Un Conseil d’Administration (CA) extraordinaire de La Sucrerie Rhumerie de Marie-Galante (SA SRMG) s’est tenu le 22 avril suite à une importante casse sur la chaudière, qui a mis un terme à la campagne sucrière 2021, deux jours seulement après son lancement. En effet, la campagne sucrière a été lancée le 12 avril à Marie-Galante et aurait dû s’achever début juillet. Ont été intégrées à l’ordre du jour de ce CA, les mesures et stratégies pour la sauvegarde de l’Usine de Grand-Anse. Il a été décidé, à l’unanimité, de réparer le générateur de vapeur détruit pour un coût estimé à 1,8 M€ sur une durée de 10 mois alors que la SRMG avait déjà investi durant l’intercampagne plus d’un million d’euros pour remettre en état sa chaudière.

D’après la coopérative des planteurs de Marie-Galante (SICAMA), la coopérative cannière du territoire, les 4 000 tonnes de cannes qui avaient été coupées, mais non livrées, seront ramassées, pesées à l’usine et analysées, afin d’établir un prix qui permettra d’indemniser les planteurs. Les services de l’Etat ont ouvert une cellule de crise, pilotée par la DAAF, pour mener les concertations et échanges sur l’avenir des 68 000 tonnes de cannes encore sur pied à Marie-Galante. Il en ressort qu’elles devraient être acheminées vers la sucrerie Gardel. En toute hypothèse, les planteurs marie-galantais pourront percevoir par ailleurs la rémunération bagasse de 11 € par tonne. Les conditions de ce transfert doivent être définies au sein de la cellule de crise.

Pour rappel, la Région Guadeloupe avait déjà soutenu la filière canne-sucre-rhum à Marie-Galante confrontée à des difficultés structurelles importantes. En effet, aujourd’hui, la surface cannière totale à Marie-Galante ne dépasse pas 1 700 hectares, alors que le potentiel est évalué à 2 300 hectares. Face à cette situation, une convention « canne » avait été signée le 20 février 2017 entre l’État et la Collectivité. Conformément à l’avenant à la convention canne 2016-2022, la Région Guadeloupe avait alloué 850 000 euros à la sucrerie au titre de sa participation pour l’année 2020 à la convention de soutien. Toutefois, la campagne 2020 s’est avérée désastreuse compte tenu de la grande sécheresse, des nombreuses pannes et d’une récolte tardive. Sur l’enveloppe annuelle de l’ « aide à la garantie de prix », versée par l’Etat, une aide spécifique de 600 000 € revenait aux planteurs marie-galantais visant à encourager les apports d’engrais, les replantations et la remise en culture des parcelles en friche. L’objectif était de relever la production à au moins 150 000 tonnes à partir de 2020.