Page 18 - Rapport annuel économique - Saint-Martin

Au sortir de la crise sanitaire, l’activité économique repart à Saint-Martin
Après le passage dévastateur de l’ouragan Irma en septembre 2017, l’activité de Saint- Martin avait repris son essor, dès 2019. Mais ce rebond a été aussitôt entravé par la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021. Avec l'assouplissement des restrictions sanitaires, l’économie saint- martinoise s’est montrée à nouveau particulièrement résiliente, puisqu’elle a enregistré une nette amélioration en 2022, sans toutefois effacer totalement les traces de ces deux chocs successifs.
Moteur principal de la croissance à Saint-Martin, l’activité touristique repart ainsi à la hausse en 2022. En effet, après avoir atteint un niveau historiquement bas en 2020, la fréquentation de l’île rebondit nettement (+144,8 % par rapport à 2021). Cependant, il convient de noter que ces rebonds ont été précédés d'une reprise en 2019, rapidement effacée par la crise du Covid en 2020. Malgré ces améliorations en 2022, l’offre en structures d’accueil (hébergements et ports de plaisance), qui porte encore les stigmates d’Irma, n’a pas retrouvé son niveau d’avant 2017 et reste conditionnée aux autorisations de réouverture.
Étroitement lié au développement économique et touristique de l’île, le secteur du BTP constitue, comme le tourisme, un secteur clé de l’économie saint-martinoise. Les travaux de reconstruction entrepris à la suite de l’ouragan ont permis de redynamiser le secteur pendant un temps mais leurs effets se sont progressivement estompés. Toutefois, le dynamisme de la construction immobilière, stimulé par l’intérêt croissant des investisseurs extérieurs (en particulier de Saint-Barth) et soutenu par les financements du secteur bancaire local, prend aujourd’hui le relais et se traduit par une augmentation de 10,1 % des effectifs salariés du secteur.
Après deux années de fortes perturbations liées à la crise sanitaire, le secteur des transports rebondit aussi en 2022 : le trafic maritime avec les îles voisines progresse de 147 % sur un an et la croisière a quasiment triplé (+262 %), avec 845 229 croisiéristes débarqués sur l’île (en quasi-totalité du côté hollandais). Quant aux arrivées aériennes, elles approchent des 500 000 passagers (dont près de 100 000 à l’aéroport de Grand-Case, côté français), au-dessus du niveau post-Covid mais encore en retrait par rapport à celui d’avant-Irma (plus de 600 000 passagers).
En dépit d’une légère baisse en 2022 (-1,5 % en glissement annuel), le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 9,6 % par rapport à 2019 et s’élève à 4 365 personnes. À Saint-Martin, le taux de chômage (qui représente plus d’un tiers de la population active) demeure traditionnellement plus élevé que celui observé dans les autres départements français et le solde migratoire y est structurellement déficitaire. Aujourd’hui, à l’image de la Guadeloupe ou d’autres départements « ruraux » français, les départs d’une partie de la population jeune ou active, souvent diplômée, qui quitte l’île notamment pour la poursuite de ses études ou la recherche d’un emploi, ne sont pas suffisamment compensés par les arrivées. Cette tendance démographique, observée depuis plusieurs années, mais qui s’est accélérée après Irma, accroît naturellement la baisse et le vieillissement de la population saint-martinoise.
Une activité bancaire bien orientée
Fin 2022, l’encours de crédits octroyés à la clientèle de Saint-Martin atteint 535,6 millions d’euros et affiche une croissance soutenue sur un an (+16,0 %, après +15,9 % en 2021). Cette hausse est principalement portée par les crédits aux ménages, avec une accélération notable dans les crédits à l'habitat (+17,6 %) et à la consommation (+14,4 %). Les crédits aux entreprises, bien qu’en ralentissement, enregistrent une augmentation de 18,7 %. Parmi eux, les crédits d'investissement sont en forte progression (+33,2 %), tandis que les crédits immobiliers augmentent moins rapidement (+15,0 %) et les crédits d'exploitation diminuent
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