Page 50 - Rapport annuel économique 2022 - Mayotte
P. 50
INFLATION EN OUTRE-MER : QUELLE AMPLEUR ET QUELLES MESURES MISES EN PLACE ?
En 2022, l’inflation a nettement progressé dans les Outre-mer. Sur l’ensemble des territoires ultramarins1, elle s’est établie à 4,9 % en glissement annuel à fin décembre 2022, contre une augmentation de seulement 2,6 % un an plus tôt2. Les principaux postes qui ont tiré l’inflation à la hausse sont l’énergie (+10,2 %) et l’alimentation (+9,7 %). Les facteurs qui expliquent cette évolution des prix sur l’année sont multiples : reprise économique avec la sortie progressive de la crise sanitaire, tensions d’approvisionnement, réorganisation du trafic maritime, conséquences de la guerre en Ukraine, sur les prix des matières premières notamment. À fin 2022, l’inflation apparait nettement plus marquée dans les COM du Pacifique (+6,4 %) que dans les DOM (+4,3 %), alors que la progression des prix au niveau national s’est élevée à 5,9 %.
Pour faire face à cette hausse des prix, le ministère des Outre-mer a présenté en fin d’année la démarche de « l’Oudinot du pouvoir d’achat » qui combine des mesures prises au niveau national et des chartes locales signées dans chaque territoire concerné. Au travers de la loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat et de la loi de finances rectificative pour 2022, l’État a notamment augmenté l’aide alimentaire dans l’ensemble des territoires d’outre-mer, pour un montant total de 19 millions d’euros. Par ailleurs, la hausse des loyers a été plafonnée à 2,5 % en 2023 dans les DROM contre 3,5 % dans l’Hexagone. On peut enfin noter la revalorisation de l’aide à la continuité territoriale ou encore la hausse de 5 % du montant des subventions accordées aux collectivités ultramarines au titre de la restauration scolaire.
L’Oudinot du pouvoir d’achat a par ailleurs permis d’élargir les Boucliers qualité prix (BQP) dans chaque territoire et de les adapter davantage aux habitudes de consommation. Au-delà de l’ajout de nouveaux biens et services dans les paniers BQP, de nouveaux contributeurs ont ainsi intégré le dispositif tels que le délégataire du port de Longoni à Mayotte, des transitaires ou encore des opérateurs de téléphonie mobile. De nouveaux commerces de proximité ont également intégré le dispositif. Enfin, des groupes de distribution majeurs pour l’approvisionnement des Outre-mer ont signé des engagements en faveur du pouvoir d’achat en Outre-mer tandis que le groupe CMA-CGM s’est engagé à effectuer une remise de 750 € sur l’ensemble des conteneurs de 40 pieds à destination des Outre-mer.
1 Hors Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna et îles du Nord.
2 L’inflation à l’échelle des Outre-mer a été calculée par l’IEDOM-IEOM à partir des données publiées par l’Insee, l’Isee et l’ISPF.
LOI DE PROGRAMMATION RELATIVE À L’ÉGALITÉ RÉELLE OUTRE-MER
Loi n°2017-256 du 28 février 2017
70 ans après la loi de départementalisation de la Guadeloupe, de la Martinique, de La Réunion et de la Guyane, la loi de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer vise à réduire les écarts de développement entre les territoires d’outre-mer et le territoire métropolitain. L’élaboration d’une loi de programmation consacrée à l’égalité réelle entre les outre-mer et la France hexagonale répond à la volonté d’affirmer que cet objectif constitue une priorité de la Nation et à la nécessité de définir précisément les modalités concrètes de sa traduction au niveau de l’intervention de l’État outre-mer.
La loi crée, pour chaque territoire, un plan de convergence, élaboré de manière partenariale entre l’État, les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la Constitution, la Nouvelle-Calédonie et ses provinces et leurs établissements publics. Il s’agit d’un instrument de planification transverse d’une durée de 10 à 20 ans. Dans cette optique, le texte définit les principes, la méthodologie et les instruments des politiques publiques en faveur de l’égalité réelles dispositions visent la convergence des droits sociaux vers les standards nationaux. Elle introduit par ailleurs plusieurs dispositions de nature économique et sociale en faveur des territoires ultramarins. Elles concernent en premier lieu Mayotte en matière de prestations familiales et d’assurance vieillesse, les taux étant fixés par décret.
Enfin, d’autres mesures visent l’égalité réelle en matière d’accès aux opportunités économiques et à l’initiative entrepreneuriale. Le texte contient également des dispositions en faveur du renforcement de la concurrence, de l’investissement dans le capital humain, de l’accès aux droits économiques et de la lutte contre la vie chère.
Source : Légifrance
48