Page 17 - rapport économique Saint-Pierre-et-Miquelon
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Sur le plan sectoriel, l’activité halieutique poursuit son repli en raison d’une diminution des prises de pêche industrielle alors que la croissance de la pêche artisanale se confirme. La fréquentation touristique, portée par le retour des touristes de croisière, retrouve le chemin de la croissance. Enfin, composant avec une construction résidentielle de moindre ampleur, le secteur de la construction connait une année contrastée.
Dans un contexte marqué par le durcissement des conditions d’octroi de crédits, le financement bancaire des ménages progresse quand celui des entreprises se replie.
Une inflation soutenue et généralisée en 2022
Relativement modérés jusqu’en 2021, les prix à la consommation augmentent nettement en 2022. Suivant la tendance internationale, l’inflation annuelle s’élève ainsi à +9,3 % en 2022 en moyenne sur le territoire, après +2,1 % en 2021 et +1,0 % en 2020.
D’abord alimentés par la reprise du commerce mondial après la crise sanitaire de la Covid- 19, puis par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les prix croissent fortement à Saint-Pierre-et- Miquelon sous l’effet de tensions à l’échelle mondiale. Les multiples dépréciations du taux de change EUR/CAD sont également responsables de la hausse des prix des produits acheminés sur l’archipel dont 49,3 % sont directement importés du Canada en 2022. Ainsi, les prix à la consommation augmentent fortement tirés par la hausse des prix des produits manufacturés et des services (+9,9 %), puis des produits énergétiques (+52,5 %), de l’alimentation (+8,6 %), et dans une moindre mesure, des véhicules neufs (+7,7 %).
Une situation de plein emploi et des difficultés de recrutement grandissantes
Le marché du travail continue d’être favorablement orienté : en 2022, le nombre de chômeurs de catégorie A au sens de Pôle emploi diminue de 3 individus par rapport aux 106 personnes inscrites en 2021. Le taux de chômage est ainsi quasi stable (-0,1 point) à 3,3 % de la population active en 2022, atteignant un niveau bas record pour la troisième année consécutive.
Cette situation de plein-emploi a pour conséquence des difficultés de recrutement importantes pour l’ensemble des secteurs économiques de l’archipel : Pôle emploi enregistre ainsi 314 offres d’emploi pour seulement 183 demandeurs inscrits et tenus de rechercher un emploi en moyenne en 2022 (catégories A, B, C). À noter que les secteurs du commerce et de l’hôtellerie concentrent à eux seuls près d’un tiers des offres. Ce déséquilibre est exacerbé par la reprise de l’activité économique et devrait s’intensifier dans les années à venir avec les nombreux départs en retraite.
La consommation des ménages en berne
Après deux années de progression, les dépenses de consommation se contractent en 2022 dans un contexte d’inflation élevée. Les importations en biens à destination des ménages se replient ainsi de -6,6 % pour atteindre 41,9 millions d’euros, avec un net recul des importations en biens durables (- 22,6 %). Ce repli est également attribuable à la baisse des importations de biens non alimentaires, en valeur (-11,2 %). Face à l’augmentation importante des prix, seule la consommation des ménages en biens alimentaires résiste. Les importations alimentaires progressent ainsi de +6,4 % à 21,0 millions d’euros, portées par la hausse des prix. En effet, en volume, les quantités alimentaires importées restent quasi inchangées sur les douze derniers mois (+0,9 %). Le maintien des dépenses alimentaires en 2022 s’expliquerait par le caractère difficilement compressible de ces dépenses.
Pour autant, l’encours des crédits à la consommation atteint 25,9 millions d’euros à fin décembre 2022, en hausse de +8,3 % sur un an en raison, entre autres, de la reprise des voyages touristiques à l’extérieur de l’archipel et des crédits qui leur sont associés.
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