Page 18 - Rapport annuel économique 2023 - Saint-Barthélemy
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 à 770,1 millions d’euros. Si les crédits à l’habitat, qui représentent près de la moitié de l’encours total de crédits, ralentissent (+4,6 % contre +12,9 % en 2021) en raison de la remontée des taux d’intérêt en 2022, les crédits à la consommation renouent avec la croissance (+13,1 % contre -14,8 % en 2021) et les crédits d’investissement des entreprises restent très dynamiques (+27,3 % après +9,8 % en 2021). L'encours des crédits d'exploitation apparaît pour sa part en retrait en 2022 (-4,9 %), situation qui tient cependant à un effet de base. Pour rappel, en 2020, les crédits d’exploitation avaient été stimulés (+76,0 %) par la mise en place des Prêts Garantis par l'État (PGE), dont les entreprises de l’île ont largement bénéficié de la part des banques locales.
Portés par la croissance des placements liquides ou à court terme, les avoirs financiers collectés par les banques locales atteignent 1,304 milliard d’euros en 2022. Si leur progression ralentit, leur niveau demeure exceptionnel, rapporté à la population (chaque habitant Saint-Barth détiendrait ainsi, en moyenne, près de 68 000 € de dépôts de toutes natures dans les banques locales, contre 53 000 € dans l’Hexagone et moins de 20 000 € à la Martinique, où la moyenne est la plus élevée de l’outre-mer). Les ménages en détiennent plus de la moitié (55 %), et les entreprises 42 %. Dans le détail, les dépôts à vue progressent légèrement (+1,0 %) et l’épargne à long terme, entièrement détenue par les ménages, recule de 1,8 %. Les placements liquides ou à court terme affichent, en revanche, une progression très marquée (+33,1 % sur un an), grâce à une rémunération devenue plus attractive (en particulier pour les dépôts à terme).
Un avenir qui s’inscrit entre préservation et durabilité du modèle de développement
Année après année, et malgré les crises successives dont l’île parvient toujours à se remettre rapidement, l’attractivité de Saint-Barthélemy ne se dément pas. C’est le fruit d’une politique conduite depuis plusieurs décennies tant par les acteurs publics que privés, visant à attirer une clientèle essentiellement nord-américaine et fortunée ; celle-ci apprécie les nombreux atouts naturels de l’île, mais aussi la qualité du service et des infrastructures d’accueil ou encore la promotion d’événements -véliques en particulier- d’envergure mondiale. Mais cette situation reste fragile avec la concurrence d’autres destinations, les exigences accrues de la clientèle, la nécessité de mieux préserver l’environnement ou encore la difficulté de loger -à coût raisonnable et de manière décente- les populations locales ou de passage (saisonniers et agents des services publics notamment).
Pour relever ces défis, une évolution du mode de développement de Saint-Barthélemy, moins effréné et plus durable, doit être envisagée afin de mieux respecter les équilibres sociaux entre la population locale, celle de passage et les touristes, et devra prendre davantage en compte la rareté des ressources et la préservation du cadre environnemental exceptionnel de l’île. Le projet de création d’un label "Qualité Tourisme" s’inscrit parfaitement dans cette voie.
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