Page 94 - Rapport annuel économique 2022 - Mayotte
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L'une des problématiques majeures de la filière pêche de Mayotte est le manque d’infrastructures adaptées. Cette situation ne permet pas aux pêcheurs de débarquer leurs produits dans des conditions convenables, ce qui favorise la vente par l’intermédiaire de mareyeurs illégaux.
En collaboration étroite avec le Conseil départemental, les intercommunalités, les communes et les différents représentants des professionnels de la mer, l’UT-DMSOI a identifié comme priorités à court terme le renouvellement de la flotte mahoraise, en cours d’exécution, de même que la création de 7 points de débarquement (ponton/halle de pêche). L’objectif est de permettre en amont un avitaillement correct (glace – carburant – appâts – matériels de pêche) afin de réaliser en aval une commercialisation rationalisée des produits de la pêche sur l’ensemble du territoire, en respectant ainsi les obligations sanitaires et de traçabilité.
Le format type des 7 points de débarquement prioritaires prévoit les équipements suivants :
• Un ponton flottant plus ou moins conséquent suivant la configuration des lieux ;
• Une halle de pêche ;
• Des équipements pour la glace, le froid, ainsi que des moyens de levage en cas de prise de grands
pélagiques.
Les sites de M’tsahara, M’tsapéré et Kani-Kéli sont d’ores et déjà équipés en tout ou partie et les travaux pour les 4 autres sites sont en cours ou à lancer. Il s’agit de Four-à-Chaux en Petite- Terre, Koungou, Bandrélé, et Sada-Chiconi en Grande-Terre. L’ensemble de ces projets devrait être réalisé d’ici 2024.
Ces infrastructures permettront également de réaliser un meilleur traçage des captures. Ainsi, les données exigées par le nouveau statut de régions ultrapériphérique pourront être transmises et les différentes autorisations soumises au respect de la ressource halieutique octroyées le cas échéant.
Par ailleurs, la structuration de la filière nécessite de réfléchir au projet de création, d’une part, d’une coopérative maritime multi-services, qui prendrait en charge l’avitaillement (carburant, glace, matériels de pêche et autres équipements), d’autre part, de 7 groupements de gestion de la pêche, qui prendraient en charge la gestion des points d’avitaillement et de débarquement
L’un des enjeux principaux réside dans la formation des marins-pêcheurs. En collaboration avec la communauté de communes du Sud, les services de l’Etat ont mis en place une formation diplômante. 26 pêcheurs de cette collectivité profitent ainsi d’une formation avec la DM-SOI, un programme visant entre 100 et 150 pêcheurs a également pour objectif la validation des acquis de ces derniers.
Afin de soutenir cette professionnalisation, l’UT DMSOI et le Conseil départemental ont rédigé et validé, début 2020, le Programme régional d’équipement des ports de pêche (PROEPP), document obligatoire à la mobilisation du FEAMP Mayotte (3,048 M€). Au 31 décembre 2021, l’UT DMSOI a ainsi pu engager pour la filière pêche 1,692 M€ soit 55 % de l’enveloppe totale du FEAMP dédiée.
Mayotte est également concerné par le programme FEAMPA18, chargé de remplacer le programme FEAMP. FEAMPA a pour but de contribuer à la durabilité de la pêche et à la conservation des ressources biologiques de la mer. L’enveloppe est estimée à un montant de 15 millions d’euros et sera orienté vers les outils de transformation et commercialisation, le développement de l’aquaculture, l’aide à l’installation des jeunes pêcheurs tout en prenant en compte les surcoûts imputables à l’éloignement du territoire.
18 Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (FEAMPA)
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