Page 17 - Rapport annuel économique 2023 - Saint-Barthélemy
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Dès 2022, Saint-Barthélemy efface les conséquences de la crise Covid-19
Après une période de ralentissement économique liée à la pandémie de COVID-19 et comme après le passage de l’ouragan Irma, l’économie de Saint-Barthélemy fait preuve d’une remarquable résilience, soutenue par des bases solides. En conséquence, en 2022, les principaux secteurs de l'île affichent une forte croissance.
Secteur clé de l’économie de Saint-Barthélemy, l’activité touristique repart vigoureusement en 2022, avec une augmentation de la fréquentation touristique de 73,7 % par rapport à l'année précédente. Avec 288 013 visiteurs accueillis, soit 2,2 % de plus qu’en 2019, Saint-Barthélemy bat tous ses records de fréquentation. Au passage, cette hausse se traduit par une augmentation significative des recettes provenant de la taxe de séjour collectée sur les hôtels et les locations de villas (+7,1 millions d'euros), qui dépassent les 15 millions d'euros en 2022.
En parallèle, le secteur des transports affiche une reprise très marquée en 2022. À l'aéroport Remy de Haenen, le nombre de passagers connaît une augmentation significative de 48,7 %, après une hausse de 23,7 % en 2021. Cet afflux de passagers provient principalement du trafic avec l'aéroport Princess Juliana de Sint-Maarten, et traduit la reprise de l'activité touristique au niveau mondial. Au port de Gustavia, les arrivées maritimes connaissent également une hausse importante (+70,5 % sur un an), tirée principalement par le trafic inter-îles. Le nombre de croisiéristes débarqués fait plus que doubler sur un an (+139,2 %), mais ne représente qu’un tiers du volume enregistré en 2019 : cette situation résulte avant tout de la politique de la Collectivité de réserver l’accès du port aux navires de croisière de petite taille et haut de gamme. Au port de commerce, le nombre d'accostages de cargos dépasse désormais son niveau de 2019, affichant une progression de 12,5 % sur trois ans (1 036 cargos en 2022, contre 1 014 en 2021 et 921 en 2019).
En 2022, malgré un léger fléchissement, le secteur du BTP reste dynamique. La consommation de ciment, en hausse continue depuis 2017, connaît certes une baisse en 2022 (-12,6 % sur un an), mais le nombre de permis de construire délivrés –freinés pendant la crise sanitaire, en raison notamment des difficultés de déplacement pour les investisseurs extérieurs- ressort en forte hausse (+114,2 %), de même que l’encours des crédits immobiliers (+4,6 %), malgré la hausse des taux d’intérêt. Le secteur bénéficie toujours d'un solide soutien au travers de la commande publique (réfection des voiries, installation de la fibre optique ou encore construction d’un groupe scolaire de 20 classes). Néanmoins, le secteur est confronté à la rareté et à la cherté du foncier et du bâti, rendant toute acquisition ou location inabordable pour une large partie de la population, résidente ou de passage. Enfin, de nouvelles normes pourraient être imposées, afin de limiter la consommation d’eau et d’énergie et donc l’empreinte environnementale de certains projets immobiliers.
Avec un contexte économique plus favorable qu’en 2021, les finances de la Collectivité de Saint-Barthélemy enregistrent en 2022 un résultat cumulé positif de plus de 76 millions d’euros, soit près du double de celui réalisé l’année précédente. L’excédent récurrent dégagé par son budget de fonctionnement s’élève à 119 millions d’euros (+134,7 %) et permet à la Collectivité de financer son programme d’investissements sans recourir à l’emprunt. Ces performances budgétaires ne doivent pas occulter les besoins d’investir massivement dans la remise à niveau de certaines infrastructures publiques, arrivées à saturation (port de commerce, production et distribution d’eau potable, assainissement ou encore production d’électricité).
L’activité bancaire continue de croître, mais plus modérément
L’activité de financement reste orientée à la hausse en 2022 : les concours bancaires poursuivent leur progression, mais à un rythme moins soutenu que les années précédentes (+11,6 %, après +15,4 % en 2021 et +32,2 % en 2020). L’encours de crédits s’établit désormais
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