance soutenu et régulier, à +5,9 %. En revanche, les crédits à la consommation enregistrent une faible hausse, à +0,8 %. Pour leur part, les collectivités locales connaissent un nouveau recul de leurs encours de crédit. Ces derniers, presque exclusivement constitués de crédits d’investissement, se replient de 7,6 %. Toutes catégories d’agents confondues, la part des créances douteuses reste comprise entre 5 et 6 %. Les placements de court terme font le plein L’activité de collecte est mieux orientée que l’année précédente, avec un taux de progression de +2,5 % en 2022 contre +1,4 % en 2021. Les entreprises voient leurs actifs en légère hausse, à +0,8 %, après un recul marqué en 2021 (-4,8 %). Les ménages augmentent leurs dépôts bancaires de 3,1 %, soit une progression notable, mais qui s’avère la plus faible depuis la crise sanitaire (+7,6 % en 2020 et +5,0 % en 2021). Les ménages ont réduit leur taux d’épargne, très élevé ces dernières années compte tenu des restrictions sanitaires. L’analyse par nature montre un autre changement de comportement des consommateurs. En effet, avec la remontée des taux d’intérêt créditeurs, dans le sillage de celle des taux directeurs à partir de juillet 2022, les placements de court terme retrouvent leur attractivité. Ainsi, ils affichent une forte hausse (+9,0 %) en 2022. Les dépôts à vue connaissent une augmentation bien moindre, à +1,5 %, alors que dans un contexte de taux bas, ils concentraient l’essentiel de la hausse des dépôts. En revanche, les placements de long terme ne tirent pas leur épingle du jeu, peut-être du fait des incertitudes conjoncturelles qui nécessitent de conserver un volant de liquidité de précaution. Perspectives 2023 : amorcer un nouvel élan malgré les difficultés L’économie martiniquaise a achevé son rebond post-Covid et a évolué dans une zone de croissance favorable en 2022. L’atterrissage s’est fait en douceur en fin d’année et les chefs d’entreprise se sont montrés plutôt optimistes pour le début d’année 2023 (composante future de l’indicateur du climat des affaires positive lors de la dernière enquête de conjoncture). Après des chocs liés au renchérissement du coût du fret et de l’énergie, l’inflation s’est progressivement diffusée à l’ensemble de l’économie. Elle devrait continuer à s’établir à un niveau élevé sur la première partie de l’année, et pourrait commencer à refluer ensuite. Dans ce contexte, conjugué à la poursuite des remboursements des PGE et à la remontée progressive des taux d’intérêt, la trésorerie de certaines entreprises a été fragilisée et une dégradation de la situation des plus vulnérables n’est pas à exclure. S’il n’a pas été significatif sur l’activité de crédits en 2022, l’impact de la remontée des taux pourrait être plus marqué en 2023. En particulier, les crédits à l’habitat des ménages, qui observent une croissance soutenue et régulière depuis plusieurs années, pourraient ralentir leur rythme d’évolution. S’agissant de la collecte, elle devrait continuer à se normaliser, avec notamment un report d’une part des dépôts à vue vers les placements de court terme. Pour entamer un nouveau cycle de croissance, l’économie martiniquaise devra activer plusieurs leviers. En premier lieu la transition énergétique : les projets en cours dans l’éolien (Gress 2 et 3), ainsi que le photovoltaïque, voire la géothermie en font partie. L’actualisation de  18 


































































































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