Page 16 - Rapport annuel économique 2022 - Martinique
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bouclier tarifaire (BQP) a été étendu à une liste de produits supplémentaires (43 nouveaux produits) en novembre (BQP+). Les distributeurs se sont engagés à baisser leurs marges de 5,28 % sur cette liste de produits1. Dans ce contexte et afin de préserver leurs marges, les entreprises tentent d’augmenter leurs prix de vente. Pour 7 entreprises sur 10, la répercussion de la hausse du coût des intrants est seulement partielle. Activité sectorielle : les secteurs évoluent toujours en ordre dispersé Secteurs primaire et agroalimentaire : le contexte inflationniste pèse sur les coûts de production La filière agricole a subi de plein fouet l’augmentation des prix des intrants et a ainsi vu une augmentation conséquente de ses coûts de production. Ainsi, sur l’année écoulée, les chefs d’entreprise déclarent des hausses de l’ordre de 28 %. Dans le même temps, les chiffres d’affaires ne progressent que de 6 % en moyenne. Les encours de crédit du secteur primaire augmentent, en particulier les financements de court terme (+25 % en global et +37 % sur le court terme). Le bilan des productions végétales « traditionnelles » est mitigé. La campagne cannière 2022 s’est avérée décevante. L’absence de solutions pour lutter contre l’enherbement, le dérèglement climatique et les difficultés à renouveler les parcelles pèsent sur la quantité de la canne récoltée. Le volume de canne broyée diminue d’environ 10 % sur un an. La quantité dédiée aux distilleries (85 % du volume de canne broyée) s’inscrit en baisse de 4,4 % sur un an, tout comme celle destinée à la sucrerie (-25,7 %). Pour faire face aux surcoûts liés à la situation ultrapériphérique, une aide financière a été créée pour les planteurs de canne2. Si la sécheresse limite le niveau de tonnage, la qualité de la récolte est excellente avec un niveau de sucre en progression. Le rhum martiniquais détient une appellation d’origine contrôlée (AOC) et, symbole de la vitalité du secteur (malgré la baisse de 2,5 % de la production), deux nouvelles marques AOC se sont établies cette année : les trois rhums Baie des Trésors et les rhums Braud & Quennesson, portant à 14 le nombre de marques labélisées. Conséquence de la baisse de la production, les industriels ont ainsi réduit leurs exportations dans les mêmes proportions, mais ont satisfait une demande locale dynamique (+15 %). Les exportations de bananes sont en hausse (+6,8 %) en 2022. Toutefois, les épisodes de sécheresse (reconnus par la Préfecture ; période d’août 2021 à mai 2022) ne permettent pas de retrouver les niveaux historiques. Par ailleurs, les coûts de production sont en hausse à hauteur de 100 euros la tonne (intrants et salaires) et ne sont que partiellement compensés par la hausse des prix. Dans un contexte inflationniste sur les produits alimentaires, qui conduit les consommateurs à faire des arbitrages sur leur consommation, le marché de la banane est globalement stable, le fruit reste moins cher que d’autres alternatives. Au sein des filières d’élevage, la production de viande (hors volaille) est en hausse (+10,4 %). Cette progression tient à l’amélioration de la production de tous les types de viande en particulier la viande porcine (+15,6 %) et la viande bovine (+2,2 %). 1 Source OPMR 2 https://www.bdl-experts.com/planteurs-de-canne-a-sucre-une-aide-financiere-pour-faire-face-aux-surcouts    16 


































































































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